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Titre Piquillo

Année de publication 1837

Genre Opéra-comique

Collaborateur(s) Gérard de Nerval; musique d'Hippolyte Monpou

Epoque du récit vers 1650

Résumé Don Fabrice poursuit de ses assiduités Léonor, qu'il croit la femme de Mendoce. Avec l'aide de Silvia, amoureuse de son rival, il use d'un stratagème pour attirer celui-ci hors de chez lui. Silvia feint d'être attaquée, Mendoce se porte à son secours. Mais le voleur Piquillo profite de la situation et dérobe des bijoux (Acte I).

Mendoce et Sylvia se déclarent leur amour, Piquillo déguisé vient faire sa cour: intermède burlesque. On apprend l'enlèvement de Léonor par Fabrice. Tout devrait s'arranger cependant, car Mendoce révèle à Sylvia que Léonor est sa sœur et non sa femme (Acte II).

Sylvia délivre Léonor et prend sa place. Imbroglio comique à la suite duquel Fabrice et Piquillo sont arrêtés. Intervention de l'alcalde: Fabrice épousera Léonor, Mendoce s'unira à Sylvia... et Piquillo obtient un sauf-conduit qui lui permet d'aller se faire pendre ailleurs (Acte III).

Analyse Premier en date des rares essais de Dumas dans le genre lyrique, cet opéra-comique en trois actes témoigne surtout des débuts de la collaboration avec Nerval, qui lui fera rencontrer Maquet l'année suivante. Gérard de Nerval foisonnait des projets dramatiques les plus divers, du mélodrame au mystère, en passant par le drame ou la comédie. Bien peu virent le jour, il fut accaparé longtemps par ses traductions de Goethe (Faust dès 1827, le Second Faust en 1840) et eut recours la plupart du temps à des collaborateurs (Dumas, Maquet ou Méry) pour mener à bien ses propres projets.

C'est pour Jenny Colon, actrice dont il était amoureux et qui finit par épouser quelqu'un d'autre, qu'il s'impliqua dans cette oeuvrette assez éloignée de ses goûts musicaux qui le portaient davantage vers Wagner ou Liszt (au point qu'il envisagera même avec ce dernier et Dumas, vers 1850, une adaptation musicale de Faust).

Créé à l'Opéra-Comique le 31 octobre 1837, Piquillo fut repris à Bruxelles en 1840. Gérard y retrouva Jenny, et fit la connaissance à cette occasion de Marie Pleyel: autre idylle. Il semble avoir écrit un acte de l'opéra, sans doute le premier. Le ton général de l'œuvre, plus proche du vaudeville que de l'opéra-comique proprement dit, est bien dans le style des premières tentatives de Dumas dans le genre (La chasse et l'amour, La noce et l'enterrement).

Dumas reviendra au théâtre musical, sur le tard, avec deux autres «opéra-comiques», Thaïs, musique d'A. de Beauplan en 1858, et Le roman d'Elvire, musique d'Ambroise Thomas en 1860. Mais on ne lui connaît qu'une tentative dans le genre «sérieux», Samson, en 1856, musique d'Édouard Duprez.

La partition de Piquillo est d'Hipployte Monpou (1804-1841), qui écrivit la musique d'une dizaine d'opéras pour Scribe, F. Soulié, A. de Leuven et quelques autres, mais reste surtout célèbre pour ses mélodies espagnoles sur les poèmes de Victor Hugo, en particulier Gastibelza, l'homme à la carabine dont l'adaptation influença celle de Brassens. Il était le compositeur tout trouvé pour cette espagnolade sans prétention dont le héros porte le nom d'un personnage de conte populaire andalou, mais désigne aussi une variété de petit piment basque.

François Rahier
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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