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Une fille du régent | Vous êtes ici : Accueil
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![]() Année de publication ![]() Genre ![]() Collaborateur(s) ![]() Epoque du récit ![]() Résumé ![]() ![]() Hélène et Gaston font donc route ensemble vers Paris, sans soupçonner l'enchevêtrement dramatique qui se joue autour d'eux. Dubois, ministre sinistre par son cynisme, les fait espionner tout au long de cette route. Chanlay doit rencontrer à Paris le capitaine La Jonquière, qui doit le conduire au duc d'Olivarès, lequel devra l'aider dans sa mission. Le complot a pour but d'éliminer le Régent, de supprimer ensuite le jeune Louis XV si nécessaire, et d'annexer la France à l'Espagne, où règne Philippe V, petit-fils de Louis XIV et oncle de Louis XV. Les Bretons, mécontents du régime, se sont faits l'instrument du complot. Dubois, qui a découvert le complot grâce à sa police secrète, veut exploiter la situation à fond, profitant de la candeur du chevalier de Chanlay. Il entraîne le Régent dans un jeu de rôles où celui-ci se fait passer auprès de Gaston pour le duc d'Olivarès, et Dubois lui-même pour le capitaine La Jonquière. Gaston, tout imprégné de valeurs d'honneur et de loyauté, s'y laisse prendre et leur dévoile toute la conspiration. Mais le Régent se prend d'estime, voire d'admiration pour son assassin désigné, et veut protéger de Dubois ce jeune homme aimé de sa fille. Dubois fait embastiller Chanlay, le fait parler encore, puis le fait évader. Au moment où il s'apprête à tuer le Régent, Chanlay découvre qu'il a été joué depuis le début; le débonnaire Philippe le gracie pour le marier à sa fille, et Gaston, qui veut sauver ses amis et complices, obtient de lui leur grâce. Mais le féroce Dubois, plus rapide, les fait exécuter à Nantes, où Gaston arrive juste à temps pour partager leur terrible sort. Hélène repart au couvent de Clisson, où elle mourra de chagrin un an plus tard. Analyse ![]() Le récit est celui d'une drôle de mascarade qui tourne mal, où le jeune premier qu'est Chanlay est joué de bout en bout par les facéties plutôt perverses du personnage de Dubois, que Dumas ne porte manifestement pas dans son cur. Sa tendresse va bien plutôt vers le Régent, pour qui l'honneur, la loyauté et l'amour forment une sorte d'idéal perdu, incompatible avec ses fonctions de gouvernant et sa vie de débauche, idéal que Dubois ne cesse de vouloir détruire dans une jouissance diabolique. Le ressort principal de ce récit tient dans la naïveté du jeune héros, qui depuis le début vit dans une illusion persistante. Pénétré de son engagement à tuer le régent, et des remords qu'il écarte, il rêve qu'il conspire, alors qu'il a constamment devant lui ses ennemis déguisés en complices. Le procédé dramatique est plutôt réjouissant pour le lecteur. En parallèle au politique se joue un drame familial comme Dumas sait les nouer, et que nous qualifierions aujourd'hui d'oedipien: le futur gendre doit, au prétexte de venger son frère, tuer le père de sa promise, lequel hésite entre la jalousie paternelle et le respect du désir de sa protégée. Tout cela se déroule à l'insu des premiers concernés. Dumas nous offre aussi au passage, comme dans d'autres de ses romans, une description truculente et savoureuse de la vie aristocratique à la Bastille sous Launay, au XVIIIème siècle: l'opposé du château d'If de Monte-Cristo! Dernière note de dérision face à la fragilité de l'existence humaine: les conspirateurs bretons se rendent tout confiants, car on leur a prédit qu'il périraient par la mer, et ne risquent donc rien du bourreau. Mais quand ce dernier se présente à eux sur l'échafaud, il apparaît qu'il s'appelle Lamer! Il est trop tard pour interpréter utilement ce rébus pré-freudien de la terrible voyante... Il est à noter que, comme le souligne Frank Reed dans sa bibliographie, ce roman est des rares que Dumas a écrits en s ‘inspirant d'une pièce de théâtre composée plus tôt et portant le même titre Une fille du Régent même si cette pièce ne fut représentée que plus tard, en 1846. Jean-Michel Assan |
© Société des Amis d'Alexandre Dumas 1998-2010 |
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