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Titre Ivanhoë

Année de publication 1822 (écriture), 1974 (publication)

Genre Théâtre

Collaborateur(s) -

Epoque du récit XIIème siècle

Résumé L'histoire commence au moment du retour de Palestine du Roi Richard et d'Ivanhoë. Celui-ci, fils du saxon Cédric, s'est opposé à son père jadis en voulant épouser sa pupille Rowena, destinée à Athelstane. Le Roi Jean a usurpé le trône, c'est l'époque de Robin des Bois et des francs archers de Sherwood. Déguisés, réfugiés chez Frère Tuck, les deux hommes apprennent de Robin (appelé Locksley dans la pièce) l'enlèvement de Cédric et de ses proches par les barons normands Reginald et De Bracy. Ils partent à leur rescousse (Acte I).

Les Normands annoncent aux prisonniers qu'ils seront relâchés contre une rançon, mais que Rowena devra épouser De Bracy. Ivanhoë parvient au château et délivre son père (Acte II).

Lors de l'assaut du château par Locksley et ses hommes, le donjon est détruit par le feu; les barons sont vaincus. Les Saxons font allégeance au bon roi Richard; Ivanhoë épousera Rowena (Acte III).

Analyse Ecrite en 1822, c'est la plus ancienne pièce conservée presque intégralement d'Alexandre Dumas (il manque seulement la scène 1 de l'acte III, un monologue). Elle avait été proposée à l'Ambigu, qui la refusa, et elle demeura inédite.

Dumas en avait offert le manuscrit à Adolphe de Leuven qui plus tard en fit cadeau à Dumas fils. Celui-ci le remit à la Bibliothèque municipale de Dieppe en 1866. Décrite par Glinel en 1899, retrouvée et publiée par Fernande Bassan dans le tome I de sa nouvelle édition du Théâtre complet de Dumas en 1974 (Lettres modernes/Minard), la pièce avait été créée huit ans auparavant, le 14 mai 1966, au Casino de Dieppe, au profit des œuvres du Lions Club.

Ce «mélodrame en trois actes et à grand spectacle» adapte un épisode du roman de Walter Scott portant le même titre, roman dont Dumas signera en 1862 une traduction qui n'est peut-être pas de lui. L'action est resserrée autour du dernier épisode, et des personnages importants comme la belle juive Rebecca et le bouffon Wamba sont supprimés. L'assaut final au cours duquel le donjon en feu s'écroule est le morceau de bravoure spectaculaire de cette pièce.

Dumas avait vraisemblablement composé en même temps la pièce perdue Les Abencérages, autre mélodrame tiré avec Leuven du roman de Florian Gonzalve de Cordoue.

Le jeune Hugo lui aussi s'était essayé au «mélodrame», et avait présenté la même année 1822, au Panorama dramatique, une Inès de Castro qui avait été reçue et aussitôt interdite. Le terme n'avait pas à l'époque la connotation péjorative qu'il eut ensuite. L'esthétique romantique n'était pas encore fixée, et Pixérécourt, «le Corneille du boulevard», régnait en maître. Au début, comme le vaudeville, le mot venu d'Italie désignait un genre lyrique; il renvoya vite à des pièces romanesques libérées des conventions classiques et privilégiant le grand spectacle.

Après la version censurée de Léo Burckart publiée en 1957 par Jean Richer, Ivanhoë est le premier grand inédit dramatique de Dumas révélé au 20ème siècle.

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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