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Titre Contes pour les enfants, tome 55 de la série Alexandre Dumas Illustré, chez A. Le Vasseur, comprenant: L'homme aux contes; Le vaillant petit tailleur; Le soldat de plomb et la danseuse de papier; Petit Jean et Gros Jean; Le roi des taupes et sa fille; La reine des neiges; Les deux frères; Les mains géantes; La chèvre, le tailleur et ses trois fils; Saint Népomucène et le savetier; Othon l'archer; Le père Gigogne; La jeunesse de Pierrot; Pierre et son oie; Blanche de Neige; Le sifflet enchanté; L'homme sans larmes; Tiny la vaniteuse; La bouillie de la comtesse Berthe; Aventures de Lydéric; La petite sirène; Le roi des quilles; L'égoïste; Nicolas le philosophe; Histoire d'un casse-noisette.

Année de publication 1838-1860

Genre Contes

Collaborateur(s) -

Epoque du récit «Il était une fois...»

Résumé Note: les contes de Dumas ont été publiés à de nombreuses reprises sous des formes différentes et regroupés de diverses façons. Nous nous appuyons, pour les passer en revue, sur le volume qui leur est consacré dans les Œuvres complètes chez Levasseur, avec, le cas échéant, une fiche individuelle pour les plus importants. Chaque titre de conte peut être retrouvé dans le sommaire du Dictionnaire.

L'homme aux contes Lors de son voyage en Allemagne, en 1838, Dumas s'arrête un mois à Francfort dans une famille franco-flamande. Les deux petits garçons de la maison lui demandent de leur raconter des histoires avant l'heure du coucher, ce que fait Dumas sans trop se faire prier. Arrivé au bout de son répertoire de contes, il annonce à ses petits auditeurs qu'il attend l'homme aux contes qui n'est autre que Gérard de Nerval. Dès son arrivée, ce dernier entame chaque soir une nouvelle histoire pour le bonheur des deux garçonnets.

Le vaillant petit tailleur (d'après Grimm) Un tailleur tue sept mouches d'un seul coup. Fier de son exploit, il le brode sur une ceinture et part parcourir le monde. Sa forfanterie et sa ruse l'aident à persuader les gens qu'il rencontre qu'il est réellement tout puissant et terrible. Après de nombreux exploits, il épouse la princesse et hérite des terres du roi.

Le soldat de plomb et la danseuse de papier (d'après Andersen) Un soldat de plomb est amoureux d'une danseuse de papier. Un matin, il tombe par la fenêtre et des enfants le déposent dans un bateau de papier qui l'entraîne jusqu'à la rivière où il est avalé par un brochet. Le poisson est ramené dans la maison d'où vient le soldat et la servante le retrouve dans les entrailles de l'animal. La petite fille jette le soldat dans le poêle où il se met à fondre; un coup de vent soulève la danseuse et vient la précipiter dans les bras du soldat. Le lendemain, en nettoyant le poêle, la servante découvre un minuscule cœur de plomb.

Petit-Jean et Gros-Jean (d'après Andersen) Gros-Jean est riche et envieux alors que Petit-Jean est bon et rusé. Grâce à ses ruses, Petit-Jean parvient à transformer ses mauvaises fortunes en boisseaux d'argent. Gros-Jean, stupide et cupide, copie les actes de son voisin mais ne parvient qu'à anéantir ses quelques biens et à recevoir des coups. Enfin, Gros-Jean qui a essayé de noyer Petit-Jean, croit ce dernier lorsqu'il lui raconte qu'il a rencontré la fille du roi des Eaux et qu'il va l'épouser; Gros-Jean supplie Petit-Jean de lui lier les mains et de le jeter à la rivière pour qu'il puisse rencontrer une autre princesse des Eaux. Il meurt noyé et Petit-Jean, devenu riche, épouse la plus jolie fille de son village.

Le roi des taupes et sa fille Joseph, fils de Madeleine, piège une taupe qui le supplie de lui laisser la vie sauve. Joseph relâche l'animal qui lui donne rendez-vous le lendemain au levé de la pleine lune. Joseph découvre alors une jeune fille qui lui avoue être la fille du roi des taupes. Elle lui raconte comment son père et les siens, qui étaient des humains, ont été condamnés par un méchant magicien à vivre sous terre. A la pleine lune suivante, Joseph attend dans le jardin. Survient le roi des taupes qui lui propose de le suivre et d'épouser sa fille. Joseph accepte et disparaît sous terre au grand désespoir de sa mère.

Un an s'écoule. Un soir de pleine lune, Madeleine pleure dans le jardin quand la fille du roi des taupes vient lui proposer de voir son fils. Elle retrouve Joseph et apprend qu'il doit épouser la princesse le lendemain et qu'il ne lui sera plus possible de revenir sur terre. Le roi des taupes propose à Madeleine de se faire crever les yeux pour rester auprès de son fils. La pauvre mère accepte mais au moment où les aiguilles s'apprêtent à pénétrer ses yeux, un tremblement de terre détruit le palais des taupes. Madeleine se retrouve avec son fils dans un magnifique palais de marbre en plein soleil; à ses côtés elle découvre le roi, sa fille et ses courtisans redevenus humains: son amour inconditionnel pour son fils a brisé le maléfice. Joseph épouse la princesse et succède au roi.

La reine des neiges (d'après Andersen) Le petit Peters reçoit dans le cœur un éclat du miroir du diable qui a le pouvoir d'enlaidir ce qui est beau et de rendre beau ce qui est laid. Le cœur glacé, il est attiré par la Reine des Neiges qui l'emporte dans son palais de glace dans le pays des neiges éternelles. La petite Gerda aime Peters et ne peut se résigner à sa disparition. Elle part à sa recherche. Après un long voyage et de fabuleuses rencontres, elle retrouve Peters et parvient, grâce à son amour et à sa foi, à faire sortir l'éclat de verre du cœur de son ami. Les deux enfants rentrent chez eux; ils ont grandi dans cette aventure et, devenus adultes, se marient.

Les deux frères Gottlieb et Wilfrid sont jumeaux et ont été abandonnés dans la forêt. Devenus chasseurs, ils partent courir le monde, adoptent cinq bêtes chacun puis se séparent. Gottlieb tue le dragon à sept têtes qui devait dévorer la princesse et coupe ses sept langues. Décapité par le maréchal envieux, il est ressuscité par magie et quitte la ville. Le maréchal épousera la princesse dans un an et un jour.

Un an s'écoule, Gottlieb revient dans la ville et épouse la princesse après avoir exhibé les sept langues du dragon. Un jour, il part chasser dans une forêt maléfique où il est changé en pierre par une sorcière. Wilfrid arrive dans la ville et se fait passer pour son frère. Il part chasser et parvient par la ruse à libérer Gottlieb et toutes les autres personnes pétrifiées. Les deux frères peuvent alors vivre heureux dans la ville.

Les mains géantes Willy est pauvre. Pour ne plus être une charge pour sa mère, il décide de partir pour travailler. En route, il trouve deux mains géantes qui se mettent à son service, puis devient le domestique d'une ogresse qui veut le dévorer quand il demande son congé. Les mains la tuent. L'enfant entre au service d'un fermier. Lors d'un incendie, il sauve, aidé de ses mains géantes, Nancy, la fille de son patron, qu'il épouse. Les jeunes mariés vont chercher la mère de Willy.

La chèvre, le tailleur et ses trois fils (d'après Grimm) Un vieux tailleur chasse ses trois fils parce que la chèvre lui a dit qu'ils ne lui donnaient rien à manger. Se retrouvant seul, le vieillard se rend compte qu'il a été trompé par la chèvre qu'il chasse également. L'aîné apprend le métier de menuisier et reçoit de son patron une table magique qui se couvre de bonnes choses lorsqu'il lui dit «table, couvre toi»; mais il se fait voler la table chez un aubergiste et lorsqu'il revient auprès de son père, celui-ci le prend pour un menteur. Le cadet apprend le métier de meunier et reçoit de son patron un âne qui fait de l'or; mais il se fait voler cet âne chez l'aubergiste et son père le prend pour un menteur. Le benjamin apprend le métier de tourneur et reçoit de son patron un sac dans lequel se cache un gourdin qui frappe les gens malintentionnés quand on lui dit «gourdin, sort de ton sac». Arrivé chez l'aubergiste, le jeune garçon le rosse avec le gourdin et récupère la table et l'âne qui avaient été volés à ses frères. De retour chez son père, il prouve que les deux garçons n'étaient pas des menteurs.

Saint Népomucène et le savetier Un savetier était fort paresseux et fort misérable. Un jour il voit la statue de saint Népomucène qui le regarde en souriant. Le savetier lui déclare qu'il est bien heureux d'être là à ne rien faire et qu'il prendrait volontiers sa place. Saint Népomucène lui rétorque qu'il peut réaliser ce souhait. Terrifié, le savetier se sauve chez lui où l'attend le sacristain: la statue de saint Népomucène s'est brisée, et le sacristain demande instamment au savetier, qui ressemble au saint, de la remplacer le temps de la messe. Il accepte et se retrouve sur le piédestal, sous le lustre du chœur.

Très vite la situation devient inconfortable: la bougie lui goutte sur le nez; le soleil donne sur ses yeux; la sueur dégouline et attire les mouches qui s'agglutinent sur sa bouche; un bourdon le pique sur le nez. N'y tenant plus, il veut sauter à terre: impossible, il est figé! La messe finie, le sacristain invite le savetier à descendre et s'aperçoit que cela lui est impossible. Les deux malheureux se mettent à prier. Le sacristain promet de ne plus remplacer saint Népomucène par n'importe qui; le savetier d'être honnête et travailleur. Le mur de l'église s'ouvre et le saint apparaît: il a entendu les prières et s'en souviendra. Le malheureux savetier est libéré.

Othon l'archer Voir fiche individuelle

Le père Gigogne Le texte Le père Gigogne proprement dit consiste en une vingtaine de lignes dans lesquelles Dumas affirme qu'Aramis, le mousquetaire, a écrit un conte pour les enfants de Mme de Longueville. Viennent ensuite différents contes dont on retrouvera la liste dans la fiche Le père Gigogne et qui sont repris individuellement dans cette fiche-ci.

La jeunesse de Pierrot Voir fiche individuelle

Pierre et son oie Pierre est un paysan paresseux. Un jour, une oie lui donne quinze œufs qui peuvent réaliser autant de souhaits. Pierre casse les œufs un par un et formule des désirs peu réfléchis et plus stupides et insatisfaisants les uns que les autres. Lorsqu'il casse son dernier œuf, sans rien désirer et sans savoir ce qui va se passer, Pierre est transformé en une oie grotesque. Il reprend sa forme humaine et décide de devenir honnête et travailleur.

Blanche de Neige (d'après Grimm) La belle-mère de Blanche de Neige interroge régulièrement son miroir magique pour savoir qui est la plus belle. Un jour, il lui répond que c'est Blanche de Neige. La Reine décide alors de la tuer. Blanche de Neige s'enfuit dans la forêt et elle trouve refuge auprès des sept nains. Après plusieurs tentatives infructueuses, la Reine parvient à tuer Blanche de Neige en lui faisant manger une pomme empoisonnée. Les nains enferment la jeune fille dans un cercueil de verre. Un jour, un prince voit Blanche de Neige et en tombe amoureux, il obtient des nains l'autorisation d'emporter son corps dans son château mais un porteur fait tomber le cercueil sur le sol; le morceau de pomme est expulsé de la gorge de la jeune fille qui se réveille. Elle épouse le prince, apprend le décès de sa belle-mère et retrouve son père.

Le sifflet enchanté La fille du roi doit épouser celui qui saura résoudre trois problèmes. Un berger est autorisé à tenter sa chance, mais sa piètre condition déplait au roi. La première épreuve consiste à emmener paître cent lièvres. Le berger utilise un sifflet enchanté qui oblige les animaux à lui obéir. La princesse et le roi, déguisés, tentent de se procurer un lièvre (le roi accepte même pour cela d'embrasser le derrière de son âne!) mais le sifflet magique permet toujours de reconstituer le troupeau. Le berger vient à bout des autres défis. Le roi lui demande alors de dire autant de mensonges que peut en contenir un sac. Le berger raconte comment la princesse lui a donné un baiser pour avoir un lièvre; ensuite il s'apprête à raconter comment le roi... Mais ce dernier l'interrompt et lui donne sa fille en mariage.

L'homme sans larmes Frappé d'une malédiction familiale, le comte Baldrick ne peut pleurer. Son cœur, lourd de larmes non versées, est sur le point de se briser. Sa fille Lia part chercher la perle précieuse, formée d'une larme de repentir mêlée à une larme d'amour, qui doit briser le sort. Elle la trouve chez une vieille femme et rentre chez elle juste à temps pour poser la perle sur le cœur de son père et lui éviter la mort.

Tiny la vaniteuse Tiny est une minuscule créature fort imbue de sa personne. Un jour, elle rencontre une fée qui lui donne des ailes pour qu'elle parcoure le monde durant une journée. Tiny rencontre plusieurs animaux plus vaniteux les uns que les autres. La journée terminée, Tiny se rend compte qu'il est aisé de voir les défauts des autres lorsque l'amour propre fait croire que l'on est parfait soi-même.

La bouillie de la comtesse Berthe Voir fiche individuelle

Aventures de Lydéric Voir fiche individuelle

La petite sirène La petite sirène, sixième fille du roi des mers, rêve d'épouser le prince et de devenir humaine pour avoir une âme immortelle. Un jour, au cours d'une furieuse tempête, elle sauve le prince et le ramène sur le rivage; elle doit se cacher lorsqu'un groupe de jeunes filles arrive pour porter secours au jeune homme. La petite sirène décide d'aller voir la sorcière des mers qui lui donne des jambes en échange de sa voix: la petite sirène doit se faire épouser par le prince, sans quoi elle mourra le jour des noces de celui-ci avec une autre femme. Mais le prince revoit la jeune femme qui lui avait porté secours sur la plage et décide de l'épouser. La petite sirène se transforme en écume puis en fille des airs.

Le roi des quilles L'orgueilleux Gottlieb signe un pacte avec Satan: il obtient la faculté d'abattre neuf quilles à chaque coup contre la promesse de jouer trois fois par semaine. Seul un joueur plus fort que lui pourra annuler l'accord. Très vite, plus personne ne veut jouer avec Gottlieb qui est contraint d'errer de ville en ville. Jusqu'au jour où, épuisé, il adresse une fervente prière dans laquelle il jure de ne plus jouer et d'être modeste. Il rencontre un charbonnier qui le relève de son souhait et l'invite à jouer une partie à 15 quilles. Le charbonnier abat les 15 quilles d'un seul coup et libère Gottlieb de son pacte.

L'égoïste Carl est riche, égoïste et avare, même avec sa sœur Amil. Un jour, il rencontre un gnome qui lui promet un immense trésor s'il consent à vendre sa ferme et à le suivre. Carl accepte et cède ses biens à Wilhem qui épouse Amil; puis il suit le gnome dans un très long voyage fort éprouvant, le gnome ne se souciant absolument pas de ses difficultés à le suivre. Pour finir, le gnome abandonne Carl épuisé et meurtri. Carl est sauvé par des gens qui, simplement pour faire une bonne action, lui viennent en aide et lui permettent de retourner chez lui où sa sœur et son beau frère l'accueillent les bras ouverts. Carl a appris que la charité et la bonté d'âme étaient plus précieuses que tout l'or du monde. Voir le texte intégral dans la Bibiothèque.


Nicolas le philosophe Nicolas termine son apprentissage et reçoit de son patron un lingot d'or. Fatigué de marcher et de porter le lourd lingot, il l'échange contre un cheval. Malheureusement, il ne sait pas monter et le cheval le jette au sol. Nicolas échange son cheval contre une vache. Mais il ne sait pas traire et échange la vache contre un cochon. Pensant que le cochon a été volé, il l'échange contre une oie morte. Persuadé que la viande va se détériorer avant son arrivée chez sa mère, Nicolas échange son oie morte contre une perdrix vivante. Se rendant compte qu'il va avoir besoin d'un métier pour vivre, il échange sa perdrix contre une pierre de rémouleur. Il porte cette lourde pierre et s'arrête, épuisé et assoiffé, près d'une fontaine pour y boire. Un geste maladroit précipite la pierre au fond de l'eau. Nicolas s'estime très chanceux car dieu l'a débarrassé de cette lourde charge. Il rentre heureux chez sa mère. Voir le texte intégral dans la Bibiothèque.


Histoire d'un casse-noisette Voir fiche individuelle

Analyse Dumas publie l'ensemble des contes pour enfants entre 1857 et 1860. Trois recueils ont été édités:

L'homme aux contes (Bruxelles, Office de publicité, 1857)
- Le soldat de plomb et la danseuse de papier
- Petit-Jean et Gros-Jean
- Le roi des taupes et sa fille
- La jeunesse de Pierrot

Le père Gigogne. Contes pour enfants (Michel Lévy, 1860)
- Le lièvre de mon grand-père
- La petite sirène
- Le roi des quilles
- La jeunesse de Pierrot
- Pierre et son oie
- Blanche de Neige
- Le sifflet enchanté
- L'homme sans larmes
- Tiny la vaniteuse

Contes pour les grands et les petits enfants (Leipzig, A. Dürr, s.d., coll. Hetzel)
- Les deux frères
- Le vaillant petit tailleur
- L'homme sans larmes
- Les mains géantes
- Le sifflet enchanté
- Blanche de Neige
- La chèvre, le tailleur et ses trois fils
- Le roi des quilles
- La Reine des Neiges


La plupart de ces contes sont d'inspiration germanique, Dumas les a collectés lors du périple sur les bords du Rhin qu'il a effectué en 1838. Alors qu'il ne change pratiquement pas les éléments constitutifs de l'histoire (la similitude est grande jusque dans les détails), il s'approprie celle-ci en y ajoutant son style et son talent de conteur.

Les contes «empruntés» à Andersen ou à Grimm, que l'on connaît tant et qui appartiennent au patrimoine culturel de tous les enfants, ne semblent pas différents de ceux que nous avons lus dans notre enfance (si tant est que nous ayons lu les versions originales!); toutefois, à y regarder de plus près et en comparant les textes qui sont parfaitement identiques sur le fond, on se rend compte que Dumas les a réellement réécrits. Il a su y ajouter un peu plus de tendresse, quelque chose de plus paternel, de plus doux, qui constitue comme une marque de fabrique dans l'ensemble de ces contes; le lecteur a l'impression d'écouter l'histoire et non de la lire.

Ces petits textes présentent tous les ingrédients indispensables: dragon, filtre magique, magicien, sorcier et fée, chevalier intrépide et belle princesse; certains d'entre eux sont proche de la fable burlesque ou moralisatrice (Le sifflet enchanté, Nicolas le philosophe, Saint-Népomucène et le savetier).

La structure de ces courtes histoires est ancienne et fort classique. Elle raconte le plus souvent un rite de passage, un voyage initiatique, où le héros, souvent faible et peu apte à affronter le danger, se voit contraint de partir seul et de se construire un avenir brillant. Le bonheur se trouve bien souvent au-delà des forêt profondes et dangereuses où rôdent des esprits malfaisants et des êtres monstrueux. Le faible, qui semble toujours plus rusé que le fort et surtout plus pur et proche de Dieu, parvient à surmonter les obstacles tout en mortifiant le puissant qui ne se méfiait pas (Les mains géantes, Petit-Jean et Gros-Jean, La reine des neiges, Le vaillant petit tailleur). La forêt joue un rôle important, comme pour les confins chez les grecs anciens, elle est à la fois source de danger et mère protectrice (Les deux frères).

Ces petites aventures sont toujours tendres, souvent drôles et moralisatrices; comme tout bon conte qui se respecte, la morale de l'histoire enseigne au lecteur à se méfier de modes de vie forts attrayants, tels que la fainéantise, la cupidité, l'envie, l'oisiveté, l'égoïsme, la vanité ou l'orgueil. Le diable et son cortège de démons se cachent toujours derrière les attitudes faciles, éloignées de la vertu et du travail.

A lire avec bonheur avant d'aller se coucher.

Delphine Dubois

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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