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Titre La Villa Palmieri

Année de publication 1842

Genre Récit de voyage

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1840-1843

Résumé Ce récit vit le jour lors du second séjour florentin de Dumas organisé, il faut bien le dire, dans des circonstances assez imprévues. Rattrapé dans sa course folle par d'importants ennuis financiers, l'auteur décide de quitter le tumulte de la vie parisienne pour un exil de trois ans dans la ville de Florence, de 1840 à 1843. Pourtant, ces trois années seront propices à une formidable avalanche de créations. Ainsi, au récit du tout premier séjour de 1835, Une année à Florence, succède donc La Villa Palmieri.

Toutefois, il est vrai que ce second opus aurait mieux mérité le titre d'Une année à Florence que l'ouvrage qui le précède puisqu'il se rapporte véritablement aux années d'exil de l'auteur. Nous y suivons ainsi Dumas au fil de ses pérégrinations dans la cité où il fréquente une richissime société faite de nobles florentins comme les Corsini ou les Torrigiani et de rois «déchus» comme Jérôme Bonaparte. S'il croise le Grand Duc et sa famille aux soirées de concerts ou dans quelque bal féerique chez la comtesse Nencini, il goûte aussi pleinement à la vie florentine en alternant les sorties dans le grand monde avec les réjouissances populaires que sont les spectacles comiques du Cocomero, la course de char des Barbieri sur la Piazza Santa Maria Novella et les fêtes nocturnes sur l'Arno célébrant la Saint-Jean.

Enfin, le récit fait parfois place à des scènes historiques dans lesquelles l'auteur démontre une fois de plus son immense curiosité pour l'histoire florentine avec l'évocation entre autre, du règne de Côme Ier et de la décadence des Médicis. A côté de ces digressions historiques, Dumas se plait également à entraîner son lecteur dans la visite du couvent de San Marco pour y célébrer le souvenir de Savonarole et de Fra Angelico, et lui fait découvrir la Galerie des Offices en mettant brillamment en lumière dans ces pages ses talents de critique d'art. Des talents qui s'exprimeront davantage encore dans les livres écrits à la même époque sur la peinture florentine: Italiens et Flamands, Trois maîtres et La Galerie de Florence.

Analyse Cette œuvre constitue, on l'a dit, une sorte de suite logique de Une année à Florence. Pourtant, si les deux ouvrages se rapportant à la cité des fleurs furent bien produits pendant les années d'exil de Dumas, ils n'en sont pas moins assez différents. En effet, dans Une année à Florence, descriptions et anecdotes de voyage sont assez minoritaires face aux nombreuses évocations historiques reposant sur les principaux monuments de la ville. En revanche, dans La Villa Palmieri, si la part d'histoire est également importante, les «impressions» florentines sont bien présentes et en font un ouvrage de voyage plus personnel.

De plus, l'art de Dumas-voyageur y est des plus éclatants dans cette extraordinaire capacité à mêler de façon totalement naturelle roman historique et récit de voyage, ainsi que par la subtilité avec laquelle l'auteur donne vie à son récit. En effet, il y a dans La Villa Palmieri de nombreuses articulations très adroites: pour parler d'un monument, d'un événement précis ou d'un grand personnage, Dumas insère habilement son récit au gré d'une de ses promenades. Il aura ainsi l'ingénieuse idée de composer dans le chapitre intitulé Visites domiciliaires en partant de leurs demeures, les biographies d'Alfieri, Cellini, Galilée, Amerigo Vespucci, Machiavel, Dante et Michel-Ange.

Enfin, là encore, la magie du récit tient surtout à l'étonnant atelier personnel dans lequel s'élaborent les œuvres, la «clé de voûte» du travail de Dumas étant une immense documentation.

De ceci naît la singulière alchimie qui s'opère entre les descriptions de monuments visités et les nombreuses évocations de personnages historiques et de grands événements dont Florence fut le théâtre.

Laetitia Levantis
(auteur de La Renaissance florentine vue par Alexandre Dumas, mémoire de maîtrise préparé sous la direction de Catherine Chédeau et Brigitte Urbani, Université de Provence - Aix-Marseille I, 2003)
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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