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Titre
La Vénitienne Analyse Joué à la Porte Saint-Martin entre Lucrèce Borgia et Marie Tudor ce mélo flamboyant a vraisemblablement été influencé par la première des deux pièces de Victor Hugo. Dans son essai Le Roi et le Bouffon, Anne Ubersfled relève un certain nombre de corrélations (crime de sang, violences à l'italienne, etc.) ; on notera également que Mlle Georges interpréta le rôle titre des deux pièces. Mais on peut voir aussi bien l'influence de La Vénitienne sur le second drame italien de Hugo, Angelo, tyran de Padoue, créé au Théâtre-Français le 28 avril 1835. Signé par Anicet-Bourgeois seul, mais quasiment crédité par celui-ci dans la dédicace enthousiaste à Dumas de la première édition, où il le félicite de sa brillante collaboration, ce drame en cinq actes et huit tableaux est une adaptation de l'uvre de Fenimore Cooper The Bravo : A Venetian Story, parue en 1831. L'auteur américain, fervent républicain, y dénonçait la tyrannie des anciennes oligarchies. Saverio Mercadante en tirera un opéra en 1839, Il Bravo, sur lequel pèse l'atmosphère trouble du conseil des Dix. À ce titre on peut voir dans l'uvre une pierre, mineure, dans l'édifice du théâtre républicain de notre auteur. Même si le "Bravo", cet assassin stipendié par les Dix et qui n'uvrait que la nuit, au contraire du bourreau officiant en public, est le personnage principal, présent dès la première scène, et survivant à la dernière, l'héroïne-titre, Théodora occupe bien le premier plan : belle figure de courtisane héroïque et d'amante passionnée, elle est tout à fait dans l'esprit du romantisme de Dumas - et de Hugo. La pièce n'eut que deux éditions (fautives) chez Barba en 1834, et fut rééditée dans le Magasin Théâtral de Marchant en 1843. Il en existe deux exemplaires à la BnF, et elle a été il y a peu numérisée par Google, malheureusement sur la base d'un exemplaire mutilé (absence de la dernière page). Malgré sa construction déséquilibrée, les trois premiers actes assez longs et divisés en six tableaux, les deux derniers très courts, des seconds rôles qui doublonnent (les prétendants de Théodora, Bellamonte et Ruffo), le meurtre de Mafféo peu efficace du point de vue dramaturgique, la pièce ne manque pas d'intérêts : l'esprit républicain y souffle, le thème romantique de la courtisane y apparaît (que reprendra Fernande en 1844, et l'opéra Thaïs en 1858), l'Italie enfin s'y dessine comme un des hauts lieux de l'imaginaire dumasien. François Rahier |
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