Les Mohicans de Paris (théâtre) | Vous êtes ici : Accueil
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Titre Les Mohicans de Paris Analyse Que reste-t-il de l’immense roman paru en 1854-1855, dans le drame représenté dix ans plus tard, après des vicissitudes dont Dumas ne donne qu’un écho dans sa Préface (où il reprend sa fameuse lettre à Napoléon III du 10 août 1864) ? « La censure a desserré les dents ; elle a lâché le drame ; mais la morsure est restée, et, il faut le dire, la cicatrice est plus que visible : elle est saignante ». En découle sa reconnaissance « aux artistes qui ont réuni tous leurs efforts pour soutenir un édifice qui menaçait de s’écrouler, ébranlé qu’il était du faite aux fondations ». Des sept romans que l’on recense dans l’œuvre originale, Dumas ne retient en fin de compte que celui du crime de M. Gérard, auquel se rattache artificiellement l’enlèvement par Lorédan de Valgeneuse d’une jeune fille qui n’est plus Mina mais Rose-de-Noël. Certes, il y avait quelque part mission impossible à « voir ou trouver un drame » dans les 337 chapitres des Mohicans comme se le demande Dumas par moment. Mais, après avoir supprimé le tableau du duc de Reichstadt à la demande de la censure, et l’avoir remplacé par la réunion au fond des catacombes de 60 chefs carbonari, il se voit enjoint de couper ce nouveau tableau, puis deux autres encore, celui de la rue du « Puits qui parle » et celui du fond du puits, amputant la pièce de passages riches en effets scéniques. Exeunt les conspirations bonapartistes. De douze tableaux, le drame, mutilé, passe à neuf, et n’est plus que l’ombre du roman. C’est ainsi pourtant qu’il est créé au Théâtre de la Gaîté le 20 août 1864, et que Dumas le défendra trois mois plus tard à Marseille. Les tableaux sacrifiés ont été conservés aux Archives nationales ; peut-être une édition complète nous révèlera-t-elle un jour le drame tel que Dumas l’a rêvé ? En écrivant sa pièce, Dumas adaptait aussi Roméo et Juliette. Comme il l’avait fait pour sa Phèdre perdue dont un extrait est repris dans Catilina, il s’amuse à citer ici ce Roméo qu’il croit condamné à l’oubli : à l’acte I, 2ème tableau, scène 9, Rose-de-Noël déclame la tirade de Mercutio sur la « Reine Mab », tirade qui figure à l’Acte I, 1er tableau, du manuscrit autographe déchiffré par la chercheuse tchèque Maria Ullrichová dans sa passionnante thèse de doctorat soutenue en français et éditée à Prague (Academia), En suivant les traces d’Alexandre Dumas en Bohême. |
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