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Titre Le mariage au tambour

Année de publication 1843 (Tresse)

Genre comédie en trois actes, mêlée de chants (Théâtre des Variétés, 9 mars 1843)

Collaborateur(s) De Leuven et Brunswick

Epoque du récit 1794-1795

Résumé En Alsace, pendant la Révolution française. Le village où elle se cache ayant été investi par les troupes républicaines, Louise d'Obernay se déguise en vivandière pour rejoindre l'armée des princes et son frère Charles (Acte I). Louise, sous un faux nom, a suivi l'armée républicaine. Mais le trouble semé par sa présence est tel que l'officier décide de la marier, au son du tambour, avec le premier venu ; Lambert, un autre noble qui se cache lui aussi et se fait passer pour un soldat, fera d'autant plus l'affaire qu'il aime en secret la jeune fille. Charles a été arrêté ; Louise entreprend de le faire évader (Acte II). Un an après, le Directoire a remplacé la Convention, et les nobles ont été rétablis dans leurs titres. En Allemagne occupée, Louise qui vivait avec son frère, retrouve Lambert redevenu marquis : le "mariage au tambour" va enfin pouvoir être consommé en tout bien tout honneur (Acte III).

Analyse Cette pièce doit-elle quelque chose à Dumas ? Pas davantage, pour certains, que Les deux Diane, dont il reconnut dans une étonnante lettre à Paul Meurice qu'il n'en avait pas lu une ligne, ou que Robin des Bois, dont il signa pourtant une traduction qui n'était pas de lui... La paternité semble pourtant lui en avoir été attribuée le soir de la première, raconte Quérard : l'auteur étant annoncé comme un certain M. de Villers, M. Rolle, feuilletoniste du National, pensa alors qu'il s'agissait d'un prête-nom pour Dumas, natif de Villers-Cotterêts. Mais Quérard la liste dans ses Supercheries littéraires dévoilées, et l'authentifie d'une certaine manière en rajoutant entre parenthèses le nom de Dumas à ceux de De Leuven et Brunswick. Glinel la signale quant à lui sans réserve dans son Théâtre inconnu d'Alexandre Dumas (1899). C'est Reed qui est le plus dubitatif, reprenant l'anecdote citée par Quérard et tablant sur l'erreur du feuilletoniste. Dumas, De Leuven (A. de Ribbing) et Brunswick (Léon Lhérie) ayant collaboré à plusieurs reprises, l'équivoque s'expliquerait facilement. Cette bluette tirant vers le vaudeville - au sens ancien du terme, une pièce "mêlée de chants" - ne déshonore en rien un "corpus" contenant on le sait quelques dubiosa, tel cet obscur Ouistiti, autre vaudeville du duo De Leuven - Brunswick, joué le 1er octobre 1851, dont le manuscrit n'a vraisemblablement jamais été publié, et qu'on attribue aussi parfois à Dumas. L'arrière-plan historique n'est pas sans intérêt, mais les dialogues sont inégaux, et la psychologie sommaire : celle de Lambert en particulier, qui, d'aristocrate en fuite se dissimulant sous l'uniforme d'un soldat du rang se mue en héros de la République avant de retrouver sans état d'âme son marquisat et ses domaines.

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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