Titre
L'horoscope
Année de publication
1858
Genre
Roman
Collaborateur(s)
-
Epoque du récit
1559
Résumé
Décembre 1559, le conseiller Dubourg est condamné à
mort pour avoir remis en liberté un protestant, ce qui est interdit
par le roi François II. Robert Stuart, son fils, cherche un moyen
pour obtenir du roi la grâce de son père. A cette histoire
politique se mêle celle du prince Louis de Condé. Épris
de Charlotte de Saint-André - hôte du Louvre en compagnie
du maréchal, son père - il se tient tous les soirs dans
la cour du palais afin de la contempler de loin, à travers sa fenêtre.
Un
soir, Stuart lance un message par la fenêtre du maréchal,
espérant qu'il sera remis au roi. Un remue-ménage s'en suit.
Condé saisit ce prétexte pour aller s'entretenir avec Charlotte.
Celle-ci se moque de lui... et, lui offrant un mouchoir pour qu'il sèche
ses larmes, elle lui donne en même temps, malencontreusement, le
message qui s'y cachait.
Le prince découvre le mot... adressé à un autre:
un rendez-vous amoureux dans une chambre du palais. Il confie le billet
à un ami, l'amiral Coligny, lequel le laisse à son épouse
pour qu'elle tente d'en découvrir l'auteur. Le lendemain, elle
se présente au salon de la reine, où on la considère
comme une bigote. Au cours de la soirée, elle laisse échapper
le billet, lequel est ramassé par un courtisan. Après son
départ, la reine lit à haute voix le billet et tous s'esclaffent,
croyant que c'est l'amirale qui a un rendez-vous galant!
On décide d'aller l'y surprendre. Condé, lui, est déjà
au poste, caché sous le lit... Et voilà Stuart qui vient
aussi s'y dissimuler: il vient au palais pour assassiner le roi s'il n'obtient
pas la grâce du conseiller. Les deux hommes font connaissance et
Condé engage Stuart à ne pas assassiner le roi, lui promettant
d'intervenir auprès de lui. Enfin Charlotte arrive et se prépare
à accueillir son amant... lequel n'est autre que le jeune roi.
Au matin, le roi reçoit la visite de Condé qui tente de
lui faire signer la grâce de Dubourg. Il y parvient presque, mais
l'amirale, que le roi avait mandée pour savoir d'où venait
le billet qui l'avait exposé à la risée de tous,
arrive à ce moment... Celle-ci avoue que le billet lui a été
remis par le prince. Revirement total: le roi, en colère, chasse
Condé et ordonne l'exécution du conseiller.
Condé, jusque là catholique, se retrouve alors auprès
de son ami Coligny, protestant. Condé annonce à l'amiral
qu'il est désormais des leurs. Et le roman se termine sur une «vision»
de Dumas: il laisse s'éloigner dans la nuit les futurs chefs de
la réforme protestante qui mourront assassinés.
Analyse
Le thème de l'horoscope sert de fil conducteur à cette histoire
où, comme souvent chez Dumas, l'amour tient une grande place au
milieu d'un drame historique bien réel. En effet, au début
du roman, Condé, le maréchal de Saint-André ainsi
que le duc de Guise se retrouvent dans une auberge où ils se font
lire dans les lignes de la main par une vieille sorcière. Celle-ci
leur prédit à tous trois qu'ils mourront de mort violente.
Elle annonce également à trois autres voyageurs qu'ils seront
un jour des assassins. A divers endroits du récit, Dumas rappelle
ces prédictions lorsque le cours de l'histoire les vérifie.
C'est là une belle façon de «ficeler» son roman.
Dumas
utilise également ses talents de «vendeur de roman»
à travers son livre. A deux ou trois occasions, il provoque chez
le lecteur – son «cher lecteur», comme il le répète
régulièrement – le regret de ne pas avoir lu quelques-uns
de ses précédents romans, dans lesquels entraient déjà
en scène certains des personnages de celui-ci. Au terme du livre,
il laisse son «cher lecteur» sur sa faim – les spécialistes
considèrent d'ailleurs que Dumas a laissé, pour une raison
inconnue, son roman inachevé. Pour savoir ce qu'il adviendra de
ses héros, c'est vers des livres déjà écrits,
dont La Reine Margot,
qu'il faut se tourner.
L'Horoscope est un petit roman qui se
dévore rapidement et où l'action est bien nourrie. Le mélange
du drame historique et de l'idylle amoureuse est parfait, comme Dumas
sait habituellement le faire. Les scènes sont parfois très
drôles, en particulier cette rencontre de deux hommes sous un lit,
où ils s'échangent des politesses et des promesses de secours
mutuel absolument extraordinaires. Des scènes aussi d'une belle
sensualité, comme lorsque, toujours caché sous le lit, Condé
assiste à la toilette de sa bien-aimée. Bref, un bon petit
roman pour passer quelques belles heures hors du temps.
Marie Douville
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