Histoire de mes bêtes Vous êtes ici : Accueil > Œuvre > Dictionnaire des œuvres
Page précédente | Imprimer

Titre Histoire de mes bêtes

Année de publication 1867 (les premières histoires ont paru dans Le Mousquetaire en 1855, d'autres en 1864 dans Les Nouvelles ; réunies sous forme de volume en 1867).

Genre Causerie

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1842 à 1852

Résumé Nous voici assis au salon, en compagnie de Dumas; ou alors sur la terrasse, nous chauffant au soleil, dans son château de Monte-Cristo. Et Dumas nous raconte, comme il sait si bien le faire, toutes sortes de petites histoires concernant les nombreux animaux qu'il a eus au fil des ans. Le héros principal, qui revient ça et là à travers plusieurs histoires, est Pritchard, un chien pointer écossais qui chasse bien, mais excelle surtout dans le vol. Il est également question de singes et de guenon (que Dumas baptise du nom de gens célèbres avec lesquels ils ont des airs de famille), de poules, de vautour et de chats, dont Mysouff II qui, le jour où les singes avaient ouvert la porte de la volière, se régala de tous ceux qui vivaient là et eut droit à un vrai procès pour juger de son sort : il fut condamné à vivre désormais en compagnie des singes, dans leur cage. 

C'est donc un recueil d'histoires dans lequel, c'est le cas de le dire, Dumas passe du coq à l'âne. Ainsi, à travers les péripéties de ses animaux, nous parle-t-il également des gens avec lesquels il vit, de son fils qui vient déjeuner le dimanche, des rencontres de passage, etc... Nous faisons la connaissance du «nègre» Alexis, offert à l'auteur par l'une de ses bonnes amies et qui, après avoir été domestique, voulut être marin, puis soldat; de son serviteur Michel, qui connaît absolument tout sur les mœurs des animaux, etc...

Bref, nous sommes là au cœur de la vie de Dumas, invités nous aussi à partager sa table. A propos de recettes, Dumas nous parle de celles qui permettent de faire de «bons livres», recettes qui ne sont pas les siennes, bien sûr. Il en profite alors pour faire un certain éloge de sa méthode à lui puisque, dit-il avec un clin d'œil, comme il ne sera jamais élu à l'Académie, jamais personne ne fera son éloge.

Analyse Comment peut-on critiquer un tel livre, alors que, dans le fond, ce n'en est pas un ? Comment critiquer, alors qu'on a le bonheur d'être en compagnie de Dumas, qui nous prend pour confident de ces petites aventures, qu'il nous raconte en toute amitié... Histoires de mes bêtes est un livre à «laisser traîner»... On l'ouvre à n'importe quelle page, et tout de suite, on a l'impression de se retrouver là, avec Dumas, et on se laisse emporter par sa conversation. Si l'on doit s'absenter, il ne nous en tient pas rigueur et reprend la conversation dès notre retour.

Donc, non, pas un grand récit, pas une épopée en 1000 pages, mais des petites histoires amusantes, ironiques, de la vie quotidienne d'un grand auteur pour qui chaque être, peu importe qu'il ait des jambes, des pattes ou des plumes, peut devenir le héros d'une histoire ; pour qui chaque événement donne également lieu à un récit rocambolesque et délicieux qui, même en quelques pages, sait nous tenir en haleine et, surtout, nous faire sourire.

Marie Douville
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
Haut de page
Page précédente