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Titre La dernière année de Marie Dorval

Année de publication 1855

Genre Causerie

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1849-1855

Résumé Marie Dorval (1798-1849) est une très grande artiste dramatique, mais sa gloire s'est un peu ternie avec l'âge. Sa vie est désormais entièrement tournée vers ses enfants et surtout son petit-fils Georges qu'elle vénère. Son gendre, René Luguet, et sa fille Caroline, parents de Georges, prennent soin d'elle.

Mais un jour, un drame survient: Georges meurt à l'âge de 4 ans et demi. Marie Dorval ne s'en remettra jamais. La situation financière devient catastrophique. Marie, qui passe son temps à pleurer dans les cimetières, ne trouve plus d'engagements. Les mois s'écoulent, la santé de Marie Dorval se détériore jusqu'au jour anniversaire de la mort de Georges où elle est prise d'un violent malaise.

Luguet la ramène à Paris. La fin est proche et Marie fait appeler Alexandre Dumas à son chevet. Avant de mourir, Marie fait promettre à Alexandre de lui éviter la fosse commune. Dumas passe la nuit à trouver les 500 francs nécessaires pour une tombe temporaire. Hugo apporte sa contribution et Marie Dorval est enterrée.

Luguet se débat avec Dumas pour obtenir des fonds. Une représentation théâtrale est donnée au profit de Dorval et de ses enfants, mais la somme recueillie est dévorée par les huissiers. La situation est désespérée et le terme de la concession mortuaire approche.

Aux abois, Luguet parvient à mettre en gage les dernières reliques de la défunte et réunit la somme nécessaire pour faire enterrer Marie Dorval dans la tombe de son petit-fils. L'exhumation est particulièrement éprouvante, Luguet découvre avec stupeur le corps de Marie encore intact malgré les cinq années passées en terre.

Dumas apprend les derniers efforts de Luguet pour honorer la promesse que lui-même avait faite à Marie de lui éviter la fosse commune. Il rédige ce petit document relatant la dernière année de Marie Dorval et lance un appel à la générosité du lecteur.

Analyse Ce texte, rédigé sous la forme d'une lettre adressée à George Sand et publié dans le journal Le Mousquetaire, est très différent des autres écrits de Dumas. On sent tout au long de la lecture que l'écrivain a laissé de côté tous les artifices littéraires pour mettre son âme à nue.

Il se dégage de ces quelques pages une grande force d'amour et d'amitié; et lorsque Dumas parle pudiquement de ses larmes devant le cercueil de son amie, on ressent toute l'intensité de sa peine. Alexandre Dumas et Marie Dorval ont en effet été très proches. L'actrice a joué dans différentes pièces de Dumas et a été sa maîtresse. Leur liaison n'a pas duré longtemps, ils sont demeurés très liés toute leur vie.

Ce texte ne laisse pas le lecteur insensible. Cette histoire simple et tragique fait vibrer une petite fibre de notre cœur et l'on se prend à penser à sa mère, à sa grand-mère, à son enfant, à tous ceux que l'on aime ou que l'on a aimés.

Cet appel à la générosité du lecteur a porté ses fruits. Grâce aux dons, Caroline et René Luguet ont pu récupérer les quelques souvenirs déposés au Mont-de-piété; il a également été possible d'ériger un monument simple et dépouillé sur la tombe de Marie Dorval et de Georges.

Le temps s'est écoulé et la tombe du cimetière du Montparnasse s'est peu à peu détériorée faute d'entretien. La Société des Amis d'Alexandre Dumas a, en 1991, restauré la sépulture de la grande artiste chère à Dumas et contribue depuis à son entretien. Personnellement, ce texte de Dumas m'a donné envie d'aller m'y recueillir.

Delphine Dubois
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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