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Titre La marquise de Brinvilliers (in Les crimes célèbres)

Année de publication 1839-1840

Genre Histoire

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1665-1676

Résumé En 1665, la marquise de Brinvilliers fait connaissance avec le chevalier de Sainte-Croix, un ami de son mari. Très vite, les deux jeunes gens deviennent amants. Leur conduite est telle que le père de la marquise, de peur que les désordres de la vie de sa fille n'entachent sa respectabilité, obtient une lettre de cachet à l'encontre de Sainte-Croix. Incarcéré à la Bastille, celui-ci se retrouve dans la même cellule qu'Exili, un italien maître dans l'art des poisons qui l'initie à sa science.

A sa sortie de prison, il retrouve la marquise qui va utiliser le savoir de son amant en matière de poisons pour se refaire une fortune. C'est ainsi qu'elle va empoisonner elle-même ou faire empoisonner successivement son père et ses deux frères, tandis qu'une tentative contre sa sœur échoue. Parallèlement, Sainte-Croix fait commerce de ses poisons avec ceux qui en ont besoin. Les morts étranges et inexpliquées sont de plus en plus nombreuses et les Parisiens commencent à s'en inquiéter.

C'est alors que Sainte-Croix meurt dans son laboratoire de recherche en respirant les effluves d'un poison. Lors de l'enquête, des papiers compromettant la marquise sont mis à jour. Celle-ci s'est réfugiée dans un couvent à Liège avant d'en être sortie par la ruse par un agent de police déguisé en prêtre amoureux.

Malgré les preuves contre elle, elle nie tout, y compris sous la torture, ce qui ne l'empêche pas d'être condamnée à mort. M. Pirot, docteur en médecine et prêtre, arrivera à lui faire avouer ses crimes en lui promettant l'absolution lors de sa mort. Il la soutiendra d'ailleurs dans l'épreuve jusqu'à ce qu'elle ait la tête tranchée.

Analyse Pour ce récit, Dumas ne s'est pas contenté de nous relater les crimes de cette femme. Il nous fait aussi assister à l'enquête puis aux derniers jours qui ont précédé son exécution, grâce à une recherche approfondie de documents. Il a notamment utilisé les mémoires du procès, les Lettres de Madame de Sévigné et la relation manuscrite faite par M. Pirot de la mort de la marquise.

Ce qui ajoute encore à l'horreur des crimes de cette femme, c'est que, même aux portes de la mort, elle ne se repent pas vraiment du mal commis. Elle avoue à la justice, fait une confession écrite de ses crimes, mais simplement parce que M. Pirot lui a dit que grâce à cela elle obtiendrait la rémission de ses pêchés. Cela alors que cette femme a quand même sur la conscience la mort de dizaines de personnes puisqu'elle testait l'efficacité de ses poisons sur les malades de l'hôpital...

Il s'agit donc d'un personnage profondément égoïste que les dernières heures de sa vie rendent encore plus odieuse. Même les souffrances endurées lors de la torture ne nous la font pas plaindre.

Nicole Vougny
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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