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Titre La boule de neige

Année de publication 1859

Genre Roman

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1830

Résumé En ce mois de mai 1830, la ville de Derbend dans le Caucase souffre d'une immense sécheresse. La famine menace. Pour que cela cesse, la légende veut qu'un homme jeune, pur d'âme et de corps doit aller au sommet du mont Chakh-Dague et en rapporte une boule de neige dans un vase sans que celui-ci touche terre. Il suffira ensuite de jeter la neige fondue dans la mer pour faire venir la pluie.

Les habitants ont choisi Iskandher-Beg pour accomplir cet exploit. Hadji Festalhi est chargé de le convaincre. Le jeune homme accepte à la condition qu'il puisse épouser la nièce de celui-ci, la jeune Kassime, dont il est éperdument amoureux et qu'Hadji Festalhi lui a déjà refusé une fois.

Accompagné de Ioussouf, personnage aussi fanfaron que poltron, il prend donc la direction du mont Chakh-Dague. Le chemin n'est pas sans danger car Moullah Nour et sa troupe de bandits ont trouvé refuge dans les montagnes.

Mais cela n'effraie point Iskander-Beg, qui, après un rude combat, triomphe de Moullah Nour avant de lui sauver la vie au péril de la sienne. Les deux hommes se jurent alors une amitié éternelle. Guidé vers le bon passage par son nouvel ami, Iskander-Beg atteint son but et ramène à Derbend la fameuse boule de neige. Comme prévu, une formidable pluie se déclenche au moment où l'eau est versée dans la mer.

Obligé de tenir sa promesse, Hadji Festalhi déclare donc Iskander-Beg et Kassime fiancés avant de revenir sur sa parole, influencé par le Moullah Sedek, qui est intéressé par la jeune fille pour son neveu.

Ayant appris cette traîtrise à l'encontre d'Iskander-Beg, Moullah Nour obtient du Moullah Sedek qu'il renonce à son projet, prouvant ainsi sa reconnaissance envers son sauveur. Rien ne s'oppose donc plus au bonheur de Kassime et d'Iskhander.

Analyse La boule de neige fait partie des romans caucasiens de Dumas. Lors de son voyage dans le Caucase, il rencontra à Nijni Novgorod le personnage de son roman Le maître d'armes, le comte Annenkov, qui lui parla d'un autre conjuré, déporté comme lui, un certain Bestuchev, auteur sous le nom de Marlinsky de plusieurs romans. Dumas décida alors d'en adapter certains dont font partie La boule de neige, Sultanetta, Jane et La princesse Flora.

Ces deux romans réédités ensemble dans le volume Romans caucasiens en 2001 ont en commun d'avoir comme toile de fond la guerre entre les Russes et les Tchétchènes, ainsi que la manière d'écrire orientaliste utilisée par Dumas pour évoquer les paysages et les mœurs de cette contrée aux portes de l'Europe.

C'est toutefois dans La boule de neige que le dépaysement, l'enchantement dus à la poésie du ton et au rythme indolent, est le plus marqué. En effet, dès les premiers mots du récit, l'auteur nous emmène ailleurs, dans un monde à des lieues de notre univers occidental. Le vocabulaire employé plein de métaphores, l'atmosphère légère, la mélodie des phrases contribuent à nous donner l'impression d'être dans un chapitre des Mille et une nuits.

Les personnages mis en scène ont des caractères très excessifs. Ainsi Iskander-Beg est un héros parfait (pur, beau, courageux, modeste...), Ioussouf est son opposé et lui sert de faire valoir (peureux, mythomane, buveur, affublé d'un nez à la Cyrano de Bergerac), Kassime n'a aucun défaut (belle, douce, pure...), Hadji Festalhi, bien que parent au soixante-deuxième degré de Mahomet, est un affreux parjure, le Moullah Sedek est un prêcheur qui explique le Coran, ce qui ne l'empêche pas d'être odieux dans sa cupidité, son avarice et son hypocrisie, et enfin Moullah Nour est un bandit au grand cœur qui tient ses promesses et qui, bien que banni de la société, est en fait le plus estimable de tous.

Mais cette distinction bien franche entre les personnages bons et mauvais nous apparaît finalement comme naturelle et accentue le coté oriental du récit. En ajoutant à cela quelques notes comiques, des images poétiques, des paysages de hautes montagnes, des dangers et une histoire d'amour, Dumas nous donne un superbe roman qui se lit avec des yeux émerveillés...

Nicole Vougny

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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