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Titre Une année à Florence

Année de publication 1841

Genre Récit de voyage

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1835

Résumé Une année à Florence n'est pas un récit de voyage ordinaire. Plus qu'un simple recueil d'anecdotes, cet ouvrage dédié à la ville de Florence que Dumas découvre en 1835 est en fait une extraordinaire fresque historique de la cité des fleurs. Celui-ci s'ouvre tout d'abord sur les chapitres faisant suite aux Impressions de voyage dans le midi de la France, récit du séjour en Provence qu'effectua notre auteur en 1834.

A ces quelques chapitres qui retracent l'itinéraire provençal de Dumas, succède ensuite une sorte d'introduction historique sur la naissance des Républiques italiennes aux XIème et XIIème siècles, précédant ainsi les chapitres dévolus à la capitale toscane.

Au fil des pages "italiennes" d'Une année à Florence, Dumas fait découvrir à son lecteur les principaux monuments de la ville, de la cathédrale Santa Maria del Fiore à l'Orsanmichele en passant par le Palais Médicis, le Palazzo Vecchio et la Place de la Seigneurie. En tant que témoins de l'histoire florentine, les monuments sont alors prétextes à de brillantes digressions historiques dans lesquelles l'auteur parvient avec l'aisance qui est la sienne à faire renaître sous sa plume les événements qui marquèrent le riche passé de la cité toscane: conflit opposant à partir du XIème siècle les factions Guelfes aux factions Gibelines, instauration de la République à la fin du XIIème siècle ou encore avènement des Médicis aux XVème et XVIème siècles.

Enfin, les fragments de l'histoire florentine reprennent également vie à travers l'évocation des personnages mythiques que sont Dante Alighieri, Côme l'Ancien de Médicis ou encore le moine dominicain Savonarole dont l'auteur brosse à la fin de l'ouvrage un portrait des plus édifiants.

Analyse Une des caractéristiques majeures de cette oeuvre produite pendant les premières années de l'exil florentin de Dumas (1840-1843) tient à l'immense travail documentaire réalisé par l'auteur avec le soutien des savants et littérateurs du Cabinet Vieusseux de Florence, lieu de rencontre et de documentation des voyageurs célèbres au XIXème siècle. En effet, l'emploi de sources abondantes fait partie des méthodes de travail habituelles de l'auteur. Car, pour recréer l'histoire de Florence, Dumas s'est plongé dans la chronique des XIVème et XVIème siècles, ainsi que dans les oeuvres des plus célèbres historiens que vit naître la cité.

Giovanni Villani, Machiavel, Benedetto Varchi ou encore Sismondi, pour ne citer qu'eux, constituent donc les principaux "collaborateurs" du romancier. C'est grâce à cette littérature savamment choisie qu'il parvient à réunir la matière suffisante à la rédaction des scènes historiques contenues dans Une année à Florence.

De plus, si Dumas sait manier avec brio les anciennes chroniques florentines, il excelle également dans l'art de métamorphoser l'anecdote pittoresque en scène romanesque, mêlant ainsi roman historique et récit de voyage (la scène de l'assassinat du duc Alexandre de Médicis par Lorenzaccio est à elle seule un chef-d'oeuvre de mise en scène). Cependant, si Dumas réussit à insérer si brillamment les divers fragments provenant de tel ou tel historien, c'est grâce au génie de l'assemblage qui est le sien. Ce sont là les éléments nécessaires à la solidité de son oeuvre.

Aussi peut-on dire à la lecture des différentes scènes historiques que renferme cet étonnant récit de voyage que Dumas sait décidément manier à la perfection l'art d'écrire l'histoire. Si bien que, grâce au génie de l'auteur, cette dernière ne demeure nullement un simple décor immobile en toile de fond de son récit. L'écrivain décrira ensuite son deuxième séjour à Florence dans La Villa Palmieri.

Laetitia Levantis
(auteur de La Renaissance florentine vue par Alexandre Dumas, mémoire de maîtrise préparé sous la direction de Catherine Chédeau et Brigitte Urbani, Université de Provence - Aix-Marseille I, 2003)

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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