La
Bibliothèque municipale de Reims possède un album du voyage
en Russie et dans le Caucase. C'est celui-ci, offert à Moscou,
le 25 juillet 1858 (selon le calendrier russe, c'est-à-dire le
6 août), «en signe d'admiration pour le talent et le charmant
caractère de Mr. Alexandre Dumas, par son plus fervent admirateur,
Basile Dawidoff», que nous avons résolu de transcrire.
Rédigé à la hâte, le soir à l'étape,
dans de mauvaises auberges ou les stanitzas de la route militaire, sur
le bateau ou dans la tarentass qu'il emprunte, l'album reflète
les aléas de son voyage hasardeux.
L'album de voyage s'interrompt à Tiflis, où, dit Dumas,
«j'avais profité de mon séjour et du bien-être
dont m'enveloppait l'hospitalité de Zoubalof pour écrire
une partie de mon voyage, et pour puiser deux ou trois romans dans les
légendes caucasiennes et dans les travaux trop méconnus,
à mon avis, de Bestuchef-Marlinsky». Il y fait «une
des plus belles séances de travail» qu'il ait faites de sa
vie: «Je mangeais alors, quand j'y songeais, - entre deux chapitres».
Après la transcription de l'album, où les notes écrites
à la hâte par l'écrivain alternent avec les compliments,
les vers, voire les conseils, prodigués par les personnes croisées
au cours de cet inconfortable voyage, figure une étude de Janine
Neboit-Mombet, portant le titre explicite de Les emprunts russes d'Alexandre
Dumas. Cet article évoque les romans de Marlinsky traduits par
Alexandre Calino, Sultanetta et Jacquot
sans oreilles, qui ont bénéficié d'une «relecture»
personnalisée d'Alexandre Dumas.
Claude Schopp
Commander ce cahier
|