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Pélican


Espèce de héron tout blanc et à fort belles ailes. Cet oiseau est palmipède, se plaît dans les fleuves, dans les étangs et dans la mer. Il est à peu près du volume d'un cygne ; mais ses ailes ont plus d'envergure et il vole beaucoup mieux, tantôt s'élevant dans les airs à perte de vue, tantôt rasant l'eau avec une rapidité et une grâce remarquables. Il ne se nourrit que de poisson, qu'il pêche avec une habileté surprenante ; s'il est seul, il se précipite avec une extrême violence dans l'eau, qu'il fait ainsi tournoyer, bouillonner, ce qui étourdit le poisson dont il veut se rendre maître, et il recommence cet exercice jusqu'à ce que la poche qu'il a sous le cou se trouve remplie. Quand ils sont en nombre, les pélicans manoeuvrent pour s'emparer du poisson qu'ils convoitent, avec une adresse qui ferait honneur à des pêcheurs de profession. Ils se forment en cercle, et, avançant peu à peu, ils resserrent ce cercle, au centre duquel se trouve le poisson étourdi et refoulé, ce qui leur permet de remplir ainsi leur poche en très peu de temps. On pourrait en France, en prenant des pélicans très jeunes, les faire servir au même usage que les Chinois emploient les cormorans dont ils font des pêcheurs domestiques et faire à l'aide de cet animal des pêches merveilleuses.
La poche dans laquelle le pélican renferme le poisson qu'il a pêché peut contenir environ 18 litres d'eau, elle est formée de deux peaux ou membranes, dont l'interne est contigu à la membrane oesophagienne, l'externe est un prolongement de la peau du cou. Lorsqu'il veut extraire le poisson qui s'y trouve, il presse cette poche contre sa poitrine ce qui a fait croire aux anciens qu'il se déchirait le sein pour nourrir ses petits ; cette idée absurde existe encore en Espagne et dans un des cloîtres de Barcelone on entretenait, il y a peu d'années, quelques uns de ces oiseaux que le peuple visitait le dimanche en épiant le moment où ils se déchiraient soi-disant pour donner leur sang à leurs petits.
La chair du pélican, comme celles de tous les oiseaux qui ne vivent que de poisson, est d'un assez mauvais goût et son odeur désagréable ; elle est en outre dure et coriace, aussi ne s'en sert-on que pour faire de l'huile.

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