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Chapitre XLII
La bête noire du roi Ferdinand

C'était ce fameux marquis dont je vous ai parlé comme de la bête noire du roi Ferdinand, et qui, tout protégé qu'il avait été par la reine Caroline, n'avait jamais pu entrer au palais que par la porte de derrière.
En partant de France, j'avais pris quelques lettres de recommandation pour les plus grands seigneurs de Naples, les San-Teodoro, les Noja et les San'Antimo. De plus, je connaissais de longue date le marquis de Gargallo et les princes de Coppola.
Parmi ces lettres, il s'en était, je ne sais comment, glissé une pour le marquis.
Etant à Rome, je n'avais pu obtenir de l'ambassade des Deux-Siciles l'autorisation d'aller à Naples. Afin d'éluder ce refus, j'avais, comme je l'ai raconté ailleurs, passé la frontière napolitaine grâce au passeport d'un de mes amis. Pour tout le monde je m'appelais donc du nom de cet ami, c'est-à- dire monsieur Guichard, et pour quelques personnes seulement j'étais Alexandre Dumas.
Mais comme, en arrivant à Naples, j'ignorais à qui je pouvais me fier, j'avais, avec un homme que j'appellerais mon ami si ce n'était pas un très haut personnage, j'avais, dis-je, passé une revue des adresses de mes lettres, afin de savoir de lui quelles étaient les personnes à qui il n'y avait aucun inconvénient que monsieur Guichard remît les recommandations données à monsieur Dumas.
Or, à toutes les adresses, ce haut personnage, que je n'ose appeler mon ami, mais à qui j'espère prouver un jour que je suis le sien, avait fait un signe d'assentiment, lorsque, arrivé à la lettre destinée au marquis, il prit cette lettre par un coin de l'enveloppe, et la jetant, sans même regarder où elle allait tomber, de l'autre côté de la table sur laquelle nous faisions notre choix :
- Qui vous a donc donné une lettre pour cet homme ? me demanda-t-il.
- Pourquoi cela ? répondis-je, ripostant à sa question par une autre question.
- Mais, parce que... parce que... ce n'est pas un de ces hommes à qui on recommande un homme comme vous.
- Mais, n'est-il pas quelque peu homme de lettres lui-même ? demandai-je.
- Oh ! oui, me répondit mon interlocuteur ; oui, il a une correspondance très active avec le ministre de la police. Cela s'appelle-t-il être un homme de lettres en France ? En ce cas, c'est un homme de lettres.
- Diable ! fis-je ; mais il me semble que j'ai rencontré ce gaillard-là dans les meilleurs salons de Paris.
- Cela ne m'étonnerait pas : c'est un drôle qui se fourre partout. Et moi- même, tenez, je ne serais pas surpris en rentrant de le trouver dans mon antichambre. Mais vous voilà prévenu. Assez sur cette matière ; parlons d'autre chose.
C'est un garçon fort aristocrate que cet ami que je n'ose pas appeler mon ami. Je ne m'en tins pas moins pour averti, et bien averti, car il était en position d'être parfaitement renseigné sur toutes ces petites choses-là, et, à partir de ce jour, je me donnai de garde d'aller en aucun endroit où je pusse rencontrer mon marquis.
Or, j'avais parfaitement réussi à l'éviter depuis trois semaines que j'étais à Naples, lorsque, pour mon malheur, comme je l'ai dit, je me trouvai face à face avec lui en sortant du musée Bourbon.
On devine donc quelle figure je fis lorsque, avec ce charmant sourire qui lui est habituel et avec ce ton protecteur qu'il affecte, il me dit :
- Eh ! bonjour, mon cher Alexandre ; comment êtes-vous à Naples sans que j'en sois averti ? Ne savez-vous donc pas que je suis le protecteur né des artistes et des gens de lettres ? Puis, voyant que je ne répondais rien et que je le regardais des pieds à la tête, il ajouta : Comptez-vous rester encore longtemps avec nous ?
- D'abord, monsieur, lui répondis-je, je ne suis pas le moins du monde votre cher Alexandre, attendu que c'est la troisième fois, je crois, que je vous parle, et que, les deux premières, je ne savais pas à qui je parlais. Ensuite, vous n'avez pas été averti de mon arrivée, parce que mon véritable nom n'a pas été déposé à la police. Enfin, et pour répondre à votre dernière question, oui, je comptais rester huit jours encore, mais j'ai bien peur d'être forcé de partir demain.
Après quoi je pris le bras de Jadin et laissai le protecteur-né des artistes et des gens de lettres fort abasourdi du compliment qu'il venait de recevoir.
A Chiaïa, je quittai Jadin ; il s'achemina du côté de l'hôtel, et moi j'allai droit à l'ambassade française.
A cette époque, nous avions pour chargé d'affaires à Naples un noble et excellent jeune homme ayant nom le comte de Béarn. En arrivant, il y avait quatre mois, j'avais été lui faire ma visite, et je lui avais tout raconté. Il m'avait écouté gravement et avec une légère teinte de mécontentement ; mais presque aussitôt ce nuage passager s'était effacé, et me tendant la main :
- Vous avez eu tort, me dit-il, d'agir ainsi à votre façon, et vous pouvez cruellement nous compromettre. Si la chose était à faire, je vous dirais : Ne la faites point ; mais elle est faite, soyez tranquille, nous ne vous laisserons pas dans l'embarras.
J'étais peu habitué à ces façons de faire de nos ambassadeurs ; aussi j'avais gardé au comte de Béarn une grande reconnaissance de sa réception, tout en me promettant, le moment venu, d'avoir recours à lui.
Or, je pensai que le moment était venu, et j'allai le trouver.
- Eh bien ! me demanda-t-il, avons-nous quelque chose de nouveau ?
- Non, pas pour le moment, répondis-je, mais cela pourrait bien ne pas tarder.
- Qu'est-il donc arrivé ?
Je lui dis la rencontre que je venais de faire, et je lui racontai le court dialogue qui en avait été la suite.
- Eh bien ! me dit-il, vous avez eu tort cette fois-ci comme l'autre : il fallait faire semblant de ne pas le voir, et, si vous ne pouviez pas faire autrement que de le voir, il fallait au moins faire semblant de ne pas le reconnaître.
- Que voulez-vous, mon cher comte, lui répondis-je, je suis l'homme du premier mouvement.
- Vous savez cependant ce qu'a dit un de nos plus illustres diplomates ?
- Celui dont vous parlez a dit tant de choses, que je ne puis savoir tout ce qu'il a dit.
- Il a dit qu'il fallait se défier du premier mouvement, attendu qu'il était toujours bon.
- C'est une maxime à l'usage des têtes couronnées, et il y aurait pas conséquent de l'impertinence à moi de la suivre. Je ne suis heureusement ni roi ni empereur.
- Vous êtes mieux que cela, mon cher poète.
- Oui, mais en attendant nous ne sommes pas au temps du bon roi Robert ; et je doute que, si son successeur Ferdinand daigne s'occuper de moi, ce soit pour me couronner comme Pétrarque avec le laurier de Virgile. D'ailleurs, vous le savez bien, Virgile n'a plus de laurier, et celui qu'a repiqué sur sa tombe mon illustre confrère et ami Casimir Delavigne lui a fait la mauvaise plaisanterie de ne pas reprendre de bouture.
- Bref, que désirez-vous ?
- Je désire savoir si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions à mon égard.
- Lesquelles ?
- De venir à mon secours si je vous appelle.
- Je vous l'ai promis et je n'ai qu'une parole ; mais savez-vous ce que je ferais si j'étais à votre place ?
- Que feriez-vous ?
- Vous allez bondir !
- Dites toujours.
- Eh bien ! je ferais viser mon passeport ce soir et je partirais cette nuit.
- Ah ! pour cela, non, par exemple.
- Très bien ; n'en parlons plus.
- Ainsi je compte sur vous ?
- Comptez sur moi.
Le comte de Béarn me tendit la main, et nous nous séparâmes.
- Faites-moi un plaisir, dis-je à Jadin en rentrant à l'hôtel.
- Lequel ?
- Dites au garçon de vous dresser pour cette nuit un lit de sangle dans ma chambre.
- Pourquoi faire ?
- Vous le verrez probablement.
- Avez-vous besoin de Milord aussi ?
- Eh ! eh ! il ne sera peut-être pas de trop.
- Vous croyez donc qu'ils vont venir vous arrêter ?
- J'en ai peur.
- Sacré fat que vous faites, de vous figurer que les gouvernements s'occupent de vous !
- Celui-ci a daigné s'occuper de mon père au point de l'empoisonner, et je vous avoue que ce précédent ne me donne pas de confiance.
- Eh bien ! on couchera dans votre chambre, puisqu'il faut vous garder.
Et Jadin donna ordre qu'on lui dressât son lit en face du mien.
Cette précaution prise, nous nous couchâmes et nous nous endormîmes comme si nous n'avions pas rencontré le moindre marquis dans notre journée.
Le lendemain, vers les quatre heures du matin, j'entendis qu'on ouvrait ma porte.
Si profondément que je dorme et si légèrement qu'on ouvre la porte de ma chambre quand je dors, je m'éveille à l'instant même. Cette fois, ma vigilance habituelle ne me fit pas défaut ; j'ouvris les yeux tout grands, et j'aperçus le valet de chambre.
- Eh bien ! Peppino, demandai-je, qu'y a-t-il, que vous me faites le plaisir d'entrer si matin chez moi ?
- J'en demande un million de pardons à Son Exellence, répondit le pauvre garçon ; ce sont deux messieurs qui veulent absolument vous parler.
- Deux messieurs de la police, n'est-ce pas ?
- Ma foi ! s'il faut vous le dire, j'en ai peur.
- Allons, allons, alerte, Jadin !
- Quoi ? dit Jadin, en se frottant les yeux.
- Deux sbires qui nous font l'honneur de nous faire visite mon garçon.
- C'est-à-dire qu'il faut que je me lève et que je coure chez monsieur de Béarn.
- Vous parlez comme saint Jean-Bouche-d'Or, cher ami ; levez-vous et courez.
- Vous n'aimez pas mieux que je les fasse manger par Milord ? Cela serait plus tôt fait, et cela ne nous dérangeait pas.
- Non, il en reviendrait d'autres, et ce serait à recommencer.
- Ces messieurs peuvent-ils entrer ? demanda Peppino.
- Parfaitement, qu'ils entrent.
Ces messieurs entrèrent.
Cela ressemblait beaucoup aux gardes du commerce que nous voyons au théâtre.
- Monsu Guissard ? dit l'un d'eux.
- C'est moi, répondis-je.
- Eh bien ! monsu Guissard, il faut nous suivre tout de souite.
- Où cela, s'il vous plaît ?
- A la polize.
Je jetai un coup d'oeil triomphant à Jadin.
- Il faut, murmura-t-il, que le gouvernement ait bien du temps de reste pour se déranger ainsi !
- Que dit monsu ? demanda le sbire.
- Moi ! Rien, dit Jadin.
- Monsu a parlé du gouvernement !
- Ah ! j'ai dit que le gouvernement était plein de tendresse pour les étrangers qui viennent ici ; et je le répète, attendu que c'est mon opinion, monsieur. Est-il défendu d'avoir une opinion ?
- Oui, dit le sbire.
- En ce cas, je n'en ai pas, monsieur, prenons que je n'ai rien dit.
Je me hâtai de m'habiller ; j'avais une peur de tous les diables que les sbires, peu habitués au dialogue de Jadin, ne l'emmenassent avec moi. Je passai donc lestement mon gilet et ma redingote, et leur déclarai que j'étais prêt à les suivre.
Cette promptitude à me rendre à l'invitation du gouvernement parut donner à nos deux sbires une excellente idée de moi ; aussi, lorsque, arrivé à la porte de la rue, je leur demandai la permission de prendre un fiacre, ils ne firent aucune difficulté, et l'un deux poussa même la complaisance jusqu'à courir en chercher un qui stationnait devant la grille encore fermée de la villa Réale.
Comme je montais en voiture, je vis apparaître Jadin à la fenêtre, il était tiré à quatre épingles et tout prêt à se rendre à l'ambassade. Seulement, pour ne pas donner de soupçons sur sa connivence avec moi, il attendait pour sortir que nous eussions tourné le coin, et fumait innocemment la plus colossale de ses trois pipes.
Cinq minutes après j'étais à la police. Un monsieur, tout vêtu de noir et de fort mauvaise humeur d'avoir été réveillé si matin, m'y attendait.
- C'est à vous ce passeport ? me demanda-t-il aussitôt qu'il m'aperçut, et en me montrant mon passeport au nom de Guichard.
- Oui, monsieur.
- Et cependant Guichard n'est pas votre nom ?
- Non, monsieur.
- Et pourquoi voyagez-vous sous un autre nom que le vôtre ?
- Parce que votre ambassadeur n'a pas voulu me laisser voyager sous le mien.
- Quel est votre nom ?
- Alexandre Dumas.
- Avez-vous un titre ?
- Mon aïeul a reçu de Louis XIV le titre de marquis, et mon père a refusé de Napoléon le titre de comte.
- Et pourquoi ne portez-vous pas votre titre ?
- Parce que je crois pouvoir m'en passer.
- Vous méprisez donc ceux qui ont des titres ?
- Pas le moins du monde ; mais je préfère ceux qu'on se fait soi-même à ceux qu'on a reçu de ses aïeux.
- Vous êtes donc un jacobin ?
Je me mis à rire, et je haussai les épaules.
- Il ne s'agit pas de rire ici ! me dit le monsieur en noir, d'un air on ne peut plus irrité.
- Vous ne pouvez pas m'empêcher de trouver la question ridicule.
- Non, mais je veux vous faire passer l'envie de rire.
- Oh ! cela, je vous en défie tant que j'aurai le plaisir de vous voir.
- Monsieur !
- Monsieur !
- Savez-vous qu'en attendant je vais vous envoyer en prison ?
- Vous n'oserez pas.
- Comment ! je n'oserai pas ? s'écria l'homme noir en se levant et en frappant la table du poing.
- Non.
- Eh ! qui m'en empêchera ?
- Vous réfléchirez.
- A quoi ?
- A ceci.
Je tirai de ma poche trois lettres.
Le monsieur noir jeta un coup d'oeil rapide sur les papiers que je lui présentais, et reconnut des cachets ministériels.
- Qu'est-ce que c'est que ces lettres ?
- Oh ! mon Dieu presque rien. Celle-ci, c'est une lettre du ministre de l'instruction publique, qui me charge d'une mission littéraire en Italie, et particulièrement dans le royaume des Deux-Siciles : il désire savoir quels sont les progrès que l'instruction a faits depuis les vice-rois jusqu'à nos jours. Celle-ci, c'est une lettre du ministre des affaires étrangères, qui me recommande particulièrement à nos ambassadeurs, et qui les prie de me donner en toute circonstance, voyez : en toute circonstance est même souligné ; – de me donner, dis-je, en toute circonstance, aide et protection. Quant à cette troisième, n'y touchez pas, monsieur, et permettez-moi de vous la montrer à distance. Quant à cette troisième, voyez, elle est signée : « Marie-Amélie, » c'est-à-dire d'un des plus nobles et des plus saints noms qui existent sur la terre. C'est de la tante de votre roi. J'aurais pu m'en servir, mais je ne l'ai pas fait, il aurait fallu la remettre à la personne à qui elle était adressée ; et quand on a un autographe comme celui-là, lequel, comme vous pouvez le voir, ne dit pas trop de mal du porteur, on le garde, au risque que quelque valet de police vous menace de vous envoyer en prison.
- Mais, me dit le monsieur un peu abasourdi, qui me dira que ces lettres sont bien des personnes dont elles portent les signatures ?
Je me retournai vers la porte qui s'ouvrait en ce moment, et j'aperçus le comte de Béarn.
- Qui vous le dira ? Pardieu, repris-je, monsieur l'ambassadeur de France, qui se dérange tout exprès pour cela. N'est-ce pas, mon cher comte, continuai-je, que vous direz à monsieur que ces lettres ne sont pas de fausses lettres ?
- Non seulement je le lui dirai, mais encore je demanderai en vertu de quel ordre on vous arrête, et il me sera fait raison de l'insulte que vous avez reçue. Je réclame monsieur, ajouta le comte de Béarn en étendant la main vers moi, d'abord comme sujet du roi de France, et ensuite comme envoyé du ministère. Si monsieur a commis quelque infraction aux lois de la police ou de la santé, j'en répondrai à plus haut que vous. Venez mon cher Dumas, je suis désolé qu'on vous ai réveillé si matin, et j'espère que c'est par un malentendu.
Et à ces mots, nous sortîmes de la police bras dessus bras dessous, laissant le monsieur en noir dans un état de stupéfaction des plus difficiles à décrire.
Jadin nous attendait à la porte.
- Ah ça ! maintenant, me dit le comte de Béarn, maintenant que nous sommes entre nous, il ne s'agit plus de faire les fanfarons : je vous ai tiré de là avec les honneurs de la guerre, mais je vais avoir sur les bras tout le ministère de la police. Il s'agit pour vous de songer au départ.
- Diable !
- N'avez-vous pas tout vu ?
- Si fait. J'ai visité hier la dernière chose qui me restât à voir.
- Eh bien !
- Eh bien ! nous tâcherons d'être prêts quand il le faudra, voilà tout.
- A la bonne heure ! Maintenant, rentrez à l'hôtel, et attendez-moi dans la journée. J'aurai une réponse.
Je suivis le conseil que me donnait monsieur de Béarn, et je le vis effectivement revenir vers les cinq heures.
- Eh bien ! me dit-il, tout est arrangé de la façon la plus convenable. On savait votre présence ici ; et comme vous n'y avez commis aucun scandale patriotique, on la tolérait. Mais vous avez été officiellement dénoncé hier soir, et l'on s'est cru alors dans la nécessité d'agir.
- Et combien de temps me laisse-t-on pour quitter Naples ?
- On s'en est rapporté à moi, et j'ai dit que dans trois jours vous seriez parti.
- Vous êtes un excellent mandataire, mon cher comte, et non seulement vous représentez admirablement l'honneur de la France, mais encore vous sauvez à merveille celui des Français. Recevez tous mes remerciements. Dans trois jours j'aurai acquitté votre parole envers le gouvernement napolitain.
Voilà comment je fus obligé de quitter la très fidèle ville de Naples, qui n'en est encore qu'à sa trente-septième révolte ; et cela pour avoir eu le malheur de rencontrer la bête noire de Sa Majesté le roi Ferdinand.
Cela prouve qu'il y a à Naples quelque chose de pire encore que les jettateurs :
Ce sont les mouchards.

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1998-2010
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