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Chapitre LVIII
Route de Maranne à Cheinskaïa

Je reportai mes yeux sur le prince rose, décidé à accepter l'offre qu'il nous avait faite en commençant son déjeuner. Mais le déjeuner était fini, le poisson était rongé jusqu'à la dernière arête, le pain mangé jusqu'au dernier morceau. Restaient nos canards ; mais nous ne pouvions les manger crus, et nos bateliers s'opposaient à ce que nous fissions du feu dans le bateau. Nous aurions bien arrêté le bateau de force et fait du feu sur le bord de la rivière ; mais, à la seule idée du désespoir de notre pauvre prince si nous faisions cette halte, nous reculâmes.
Sur un autre fleuve, nous aurions bu de l'eau, ce qui est toujours un topique pour l'estomac ; mais l'eau du Phase est d'un jaune à dégoûter à tout jamais de l'eau de rivière.
Je m'enveloppai dans ma pelisse et j'essayai de dormir. Moynet se mit à tirer à tort et à travers ; il essayait, lui, de se distraire, ne pouvant se rassasier. Trois ou quatre canards y passèrent : en les faisant rôtir, nous en eussions eu pour trois jours.
De temps en temps, j'ouvrais l'oeil, et, à travers les poils de ma fourrure, je voyais le pays prendre un grand caractère. Les forêts semblaient s'élever et s'épaissir, d'immenses lianes s'accrochaient aux arbres, des lierres montaient épais et vivaces ; on eût dit des murailles de verdure ; au milieu de tout cela, de gigantesques arbres morts tordaient leurs bras blancs et décharnés comme des os de squelette, et, sur ces perchoirs, de grands aigles se tenaient immobiles, jetant de temps en temps un cri triste et perçant.
Le prince, que nous interrogeâmes, nous dit que, l'été, ces bois étaient magnifiques ; seulement, ils sont pleins de larges flaques d'eau que les rayons du soleil ne peuvent tarir, n'arrivant pas jusqu'à elles. A chaque pas et de chaque buisson, on fait fuir des serpents noirs et verts, fort dangereux, à ce que l'on assure, et des troupeaux de daims, de sangliers et de chevreuils, que personne n'ose aller chasser, attendu que, pour les chasser, il faut braver à la fois la morsure de la fièvre et celle des serpents.
Ce n'était pas sans raison que les anciens avaient fait de Médée une empoisonneuse : ils avaient confondu climat, princesse et pays dans un seul symbole. Un des caractères tout particulier du Phase, c'est l'escarpement de ses bords. L'eau, en rongeant la rive à droite et à gauche, fait ébouler les terres, qui présentent de chaque côté une coupe verticale d'une quinzaine de pieds. Par un temps de verglas pareil à celui dont nous étions dotés, les voyageurs sont littéralement prisonniers sur la rivière.
De quart d'heure en quart d'heure, nous demandions combien il nous restait à faire avant d'arriver au village où nous devions dîner, et, chaque fois, nos scopsis nous répondaient avec une impassibilité qui m'exaspérait :
« Six verstes. – Cinq verstes. – Quatre verstes. – Trois verstes. »
Enfin, vers six heures et demie, on nous signala le village où nous devions dîner.
Une autre inquiétude me prit : comment escaladerions-nous cette espèce de muraille dans laquelle le Phase coule enfermé ?
Mes yeux ne quittaient pas la rive et ne s'accrochaient à aucune espèce d'escalier ni même d'échelle.
Nous connaissions déjà assez le pays pour savoir que quand la nature n'y venait pas en aide aux voyageurs, l'homme ne se donnait pas la peine d'y corriger la nature. En effet, c'est bien la peine de creuser un escalier et d'établir une route pour une cinquantaine de voyageurs qui iront, par an, de Poti à Maranne. Au contraire, s'il n'y a pas d'escalier, le voyageur passera, et les gens du pays ne seront pas dérangés.
C'est tout ce qu'ils demandent, ces braves gens !
Pourquoi se déranger, en effet, pour vendre des oeufs et une vieille poule, c'est-à-dire, à cinquante voyageurs par an, cent oeufs et cinquante poules ? Il vaut mieux vendre une belle fille deux cents roubles ou un beau garçon mille piastres.
C'est ce que je les soupçonne de faire.
Un de nos hommes sauta à terre et tira le bateau avec la corde, jusqu'à ce qu'il touchât le bord. Le prince Ingheradzé et son nouker se mirent, à grands coups de kandjar, à tailler une espèce d'escalier dans le mur. Ils s'établirent sur les points les plus solides de cet escalier, nous tendirent les mains, et, grâce à eux, nous parvînmes au haut de la berge.
A cent pas du fleuve était une maison, ou plutôt une écurie, que nos bateliers nous indiquèrent comme l'hôtel commun des voyageurs. Il y avait un pied de neige partout ; seulement, sur quelques points mieux exposés au soleil que les autres, la chaleur de midi avait détrempé cette neige, qui était devenue de la boue.
Nous nous acheminâmes vers l'écurie, et nous ouvrîmes la porte.
C'était à faire reculer un Kalmouk.
Un feu brûlait au milieu de cette écurie, dont la fumée s'en allait par où elle pouvait ; une vingtaine d'hommes de toutes les nations et donnant un spécimen assez exact de la caverne du capitaine Rolando de Gil Blas, étaient couchés autour de ce feu ; une vieille sorcière les servait.
Des chiens étaient couchés près de leurs maîtres, de ces chiens hideux qui tiennent le milieu entre le loup et le renard, et que l'on rencontre en approchant de la Turquie. Des chevaux étaient attachés à la muraille tout autour de l'écurie, hennissant, se battant, ruant, et remis à la raison par leurs propriétaires, qui, à grands coups du knout pendu à leur ceinture, refaisaient la paix entre eux.
Les cochons seuls étaient exclus de cette espèce de communion d'hommes et d'animaux, et c'était une grande injustice ; mais on sait que les Turcs, qui ont déjà vaincu leur répugnance pour le vin, n'ont pas encore pu vaincre leur répugnance pour ces animaux.
Nous jetâmes les yeux tout autour de nous. Pas une place n'était vacante, ni autour du feu, ni le long de la muraille. Chacun s'occupait de son repas : l'un avait fait cuire du gruau sur lequel il versait de l'huile, l'autre faisait cuire une poule sans sel ni poivre dans une marmite, l'autre mangeait un vieux poisson dont un chien de France n'aurait pas voulu.
Nous mourions de faim en entrant ; cinq minutes après être entrés, nous étions rassasiés.
Comme les plus pressés, nous étions entrés les premiers, Moynet et moi ; le prince et son nouker entrèrent à leur tour.
A sa vue, trois des hommes qui bloquaient le feu se levèrent.
C'étaient des serviteurs du prince qui l'attendaient là, comme des chevaux attendent à un relais.
Le prince nous fit signe que nous pouvions prendre la place qu'ils venaient d'abandonner, puis se mit à causer avec eux.
Deux sortirent.
Le prince resta debout. Il était évident que la lenteur de notre locomotion le fatiguait ; il avait hâte d'arriver à Poti, il craignait de manquer le frère du prince Bariatinsky.
Nous nous installâmes à la place de ses noukers, sur une poutre qu'à force de bras nous traînâmes près du feu ; cette poutre nous constituait une espèce de prise de possession.
Les hommes du prince n'avaient point recherché cette délicatesse tout européenne, ils s'étaient accroupis sur le sol.
Je laissai Moynet propriétaire de la poutre, je posai mon papak à la place que je désirais occuper, comme on fait au spectacle quand on retient sa stalle, et j'emmenai Grégory.
Il s'agissait de plumer les canards ; on se rappelle que nous étions à la tête de sept ou huit de ces volatiles aquatiques.
Grégory, en sortant, fit un signe à la vieille femme, qui nous suivit. Lui aussi en était arrivé à parler par signes, quoiqu'il fût à la tête de sept ou huit langues, comme nous étions à la tête de sept ou huit canards. Le patois que l'on parlait, dans ce coin mal défini de la Mingrélie ou du Gouriel, lui était parfaitement inconnu.
La femme comprit qu'il s'agissait de plumer les canards, et les pluma. Une pièce de vingt-cinq kopeks aida, d'ailleurs, à lui ouvrir l'intelligence. Grégory alla couper trois baguettes destinées à être élevées à la dignité de broches.
Pendant que je surveillais la plumaison de notre rôti, le prince vint à moi avec un visage radieux : il avait trouvé des chevaux, et, par terre, dans trois ou quatre heures, il serait à Poti. Nous le félicitâmes, regrettant fort de ne pouvoir, à cause de nos bagages, faire comme lui. Il rentra dans l'écurie, nous recommanda aux voyageurs, nos confrères, comme des gens lui ayant rendu service ; nous nous embrassâmes, il sauta sur son cheval et partit au galop avec sa suite de quatre hommes, trois le suivaient à pied.
Je le regardai s'éloigner ; cet homme, sur un mauvais cheval, avec son nouker presque aussi richement vêtu que lui et ses trois hommes déguenillés courant après le nouker, avait véritablement l'air d'un prince.
Mais presque aussitôt notre attention fut distraite par un objet d'une bien autre importance : les canards étaient plumés.
On n'attendait plus que Grégory et ses baguettes.
Il arriva.
Chaque canard fut enfilé à une baguette, chaque baguette remise à un gamin, qui reçut dix kopeks, avec invitation de lui imprimer un mouvement de rotation continuel et défense, sous quelque prétexte que ce fût, de toucher avec ses doigts à l'animal embroché.
Grégory avait trouvé un Mingrélien parlant le russe, qui lui servait d'interprète dans nos relations avec les naturels du pays. D'ailleurs, depuis la recommandation du prince, nous nous apercevions que nous avions fort gagné en considération.
J'étais en train de surveiller la rotation de nos broches et la cuisson de nos canards, lorsque j'entendis, du côté du fleuve, des cris étranges et qui n'étaient ni des cris de douleur, ni des cris d'effroi. C'était plutôt une espèce de lamentation notée.
Nous courûmes, Moynet et moi, à la porte, et nous vîmes un enterrement mingrélien. Le cadavre, en se rendant à son dernier domicile, faisait halte entre la porte de notre écurie et le fleuve. Les porteurs, fatigués, avaient posé le cercueil sur la neige. Le prêtre profitait de ce temps d'arrêt pour dire quelques prières des morts, et la veuve pour jeter les cris que nous avions entendus.
Ce qui nous frappa tout d'abord dans cette veuve toute vêtue de noir et se déchirant le visage avec ses ongles, malgré les efforts de ceux qui l'entouraient, c'était sa haute taille. Elle dépassait de la tête les hommes les plus grands.
Nous nous approchâmes et nous eûmes l'explication du phénomène. Les hommes, qui avaient des bottes, ne craignaient pas de marcher dans la neige ; mais la veuve, qui n'avait que des babouches et qui les y eût laissées au premier pas, était montée sur des patins de trente centimètres de haut. De là venait sa stature colossale. Deux autres Patagones de même taille qu'elle faisaient le centre d'un autre groupe. C'étaient les filles du défunt.
Cinq ou six femmes, montées sur patins et qui étaient restées en arrière, je ne sais pour quelle raison, accouraient à grands pas pour rejoindre le groupe principal. Leurs longues enjambées, leur démarche, qui n'avaient plus, grâce à ces espèces d'échasses, rien de féminin, leurs costumes rouges, jaunes et verts qui ne se prêtaient aucunement à la cérémonie funèbre à laquelle elles étaient mêlées, donnaient à tout cet ensemble, qui, dans le fond, cependant, n'avait rien de gai, une physionomie grotesque qui nous frappa, Moynet et moi, mais qui nous parut n'avoir aucune prise sur les autres assistants.
Le cortège se remit en route ; mais, sans doute, les instances des parents et amis avaient obtenu, de la veuve, qu'elle n'allât pas plus loin ; car, après avoir fait encore quelques pas à la suite du cercueil, elle s'arrêta, se renversant dans les bras de ceux qui l'accompagnaient et étendant les mains du côté où s'éloignait le convoi ; puis, enfin, elle reprit le chemin par lequel elle était venue. Un peu plus loin, les deux filles s'arrêtèrent à leur tour et revinrent sur les traces de leur mère. Le cercueil disparut à notre droite entre les arbres. La veuve et ses filles disparurent du côté opposé.
Nous rentrâmes et jetâmes un coup d'oeil sur nos rôtisseurs. Les misérables, pour faire cuire plus rapidement nos canards, leur avaient fait sur la poitrine des entailles longitudinales par lesquelles ils avaient perdu tout leur jus et tout leur sang.
Nous n'avions plus que des espèces de tampons ressemblant plus à ce chanvre importé en Mingrélie par Sésostris, qu'à cette chair savoureuse dans laquelle notre faim, ravivée par le grand air, se promettait de mordre à belles dents. En remettre trois autres à la broche et les surveiller convenablement, c'était l'affaire d'une heure, et notre estomac protestait contre notre gourmandise. Nous tirâmes donc nos assiettes de notre cuisine, nous nous servîmes à chacun notre canard et le dévorâmes, Moynet et Grégory avec leur pain noir, moi sans pain. J'avais en horreur cet affreux pain noir. Une fois notre faim apaisée, nous n'avions rien de mieux à faire que de dormir.
Mais dormir dans ce bouge, ce n'était pas chose facile, au milieu des chevaux qui ruaient, des chiens qui rongeaient nos carcasses de canards, et des puces qui soupaient à leur tour. Quand je dis les puces, je circonscris peut-être un peu trop la dénomination des convives appelés à se nourrir de notre chair ; le rat de ville, j'en ai bien peur, avait invité le rat des champs. Je pensai un instant à dresser notre tente au bord du fleuve et sortis pour chercher un emplacement ; mais la terre était détrempée de telle façon, qu'il fallait se décider à coucher littéralement dans la boue.
Il y avait le bateau. Mais le voisinage de ces immondes scopsis me répugnait encore plus que celui de nos voyageurs, de leurs chiens et de leurs chevaux. Je rentrai donc, résigné comme ces martyrs que l'on jetait dans le cirque pour y être mangés par les bêtes. Si j'avais pu travailler, si j'avais pu lire, si j'avais pu prendre des notes... Mais pas de table, pas de plume, pas d'encre ; une lumière venant du foyer, c'est-à-dire d'en bas, et rendant le crayon inutile.
Nous fîmes de notre poutre un oreiller, nous étendîmes nos pieds du côté du feu, nous nous enveloppâmes la tête de nos bacheliks, et nous tâchâmes de dormir.
Mais bien des fois, avant que mes yeux se fermassent sérieusement, ils s'entrouvrirent et se fixèrent sur la bechemette rouge et or d'un Turc d'Akhaltsik. Quel rouge ! je le revoyais plus éclatant encore les yeux fermés. Je ne sais qui a dit que le rouge est aux couleurs ce que la trompette est aux instruments ; celui-là a dit une grande vérité. La bechemette rouge et or de notre Turc me sonnait une véritable fanfare dans les yeux.
Je me levai et lui offris une de mes couvertures : par bonheur, il accepta ; la couverture était grise, il la tira sur son nez et se confondit avec la nuit.
Dans ce moment, un homme entra, portant une poule. C'eût été ailleurs un bien petit épisode ; à Cheinskaïa, – j'ai oublié de dire que nous étions à Cheinskaïa, – ce fut un événement. Au premier gloussement que poussa la poule, chacun leva la tête. Tout le monde, excepté nous qui avions des canards, ambitionnait cette malheureuse poule. Sans doute, l'homme à la bechemette rouge, qui, depuis le départ du prince, était devenu le personnage le plus important de l'endroit, en offrit le prix le plus élevé, car l'animal lui fut adjugé. Il le prit, lui posa le cou sur le bout d'un tison, et, d'un coup de son kandjar, lui abattit la tête.
Je crus un instant que, comme la femme sauvage, il allait manger la poule avec les plumes. Je me trompais : il parut un instant chercher à quelle sauce il allait la mettre, et, probablement dans l'espoir de la manger rôtie, il essaya de lui arracher une plume. La plume résista ; il avait affaire à une poule octogénaire. Il appela la femme qui avait plumé nos canards. La femme avait disparu. La malheureuse, exilée de l'écurie, s'était établie à l'extérieur avec une botte de paille étendue sur la neige pour matelas et un tronçon d'arbre pour chevet.
Il faisait quinze degrés de froid dehors ; par malheur, la pauvre femme était si abominablement sale, que je n'eus point le courage de faire pour elle ce que j'avais fait pour mon officier russe, de lui offrir ma touloupe et mon papak. J'ai oublié de dire que, fidèle à sa promesse, le capitaine Koupsky les avait laissés à la station de poste de Koutaïs, où je les avais retrouvés. La femme essaya de plumer la poule à son tour ; à la seconde plume, la peau vint avec. Il n'y avait qu'un moyen : c'était de la dépouiller comme un lièvre ; mais le Turc paraissait répugner à cette extrémité. Une conférence s'établit entre lui et la vieille femme. Comme dans les contes de fées, le Turc me parut exprimer un souhait ; mais le souhait n'était pas exaucé.
Je ne demandais pas mieux que de ne pas dormir : à peine était-il huit heures du soir ; par l'entremise de Grégory, je me mêlai à la conversation.
Mieux valait veiller de huit à dix heures du soir, que de veiller de deux à quatre heures du matin. D'ailleurs, j'étais à peu près certain de ne pas dormir du tout, les efforts que je venais de faire pour y arriver m'ayant édifié là dessus.
J'appris par Grégory que le Turc et la vieille femme déploraient l'absence d'une marmite ou d'une casserole. J'avais l'une et l'autre. Je dis un mot à Grégory, qui déposa aux pieds de notre pacha les deux objets qui faisaient le sujet de sa convoitise.
Il choisit la casserole.
On y versa de l'eau, on mit la casserole sur le feu, et quand l'eau fut bouillante, on y plongea la poule. Au bout d'une minute, on l'en tira, et l'on essaya pour la troisième fois de la plumer. Les plumes vinrent comme par enchantement. La poule fut plumée, vidée et remise dans le même bouillon dont on venait de la tirer.
A quoi bon changer l'eau, puisque l'on ne changeait pas la poule ?
Le Turc, sans inquiétude pour l'avenir, se recoucha en donnant son mouchoir à la vieille femme. La vieille femme resta pour veiller sur le bouillon. Au bout d'une heure, elle tira la poule par les pattes, en pinça la chair pour s'assurer qu'elle était cuite, et, la trouvant à point, elle l'enveloppa dans le mouchoir du Turc. La poule était évidemment réservée pour le déjeuner.
Après quoi, la femme sortit.
Je cherchai inutilement, pour prolonger ma veille autant que possible, à rattacher mon intérêt à un autre épisode : tout le monde dormait, et le ronflement de quelques-uns des dormeurs témoignait de la conscience qu'ils mettaient à s'acquitter de cette douce occupation.

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