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Chapitre XV
Comment le Bâtard de Mauléon retourna vers le capitaine Hugues de Caverley, et de ce qui s'en suivit.

Charles V était un prince trop sage, et qui avait trop souvent médité sur les choses du royaume, pour ne pas voir du premier coup tout le résultat qu'il pouvait tirer de la situation, si les événements s'arrangeaient ainsi que s'engageait à les préparer Mauléon. Les Anglais, privés du secours des Grandes compagnies, ces fléaux avec lesquels ils battaient les campagnes, allaient se voir nécessairement forcés de solder des troupes en remplacement de celles-là qui se payaient toutes seules, et faisaient pour leur compte une guerre lucrative et qui ruinait le royaume. Il devait donc en résulter une trêve pour la France, trêve pendant laquelle de nouvelles institutions rendraient un peu de repos aux Français, et qui permettrait au roi d'exécuter les grands travaux qu'il avait commencés pour l'embellissement de Paris et l'amélioration des finances.
Quant à cette guerre d'Espagne, Duguesclin n'y voyait pas grand inconvénient. La chevalerie française était supérieure en force et en tactique à tous les chevaliers du monde. Les Castillans devaient donc être battus ; d'ailleurs, Bertrand comptait faire bon marché de ces compagnies, sachant bien que plus il paierait cher la victoire, plus cette victoire serait avantageuse à la France, et que, plus il sèmerait de cadavres sur le champ de bataille espagnol, moins il ramènerait de pillards dans le royaume.
La politique de ce temps était tout égoïste, ou au moins toute personnelle ; on n'avait point encore eu l'idée d'émettre ces principes de droits internationaux, qui ont simplifié depuis les questions de guerre entre les rois. Tout prince armait pour son compte, avec ses propres ressources, par la persuasion, par la force ou par l'argent, et il avait par la vertu de ses armes un droit que beaucoup de gens étaient prêts à faire valoir.
- Don Pedro a tué son frère et assassiné ma soeur, se disait Charles, mais il aura eu raison de faire cela, si je ne m'arrange de manière à lui prouver qu'il a eu tort.
Don Henri de Transtamare disait :
- Je suis l'aîné, puisque je suis né en 1333, et que mon frère don Pedro est né en 1336. Alphonse, mon père, s'était fiancé à Leonora de Guzman, ma mère ; celle-là qu'il n'a point épousée, était donc en réalité sa légitime épouse. Le hasard seul a fait de moi un bâtard, seul, selon le monde. Mais comme si ce n'était pas assez de cette excellente raison, voilà que le ciel m'envoie des injures particulières et des crimes politiques à venger.
Don Pedro a voulu déshonorer ma femme, il est l'assassin de mon frère Frédéric ; enfin, il a tué la soeur du roi de France. J'ai donc raison de vouloir détrôner don Pedro, attendu que si je réussis, je monterai, selon toute probabilité, sur le trône à sa place.
Don Pedro se disait :
- Roi de fait et enfant légitime, j'ai épousé, en vertu d'un traité qui me donnait la France pour alliée, une jeune princesse du sang royal, qu'on appelait Blanche de Bourbon ; au lieu de m'aimer, comme c'était son devoir, elle a aimé don Frédéric, mon frère ; et comme si ce n'était point assez pour moi d'avoir été contraint à une alliance politique, ma femme a pris parti contre moi pour mes frères Tello et Henri, qui me faisaient la guerre ; c'est crime de haute trahison ; de plus, elle a souillé mon nom avec mon troisième frère, don Frédéric, c'est crime capital ; j'ai fait mourir don Frédéric et elle, c'était mon droit.
Seulement, quand il jetait les yeux autour de lui pour voir si ce droit serait solidement appuyé, il ne voyait que ses Castillans, ses Mores et ses juifs, tandis que don Henri de Transtamare avait, lui, l'Aragon, la France et le pape. La partie n'était pas égale, ce qui faisait que don Pedro, l'un des princes les plus intelligents de son époque, se disait quelquefois tout bas que, quoiqu'il eût commencé par avoir raison, il pourrait bien finir par avoir tort.
Les préparatifs se firent vite à la cour de France. Le roi Charles ne perdit de temps que celui qu'il lui fallut pour remettre l'épée de connétable aux mains de Bertrand Duguesclin, et pour faire à la noblesse et aux princes un discours dans lequel, après leur avoir annoncé l'honneur qu'il faisait au gentilhomme breton, il les invitait à obéir au nouveau connétable comme à lui-même. Puis, comme il s'agissait, avant toute chose, d'obtenir pour la campagne projetée la coopération des Grandes compagnies avant de rien ébruiter, de peur que don Pedro n'achetât, à prix d'argent, non pas le secours des capitaines en Espagne, mais leur séjour en France, séjour qui empêcherait naturellement le roi Charles V de porter ses armes ailleurs, le roi Charles donna congé au connétable et au chevalier de Mauléon qui devait lui servir d'introducteur.
Le prince Henri de Transtamare, assuré de l'appui du roi Charles, les suivit en simple chevalier.
Le voyage se fit sans bruit. Les ambassadeurs n'étaient escortés que de leurs écuyers, de leurs serviteurs et d'une douzaine d'hommes d'armes.
Bientôt on aperçut la Saône et les tentes innombrables des compagnies qui, désertant les extrémités de la France, rongées par elles, s'étaient peu à peu rapprochées du centre, ainsi que font les chasseurs pour pousser le gibier devant eux : et qui, comme une autre horde de barbares attendant un nouvel Aétius, avaient réuni leurs enseignes dans ces plaines fertiles.
Agénor prit les devants, laissant le connétable en sûreté dans le château-fort de La Rochepot, qui appartenait encore au roi Charles ; et, sans hésiter, il alla, aussitôt après avoir pris cette précaution ; se jeter dans les filets toujours tendus des compagnies.
Celui dans la troupe duquel il alla donner était un capitaine presque aussi connu que messire Hugues de Caverley, et qu'on appelait le Vert-Chevalier, ce dernier était d'avant-garde ce jour-là. On conduisit Agénor devant lui, et comme Agénor n'était pas disposé à payer deux rançons, il se réclama de messire Hugues de Caverley, sous la tente duquel il fut introduit par le Vert Chevalier lui-même.
Le redoutable chef d'aventuriers poussa un cri de satisfaction en apercevant son ancien prisonnier ou plutôt son associé futur.
Avant toute explication, Agénor fit avancer Musaron, qui tira d'un sac de cuir convenablement muni, grâce à la munificence du prince Henri et du roi Charles V, mille livres tournois qu'il aligna sur une table.
- Ah ! voilà un beau trait, compagnon, dit messire Hugues Caverley lorsque la dernière pile d'argent eût été dressée près des neuf autres. Je ne m'attendais pas, je l'avoue, à te revoir si tôt. Tu es donc déjà accoutumé à cette idée qui t'avait fait d'abord si grande peur, de vivre parmi nous ?
- Oui, capitaine ; car un véritable soldat vit partout, et vit partout comme il veut. Et puis, d'ailleurs, j'ai pensé qu'une bonne nouvelle n'arrive jamais trop tôt, et je vous apporte une nouvelle si extraordinaire que vous êtes bien loin, j'en suis sûr, de vous y attendre.
- Bah ! dit Caverley, qui à ce début commença de redouter que Mauléon ne lui tendît quelque piège pour le dégager de sa parole, bah ! une nouvelle extraordinaire, dis-tu ?
- Messire capitaine, reprit Mauléon, l'autre jour, je parlais de vous au roi de France, vers lequel, comme vous le savez, j'étais député par sa soeur mourante, et je lui racontais la gracieuse courtoisie dont vous aviez fait preuve à mon égard.
- Ha ! ha ! fit Caverley flatté ; il me connaît donc, le roi de France ?
- Certes, capitaine ; car vous avez assez ravagé son royaume pour qu'il se souvienne de vous : les cris des moines brûlés, les lamentations des femmes forcées, les plaintes des citadins mis à rançon, lui ont triomphalement fait résonner votre nom aux oreilles.
Caverley frissonna d'orgueil et de plaisir sous son armure noire ; c'était quelque chose de sinistre que la joie de cette statue de fer.
- Ainsi, dit-il, le roi me connaît ; ainsi Charles V sait le nom du capitaine Hugues de Caverley.
- Il le sait et ne l'oubliera pas, je vous en réponds.
- Et que vous a-t-il dit à propos de moi ?
- Le roi m'a dit : Chevalier, allez trouver le bon capitaine Hugues, ou plutôt, a-t-il ajouté...
Le capitaine semblait suspendu du regard aux lèvres de Mauléon.
- Ou plutôt, continua le chevalier, je lui enverrai un de mes premiers serviteurs.
- Un de ses premiers serviteurs ?
- Oui.
- Mais un gentilhomme, j'espère.
- Parbleu !
- Connu ?
- Oh ! très connu.
- C'est beaucoup d'honneur que me fait le roi de France, dit Caverley en prenant son ton goguenard. Mais il veut donc quelque chose de moi, ce bon roi Charles cinquième ? - Il veut vous enrichir, capitaine.
- Jeune homme ! jeune homme ! s'écria l'aventurier avec une froideur subite, ne vous raillez pas de moi, car c'est un jeu qui a coûté cher à tous ceux qui ont voulu le jouer. Le roi de France peut aimer à avoir quelque chose de moi... ma tête, par exemple ; je crois bien qu'elle ne lui ferait pas de peine. Mais, si adroitement qu'il s'y prenne, chevalier, je suis désespéré de vous dire qu'il ne l'aura point encore par votre entremise.
- Voilà ce que c'est que de toujours faire le mal, répliqua gravement Mauléon, dont la noble figure inspira presque le respect au bandit ; on se défie de chacun, on accuse tout le monde, et l'on calomnie jusqu'à un roi qui a mérité le titre du plus honnête homme de son royaume. Je commence à croire, capitaine, ajouta-t-il en secouant la tête, que le roi a eu tort de députer vers vous : c'est un honneur que les princes se rendent mutuellement, et vous parlez dans ce moment-ci comme un chef de bandits et non comme un prince.
- Hé ! hé ! dit Caverley un peu troublé de cette hardiesse, se défier, cher ami, c'est être sage. Et franchement, voyons, comment le roi m'aimerait-il, après les cris de ces moines brûlés, après les lamentations de ces femmes forcées, et après les plaintes de ces citadins mis à rançon, dont vous parliez si éloquemment tout à l'heure !
- Fort bien, reprit Mauléon, et je vois ce qui me reste à faire.
- Et que vous reste-t-il à faire, voyons ? demanda le capitaine Hugues de Caverley.
- Il me reste à envoyer dire à l'ambassadeur du roi que son message est accompli, attendu qu'un chef d'aventuriers se défie de la parole du roi Charles V.
Et Mauléon se dirigea vers l'issue de la tente pour mettre sa menace à exécution.
- Ho ! ho ! s'écria Caverley, je n'ai pas dit un mot de ce que vous pensez, et je n'ai pas pensé un mot de ce que vous dites. D'ailleurs il sera toujours temps de renvoyer ce chevalier. Faites-le venir, au contraire, cher ami, et il sera le bienvenu.
Mauléon secoua la tête.
- Le roi de France se défie de vous, messire, dit froidement Mauléon ; et il ne laissera pas venir un de ses principaux serviteurs dans votre camp, si vous ne lui donnez pas suffisante garantie.
- Rate du pape ! hurla Caverley, vous m'insultez, compère.
- Non pas, mon cher capitaine, reprit Mauléon ; car c'est vous qui avez donné l'exemple de la défiance.
- Et mordieu ! ne sait-on pas que l'envoyé d'un roi est inviolable pour tout le monde, et même pour nous autres qui violons pas mal de choses ? Celui là est donc une espèce particulière ?
- Mais peut-être, dit Mauléon.
- Par curiosité alors je veux le voir.
- En ce cas, signez donc un sauf-conduit bien en règle.
- C'est facile.
- Oui, mais vous n'êtes pas seul ici, capitaine, et je suis venu à vous particulièrement parce que vous êtes le premier de tous, et que j'ai eu l'avantage d'être en relations avec vous et non pas avec les autres.
- Alors, le message n'est pas pour moi seul ? demanda Caverley.
- Non, il est pour tous les chefs des compagnies.
- Ce n'est donc pas moi seulement que ce bon roi Charles veut enrichir, dit Caverley d'un ton goguenard.
- Le roi Charles est assez puissant pour enrichir, s'il lui plaît, tous les pillards du royaume, répondit à son tour Mauléon avec un rire qui laissait loin derrière lui en ironie le rire du capitaine Caverley. Il paraît que c'était ainsi qu'il fallait parler au chef des aventuriers, car cette saillie mit en fuite toute sa mauvaise humeur.
- Qu'on fasse venir mon clerc, dit-il, et qu'il me rédige un sauf-conduit en bonne forme.
Un homme s'avança, long, maigre, tremblant, et tout vêtu de noir : c'était le maître d'école d'un village voisin, que le capitaine Hugues de Caverley avait élevé à la dignité de son secrétaire par intérim.
Il rédigea, sous l'inspection de Musaron, le sauf-conduit le plus précis et le plus régulier que jamais docteur eût fait couler de sa plume sur le parchemin. Alors le capitaine, faisant appeler par un page chacun des plus illustres bandits, ses confrères, commença lui-même, soit qu'il ne sût pas écrire, soit que, pour une raison à lui connue, il ne voulût pas ôter son gantelet de fer, à apposer le pommeau de son poignard au dessous de l'écriture, et à faire apposer aux autres chefs au dessous de son monogramme, aux uns leur croix, aux autres leur sceau, aux autres enfin leur paraphe ; et tout en exécutant cette manoeuvre, ces chefs riaient entre eux, se croyant bien supérieurs à tous les princes de la terre, eux qui donnaient des sauf-conduits aux ambassadeurs du roi de France.
Quand le parchemin fut revêtu de tous les sceaux et de tous les paraphes, Caverley se retourna vers Mauléon.
- Et le nom du messager ? demanda-t-il.
- Vous l'apprendrez lorsqu'il viendra, dit Agénor, et encore s'il daigne vous l'apprendre.
- C'est quelque baron, s'écria en riant le Vert-Chevalier, à qui nous aurons brûlé son château et enlevé sa femme, et qui vient voir s'il n'y a pas moyen de racheter sa chaste épouse contre son cheval ou ses gerfauts.
- Préparez vos plus belles armures, dit fièrement Mauléon ; ordonnez à vos pages, si vous en avez, de mettre leurs plus riches habits, et faites silence quand celui que j'annonce entrera, si vous ne voulez pas vous repentir plus tard d'avoir fait une grande faute pour des hommes savants dans le métier des armes.
Et Mauléon sortit de la tente en homme qui sent le poids du coup qu'il va porter. Un murmure de doute et de surprise parcourut le groupe.
- Il est fou, murmurèrent quelques-uns.
- Oh ! vous ne le connaissez point, dit Caverley. Non, non ! il n'est pas fou, et il faut s'attendre à quelque chose de nouveau.
Une demi-journée s'écoula. Le camp avait repris son aspect accoutumé. Les uns se baignaient dans la rivière, les autres buvaient sous les arbres, les autres s'ébattaient dans l'herbe. On voyait revenir des bandes de pillards annoncées par des cris de joie et de détresse ; alors, apparaissaient des femmes échevelées, des hommes meurtris traînés à la queue des chevaux. Des bestiaux se révoltant contre des maîtres inconnus étaient amenés beuglants sous les tentes, et tués et dépecés à l'instant même pour le repas du soir, pendant que les chefs venaient voir les résultats de l'expédition, et choisissaient leur part de butin, non sans de graves conflits entre les soldats ivres ou affamés.
Plus loin, on exerçait des nouvelles recrues. Les paysans, arrachés à leur chaumière et engagés de force, qui devaient au bout de trois ou quatre ans oublier tout pour devenir, comme leurs nouveaux compagnons, des hommes de pillage et de sang ; des armées de valets, des nuées de goujats, jouaient ou préparaient le repas des maîtres. Des tonneaux défoncés, des lits volés, des meubles brisés, des matelas en lambeaux jonchaient le sol, tandis que d'énormes chiens, sans maîtres, réunis par troupes, rôdant parmi tous ces groupes pour se nourrir, pillaient les pillards et faisaient crier sur leur passage les enfants égarés.
C'est aux portes de ce camp que nous avons essayé de peindre, mais dont l'aspect seul pouvait donner une idée, que retentirent tout à coup quatre trompettes aux fanfares éclatantes, précédées d'une bannière blanche aux fleurs de lis sans nombre, qui étaient encore à cette époque les armes de France. Un grand mouvement se fit à l'instant dans le camp des compagnies. Les tambours battirent, les bas-officiers coururent rassembler les traînards et garder les principaux postes. Bientôt, au travers d'une haie pressée de têtes curieuses et surprises, défila un cortège lent et solennel. C'étaient d'abord les quatre trompettes dont les fanfares avaient réveillé le camp ; puis un héraut d'armes portant nue, élevée, l'épée de connétable à la large lame fleurdelisée et à la poignée d'or ; enfin, précédant de quelques pas douze hommes, ou plutôt douze statues de fer, un chevalier, visière baissée et de fière tournure. Son puissant cheval noir mâchait un frein d'or, et une longue épée de combat, à la poignée polie par l'usage, étincelait à la hauteur de son flanc.
Près de ce chevalier, mais un peu en arrière, marchait Mauléon. Il conduisit toute la troupe à la tente générale des chefs où le conseil se trouvait assemblé.
Le silence de l'étonnement et de l'attente planait sur tout ce camp qui, un instant auparavant, retentissait de bruyantes clameurs.
Celui qui paraissait être le chef de la troupe mit pied à terre, fit élever la bannière royale au son des trompettes, et entra dans la tente.
Les chefs, assis, ne se levèrent point à cette arrivée, et s'entre-regardèrent en souriant.
- Ceci est la bannière du roi de France, dit le chevalier d'une voix douce et pénétrante, en s'inclinant devant elle.
- Nous la reconnaissons bien, dit messire Hugues de Caverley en se levant, pour répondre à l'étranger, mais nous attendons que l'envoyé du roi de France se nomme pour nous incliner devant lui, comme il vient de s'incliner lui-même devant les armes de son maître.
- Moi, répliqua modestement le chevalier en levant la visière de son casque, je suis Bertrand Duguesclin, connétable de France, et député par le bon roi Charles V vers messeigneurs les chefs des Grandes compagnies, à qui Dieu donne toute joie et prospérité.
Il achevait à peine que tous les fronts étaient découverts, toutes les épées hors du fourreau et brandies avec allégresse ; partout le respect ou plutôt l'enthousiasme éclatait en longs cris, et ce feu électrique, courant rapide comme une traînée de poudre, et embrasant le camp, toute l'armée vint entrechoquer ses piques et ses épées en criant à la porte :
- Nol ! Nol ! Liesse au bon connétable !
Celui-ci s'inclina avec son humilité ordinaire, et salua au milieu d'un tonnerre d'applaudissements.

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