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Chapitre XL
Reprise d' hostilités

Trois jours après la scène que nous venons de raconter, une scène d'un autre genre se préparait au Louvre.
On était arrivé au lundi, jour désigné pour la signature du contrat. Il était onze heures du matin. Benvenuto sortit de l'hôtel de Nesle, marcha droit au Louvre, et le coeur troublé, mais d'un pas ferme, monta le grand escalier.
Dans la salle d'attente, où on l'introduisit d'abord, il trouva le prévôt et d'Orbec, qui conféraient dans un coin avec un notaire. Colombe, blanche et immobile comme une statue, était assise de l'autre côté sans rien voir. On s'était évidemment éloigné d'elle pour qu'elle n'entendît rien, et la pauvre enfant, la tête baissée et les yeux atones, était restée où elle s'était assise.
Cellini passa près d'elle, laissa tomber sur son front incliné ces seuls mots :
- Bon courage ; je suis là.
Colombe reconnut sa voix, releva la tête avec un cri de joie. Mais avant qu'elle eût eu le temps d'interroger son protecteur, il était déjà entré dans la salle voisine.
Un huissier souleva devant l'orfèvre une portière en tapisserie, et il passa dans le cabinet du roi.
Il n'avait fallu rien moins que ces paroles d'espoir pour ranimer le courage de Colombe : la pauvre enfant se croyait abandonnée et par conséquent perdue. Messire d'Estourville l'avait traînée là à demi morte malgré sa foi vive en Dieu et en Benvenuto : au moment de partir, elle avait même senti son coeur si désespéré, qu'oubliant tout orgueil, elle avait supplié madame d'Etampes de la laisser entrer dans un couvent, s'engageant à renoncer à Ascanio, pourvu qu'on lui épargnât le comte d'Orbec. La duchesse ne voulait point d'une demi-victoire ; il fallait, pour qu'elle atteignît son but, qu'Ascanio crût à la trahison de celle qu'il aimait, et Anne avait durement repoussé les prières de la pauvre Colombe. Alors celle-ci s'était relevée, se rappelant que Benvenuto lui avait dit de rester forte et paisible, fût-ce au pied de l'autel, et avec un courage mêlé pourtant de soudaines défaillances, elle s'était laissé conduire au Louvre, où le roi devait à midi signer son contrat.
Là, de nouveau, ses forces d'un instant avaient disparu, car il ne lui restait que trois chances : voir arriver Benvenuto, toucher le coeur de François Ier par ses prières, ou mourir de douleur.
Benvenuto était venu, Benvenuto lui avait dit d'espérer. Colombe avait repris tout son courage.
Cellini, en entrant dans le cabinet du roi, ne trouva que madame d'Etampes ; c'était tout ce qu'il désirait : il eût sollicité la faveur de la voir si elle n'eût point été là.
La duchesse était soucieuse dans sa victoire, et cependant cette fatale lettre brûlée, et brûlée par elle-même, elle était bien convaincue qu'elle n'avait plus rien à craindre ; mais, rassurée sur son pouvoir, elle sondait avec effroi les périls de son amour. Il en était toujours ainsi pour la duchesse : quand les soucis de son ambition se reposaient, c'était aux ardeurs de son âme à la dévorer. Faite d'orgueil et de passion, son rêve avait été de rendre Ascanio grand en le rendant heureux ; mais Ascanio, la duchesse s'en était aperçue, quoique d'origine noble car les Gaddi, auxquels il appartenait, étaient d'anciens patriciens de Florence, n'aspirait à d'autre gloire qu'à celle de faire de l'art.
S'il entrevoyait quelque chose dans ses espérances, c'était quelque forme bien pure de vase, d'aiguière ou de statue ; s'il ambitionnait les diamants et les perles, ces richesses de la terre, c'était pour en faire, en les enchâssant dans l'or, des fleurs plus belles que celles que le ciel féconde avec sa rosée ; les titres, les honneurs, ne lui étaient rien s'ils ne découlaient de son propre talent, s'ils ne couronnaient sa réputation personnelle : que ferait dans la vie active et agitée de la duchesse cet inutile rêveur ? Au premier orage, cette plante délicate serait brisée avec les fleurs qu'elle portait déjà et avec les fruits qu'elle promettait. Peut-être par découragement, peut-être par indifférence, se laisserait-il entraîner dans les projets de sa royale maîtresse ; mais ombre pâle et mélancolique, il ne vivrait que par ses souvenirs. Ascanio, enfin, apparaissait à la duchesse d'Etampes tel qu'il était, nature exquise et charmante, mais à la condition de rester toujours dans une atmosphère pure et calme : c'était un adorable enfant qui ne devait jamais être un homme. Il pouvait se dévouer à des sentiments, jamais à des idées ; né pour les deux épanchements d'une tendresse mutuelle, il succomberait au choc terrible des événements et des luttes. C'était bien l'homme qu'il fallait à l'amour de madame d'Etampes, mais ce n'était pas celui qu'il fallait à son ambition.
Telles étaient les réflexions de la duchesse quand Benvenuto entra ; c'étaient les nuages de sa pensée qui obscurcissaient son front en flottant autour de lui.
Les deux ennemis se mesurèrent du regard ; un sourire ironique parut sur leurs lèvres en même temps ; un coup d'oeil pareil fut échangé et leur indiqua à chacun qu'ils étaient l'un et l'autre prêts à la lutte, et que la lutte serait terrible.
- A la bonne heure, pensait Anne, celui-là est un rude jouteur qu'on aimerait à vaincre, un adversaire digne de moi. Mais aujourd'hui, en vérité, il y a trop de chances contre lui, et ma gloire ne sera pas grande à l'abattre.
- Décidément, madame d'Etampes, disait Benvenuto, vous êtes une maîtresse femme, et plus d'une lutte avec un homme m'a donné moins de peine que celle que j'ai entreprise contre vous. Aussi, soyez tranquille, tout en vous combattant à armes courtoises, je vous combattrai avec toutes mes armes.
Il y eut un moment de silence, pendant lequel chacun des deux adversaires faisait à part lui ce court monologue. La duchesse l'interrompit la première.
- Vous êtes exact, maître Cellini, dit madame d'Etampes. C'est à midi que Sa Majesté doit signer le contrat du comte d'Orbec ; il n'est que onze heures un quart. Permettez-moi d'excuser Sa Majesté : ce n'est pas elle qui est en retard, c'est vous qui êtes en avance.
- Je suis heureux, madame, d'être arrivé trop tôt, puisque cette impatience me procure l'honneur d'un tête-à-tête avec vous, honneur que j'eusse instamment sollicité si le hasard que je remercie n'avait été au-devant de mes désirs.
- Holà ! Benvenuto, dit la duchesse, est-ce que les revers vous rendraient flatteur ?
- Les miens ? non, madame ; mais ceux des autres. – J'ai toujours tenu à vertu singulière d'être le courtisan de la disgrâce ; et en voici la preuve, madame.
A ces mots, Cellini tira de dessous son manteau le lis d'or d'Ascanio qu'il avait achevé le matin seulement. La duchesse poussa un cri de surprise et de joie. Jamais si merveilleux bijou n'avait frappé ses regards, jamais aucune de ces fleurs qu'on trouve dans les jardins enchantés des Mille et Une Nuits n'avait jeté aux yeux d'une péri ou d'une fée un pareil éblouissement.
- Ah ! s'écria la duchesse en étendant la main vers la fleur, vous me l'aviez promise, Benvenuto, mais je vous avoue que je n'y comptais pas.
- Et pourquoi ne pas compter sur ma parole ? dit Cellini en riant ; vous me faisiez injure, madame.
- Oh ! si votre parole m'eût promis une vengeance au lieu d'une galanterie, j'eusse été plus certaine de votre exactitude.
- Et qui vous dit que ce n'est pas l'une et l'autre ? reprit Benvenuto en retirant sa main de manière à demeurer toujours maître du lis.
- Je ne vous comprends pas, dit la duchesse.
- Trouvez-vous que, montées en gouttes de rosée, dit Benvenuto en montrant à la duchesse le diamant qui tremblait au fond du calice de la fleur, et qu'elle tenait comme on s'en souvient de la munificence corruptrice de Charles-Quint, les arrhes de certain marché qui doit enlever le duché de Milan à la France fassent un bon effet ?
- Vous parlez en énigmes, mon cher orfèvre ; malheureusement le roi va venir, et je n'ai pas le temps de deviner les vôtres.
- Je vais vous en dire le mot, alors. Ce mot est un vieux proverbe : Verba volant, scripta manent, ce qui veut dire : Ce qui est écrit est écrit.
- Eh bien ! voilà ce qui vous trompe, mon cher orfèvre, ce qui est écrit est brûlé : ne croyez donc pas m'intimider comme vous feriez d'un enfant, et donnez-moi ce lis, qui m'appartient.
- Un instant, madame, mais auparavant je dois vous avertir que talisman entre mes mains, il perdra toute sa vertu entre les vôtres. Mon travail est encore plus précieux que vous ne le pensez. Là où la foule ne voit qu'un bijou, nous autres artistes nous cachons parfois une idée. Souhaitez-vous que je vous montre cette idée, madame ?... Tenez, rien de plus facile, il suffit de pousser ce ressort invisible. La tige, comme vous le voyez, s'entrouvre, et au fond du calice on trouve, non pas un ver rongeur comme dans certaines fleurs naturelles ou dans certains coeurs faux, mais quelque chose de pareil, de pire peut-être, le déshonneur de la duchesse d'Etampes écrit de sa propre main, signé par elle.
Et tout en parlant Benvenuto avait poussé le ressort, ouvert la tige et tiré le billet de l'étincelante corolle. Alors il le déroula lentement et le montra tout ouvert à la duchesse, pâle de colère et muette d'épouvante.
- Vous ne vous attendiez guère à cela, n'est-ce pas, madame ? reprit Benvenuto avec sang-froid en repliant la lettre et en la replaçant dans le lis. Si vous connaissiez mes habitudes, madame, vous seriez moins surprise ; il y a un an, j'ai caché une échelle dans une statuette ; il y a un mois j'ai caché une jeune fille dans une statue ; aujourd'hui, que pouvais-je glisser dans une fleur ? un papier tout au plus, et c'est ce que j'ai fait.
- Mais, s'écria la duchesse, ce billet, ce billet infâme, je l'ai brûlé de mes propres mains ; j'en ai vu la flamme, j'en ai touché les cendres !
- Avez-vous lu le billet que vous avez brûlé ?
- Non ! non ! insensée que j'étais, je ne l'ai pas lu !
- C'est fâcheux, car vous seriez convaincue maintenant « que la lettre d'une grisette peut faire autant de flamme et de cendre que la lettre d'une duchesse ».
- Mais il m'a donc trompée, ce lâche Ascanio !
- Oh ! madame, oh ! arrêtez-vous ; ne soupçonnez pas même ce chaste et pur enfant, qui, en vous trompant du reste, n'eût employé contre vous que les armes dont vous vous serviez contre lui. Oh ! non, non, il ne vous a pas trompée : il ne rachèterait pas sa vie, il ne rachèterait pas la vie de Colombe par une tromperie. Non, il a été trompé lui-même.
- Et par qui ? dites-moi cela.
- Par un enfant, par un écolier, par celui qui a blessé votre affidé, le vicomte de Marmagne, par un certain Jacques Aubry enfin dont le vicomte de Marmagne a dû vous dire deux mots.
- Oui, murmura la duchesse, oui, Marmagne m'a bien dit que cet écolier, ce Jacques Aubry, cherchait à pénétrer jusqu'à Ascanio pour lui enlever cette lettre.
- Et c'est alors que vous êtes descendue chez Ascanio ; mais les écoliers sont lestes, comme vous savez, et le nôtre avait déjà pris les devants. Tandis que vous sortiez de l'hôtel d'Etampes, il se glissait dans le cachot de son ami, et tandis que vous y entriez, vous, il en sortait.
- Mais je ne l'ai pas vu, je n'ai vu personne !
- On ne pense pas à regarder partout ; si vous aviez pensé à cela, vous auriez levé une natte, et sous cette natte vous eussiez vu un trou qui communiquait avec le cachot voisin.
- Mais Ascanio, Ascanio ?
- Quand vous êtes entrée, il dormait, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Eh bien ! pendant son sommeil, Aubry, à qui il avait refusé de donner cette lettre, l'a prise dans sa poche de son habit, et a mis une de ses lettres à lui à la place de l'autre. Trompée par l'enveloppe, vous avez cru brûler un billet de la duchesse d'Etampes. Point, vous avez brûlé une épître de mademoiselle Gervaise-Perrette Popinot.
- Mais cet Aubry qui a blessé Marmagne, ce manant qui a failli assassiner un gentilhomme, paiera cher son insolence ; il est en prison, il est condamné.
- Il est libre, et c'est à vous surtout, madame, qu'il doit sa liberté.
- Comment cela ?
- C'est le pauvre prisonnier dont vous avez bien voulu demander en même temps que moi la grâce au roi François Ier.
- Oh ! insensée que j'étais ! murmura la duchesse d'Etampes en se mordant les lèvres. Puis après avoir regardé fixement Benvenuto : Et à quelle condition, continua-t-elle d'une voix haletante, me rendrez-vous cette lettre ?
- Je vous l'ai, je crois, laissé deviner, madame.
- Je devine mal, dites.
- Vous demanderez au roi la main de Colombe pour Ascanio.
- Allons donc, reprit Anne en riant d'un rire forcé, vous connaissez mal la duchesse d'Etampes, monsieur l'orfèvre, si vous avez compté que mon amour reculerait devant une menace.
- Vous n'avez pas réfléchi avant de me répondre, madame.
- Je maintiens cependant ma réponse.
- Veuillez me permettre de m'asseoir sans cérémonie, madame, et de causer un moment avec vous sans détours, dit Benvenuto avec cette familiarité sublime qui est le propre des hommes supérieurs. Je ne suis qu'un humble sculpteur, et vous êtes une grande duchesse, mais laissez-moi vous dire que malgré la distance qui nous sépare nous sommes faits l'un et l'autre pour nous comprendre. Ne prenez pas vos airs de reine, ils seraient inutiles ; mon intention n'est pas de vous offenser, mais de vous éclairer, et votre fierté n'est pas de mise, puisque votre orgueil n'est pas en jeu.
- Vous êtes un singulier homme, en vérité, dit Anne en riant malgré elle. Parlez, voyons, je vous écoute.
- Je vous disais donc, madame la duchesse, reprit froidement Benvenuto, qu'en dépit de la différence de nos fortunes, nos positions étaient à peu près les mêmes et que nous pouvions nous entendre et peut-être nous servir. Vous vous êtes écriée quand je vous ai proposé de renoncer à Ascanio ; la chose vous a paru impossible et insensée, et cependant je vous avais donné l'exemple, moi, madame.
- L'exemple ?
- Oui, comme vous aimez Ascanio, j'aimais Colombe.
- Vous ?
- Moi. Je l'aimais comme je n'avais encore aimé qu'une fois. J'aurais donné pour elle mon sang, ma vie, mon âme, et cependant je l'ai donnée, elle, à Ascanio.
- Voilà une passion bien désintéressée, fit la duchesse avec ironie.
- Oh ! ne faites pas de ma douleur matière à raillerie, madame ; ne vous moquez pas de mes angoisses. J'ai beaucoup souffert ; mais vous le voyez, j'ai compris que cette enfant n'était pas plus faite pour moi qu'Ascanio n'était fait pour vous. Ecoutez-moi bien, madame : nous sommes l'un et l'autre, si ce rapprochement ne vous blesse pas trop, nous sommes de ces natures exceptionnelles et étranges qui ont une existence à part, des sentiments à part, et qui trouvent rarement à frayer avec les autres. Nous servons tous deux, madame, une souveraine et monstrueuse idole dont le culte nous a grandi le coeur et nous met plus haut que l'humanité. Pour vous, madame, c'est l'ambition qui est tout ; pour moi, c'est l'art. Or, nos divinités sont jalouses, et quoi que nous en ayons, nous dominent toujours et partout. Vous avez désiré Ascanio comme une couronne ; j'ai désiré Colombe comme une Galatée. Vous avez aimé en duchesse, moi en artiste ; vous avez persécuté, moi j'ai souffert. Oh ! ne croyez pas que je vous calomnie dans ma pensée : j'admire votre énergie et je sympathise avec votre audace. Que le vulgaire en pense ce qu'il voudra : c'est grand, à votre point de vue, de bouleverser le monde pour faire une place à celui qu'on aime. Je reconnais là une passion magistrale et forte, et je suis pour les caractères entiers capables de ces crimes héroïques ; mais je suis aussi pour les caractères surhumains, car tout ce qui échappe au prévu, tout ce qui sort de l'ordinaire me tente. Or, tout en aimant Colombe, j'ai considéré, madame, que ma nature altière et sauvage irait mal à cette âme pure et angélique. Colombe aimait Ascanio, mon inoffensif et gracieux élève ; mon âme rude et puissante lui eût fait peur. Alors j'ai dit d'une voix haute et impérieuse à mon amour de se taire, et, comme il résistait, j'ai appelé à mon secours l'art divin, et à nous deux nous avons terrassé cet amour rebelle et nous l'avons cloué au sol. Puis la sculpture, ma vraie, ma seule, mon unique maîtresse, m'a mis au front sa lèvre ardente, et je me suis senti consolé. Faites comme moi, madame la duchesse, laissez ces enfants à leurs amours d'anges et ne les troublez pas dans leur ciel. Notre domaine à nous, c'est la terre et ses douleurs, ses combats et ses ivresses. Cherchez contre la souffrance un refuge dans l'ambition ; défaites des empires pour vous distraire ; jouez avec les rois et les maîtres du monde pour vous reposer. Ce sera bien fait, et je battrai des mains, et je vous approuverai. Mais ne détruisez pas la paix et la joie de ces pauvres innocents, qui s'aiment d'un si gentil amour sous le regard de Dieu et de la vierge Marie.
- Qui donc êtes-vous, vraiment, maître Benvenuto Cellini ? Je ne vous connaissais pas, dit la duchesse étonnée ; qui êtes-vous ?
- Un maître homme, vrai Dieu ! comme vous êtes une maîtresse femme, reprit en riant l'orfèvre avec sa naïveté accoutumée, et si vous ne me connaissez pas, vous voyez que j'avais un grand avantage sur vous : je vous connaissais, moi, madame.
- Peut-être, fit la duchesse, et m'est avis que les maîtresses femmes aiment mieux et plus fort que les maîtres hommes, car elles font fi de vos abnégations surhumaines et elles défendent leurs amants de bec et d'ongles jusqu'à la dernière minute.
- Vous persistez donc à refuser Ascanio à Colombe ?
- Je persiste à l'aimer pour moi.
- Soit. Mais puisque vous ne voulez pas céder de bonne grâce, prenez garde ! J'ai le poignet rude, et je pourrais bien vous faire crier un peu dans la mêlée. Vous avez fait toutes vos réflexions, n'est-ce pas ? Vous refusez bien décidément votre consentement à l'union d'Ascanio et de Colombe ?
- Bien décidément, reprit la duchesse.
- C'est bon, à nos postes ! s'écria Benvenuto, car voilà la bataille qui va commencer.
En ce moment la porte s'ouvrit, et un huissier annonça le roi.

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