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Chapitre CCI


Un mot sur la critique. – Molière jugé par Bossuet, par Jean-Jacques Rousseau et par Bourdaloue – Un anonyme. – Les critiques du XVIIème siècle et ceux du XIXème. – M. François de Salignac de La Mothe de Fénelon. – D'où vient le mot Tartufe. – M. Taschereau et M. Etienne.

L'homme propose et Dieu dispose.
Nous avons terminé le chapitre précédent avec l'intention d'en revenir aux événements politiques ; mais voilà – puisque nous avons parlé de la critique – que l'envie nous prend de consacrer à l'honnête déesse un tout petit chapitre.
Il n'y aura, du reste, dans ce chapitre, ni haine ni récriminations. Nous ne sommes poussé que par le désir de divaguer quelques instants, et de mettre sous les yeux de nos lecteurs des jugements qui leur sont inconnus ou qu'ils ont oubliés.
Ceci, par exemple, est écrit, à propos des comédies de Molière en général :
« Il faudra donc que nous passions pour honnêtes les impiétés et les infamies dont sont pleines les comédies de Molière, ou qu'on ne veuille pas ranger parmi les pièces d'aujourd'hui celles d'un auteur qui a expiré, pour ainsi dire, à nos yeux, et qui remplit encore à présent tous les théâtres des équivoques les plus grossières dont on ait jamais infecté les oreilles de chrétiens... Songez seulement si vous oseriez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption toujours excusée et toujours plaisante !...
« La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d'heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir ; au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez ! »
De qui croyez-vous que soit cette diatribe contre celui que la critique moderne appelle le grand moraliste ? De quelque Geoffroy ou de quelque Charles Maurice du temps ?
Eh bien, vous vous trompez : c'est de l'aigle de Meaux, de M. de Bossuet !
Voici, maintenant, à propos de George Dandin :
« Voyez comment, pour multiplier ses plaisanteries, cet homme trouble tout l'ordre de la société ! Avec quel scandale il renverse les rapports les plus sacrés sur lesquels elle est fondée ! Comme il tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leur femme, des maîtres sur leurs serviteurs ! Il fait rire, il est vrai, et il n'en devient que plus coupable en forçant, par un charme invincible, les sages mêmes à se prêter à des railleries qui devraient attirer leur indignation. J'entends dire qu'il attaque les vices ; mais je voudrais bien que l'on comparât ceux qu'il attaque avec ceux qu'il favorise. Quel est le criminel, d'un paysan assez fou pour épouser une demoiselle, ou d'une femme qui cherche à déshonorer son époux ? Que penser d'une pièce où le parterre applaudit à l'infidélité, au mensonge, à l'impudence de celle-ci, et rit de la bêtise du manant puni ? »
De qui cette critique ? Sans doute de quelque prêtre intolérant, de quelque prélat fanatique ?
Point. Elle est de l'auteur des Confessions et de La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau !
Peut-être, au moins, le Misanthrope va-t-il trouver grâce devant la critique. – Il est bien convenu, n'est-ce pas, que la pièce est un chef-d'oeuvre ?
Voyons ce qu'en dit l'onctueux Bourdaloue, dans sa Lettre à l'Académie française. C'est court mais précis.
« Un autre défaut de Molière que beaucoup de gens d'esprit lui pardonnent, et que je n'ai garde de lui pardonner, moi, c'est qu'il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu ! »
Passons à L'Avare, et revenons à Jean-Jacques Rousseau.
« C'est un grand vice d'être avare et de prêter à usure, dit le philosophe de Genève ; mais n'en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire mille insultants reproches, et, quand ce père irrité lui donne sa malédiction, de répondre d'un air goguenard qu'il n'a que faire de ses dons ? Si la plaisanterie est excellente, en est-elle moins punissable ? Et la pièce où l'on fait aimer le fils insolent qui se la permet en est-elle moins une école de mauvaises moeurs ? »
Tâtons un peu de l'anonyme : – c'est sur Don Juan et sur Tartufe, cette fois ; puis, de là, nous retournerons à un nom connu, à un poète tout de lait, à un orateur tout de miel.
Commençons par l'anonyme.
Voyez comme déjà le précepte d'Horace était en usage à cette époque : Sucrez les bords de la coupe, pour que la liqueur soit moins amère !
« J'espère, dit le critique, que Molière recevra ces observations d'autant plus volontiers, que la passion et l'intérêt n'y ont point de part : je n'ai point dessein de lui nuire ; je veux le servir, au contraire. »
Bon ! voilà les bords de la coupe sucrés ; l'absinthe va venir, et, après l'absinthe, la lie.
Reprenons :
« On n'en veut point à sa personne, mais à celle de son athée – l'on ne porte point envie à son gain ni à sa réputation ; ce n'est point un sentiment particulier, c'est celui de tous les gens de bien, et il ne doit pas trouver mauvais que l'on défende ouvertement les intérêts de Dieu, qu'il attaque ouvertement, et qu'un chrétien témoigne de la douleur en voyant le théâtre révolté contre l'autel, la farce aux prises avec l'Evangile, un comédien qui se joue des mystères et qui fait raillerie de tout ce qu'il y a de plus saint et de plus sacré dans la religion !
« Il est vrai qu'il y a quelque chose de galant dans les ouvrages de Molière, et je serais bien fâché de lui ravir l'estime qu'il s'est acquise. Il faut tomber d'accord que, s'il réussit mal à la comédie, il a quelque talent pour la farce ; et, quoiqu'il n'ait ni les rencontres de Gauthier-Garguille, ni les impromptus de Turlupin, ni la bravoure du Capitan, ni la naïveté de Jodelet, ni la panse de Gros-Guillaume, ni la science du Docteur, il ne laisse pas de plaire quelquefois et de divertir en son genre. Il parle passablement français ; il traduit assez bien l'italien, et copie pas mal les auteurs ; mais il ne se pique pas d'avoir le don de l'invention ni le génie de la poésie. Ce qui fait rire en sa bouche fait souvent pitié sur le papier, et l'on peut dire que ses comédies ressemblent à ces femmes qui font peur en déshabillé, et qui ne laissent pas de plaire quand elles sont ajustées, ou à ces petites tailles qui, ayant quitté leurs patins, ne sont plus qu'une partie d'elles-mêmes. Toutefois, on ne peut dénier que Molière ait bien du bonheur ou bien de l'adresse de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises pièces. Voilà, en peu de mots, ce que l'on peut dire de plus obligeant et de plus avantageux pour Molière.
« Si cet auteur n'eût joué que les précieuses, et s'il n'en eût voulu qu'aux pourpoints et aux grands canons, il ne mériterait pas une censure publique et ne se serait pas attiré l'indignation de toutes les personnes de piété. Mais qui peut supporter la hardiesse d'un farceur qui fait plaisanterie de la religion, qui tient une école de libertinage, et qui rend la majesté de Dieu le jouet d'un maître et d'un valet de théâtre ? Ce serait trahir visiblement la cause du ciel dans une occasion où sa gloire est ouvertement attaquée, où la foi est exposée aux insultes d'un bouffon qui fait commerce de ses mystères, et en profane la sainteté ; qui foudroie et renverse tous les fondements de la religion à la face du Louvre, dans la maison d'un prince chrétien à la vue de tant de sages magistrats si zélés pour la cause de Dieu en dérision de tant de bons pasteurs que l'on fait passer pour des Tartufes ! Et c'est sous le règne du plus grand, du plus religieux monarque du monde, pendant que ce généreux prince occupe tous ses soins à maintenir la religion, que Molière travaille à la détruire ! Le roi abat le temple de l'hérésie, et Molière élève des autels à l'impiété, et autant que la vertu du prince s'efforce d'établir dans le coeur des sujets le culte du vrai Dieu par l'exemple de ses actions, autant l'humeur libertine de Molière tâche d'en ruiner la créance dans les esprits par la licence de ses ouvrages.
« Certes, il faut avouer que Molière lui-même est un Tartufe achevé, un véritable hypocrite ! Si le véritable but de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant, le dessein de Molière est de les perdre en les faisant rire. De même que ces serpents dont les piqûres mortelles répandent une fausse joie sur la figure de ceux qui en sont atteints, organe du démon, il corrompt les moeurs ; il tourne en ridicule le paradis et l'enfer ; il décrie la religion, sous le nom d'hypocrisie ; il prend Dieu à partie, et se fait gloire de son impiété à la face de tout un peuple ! Après avoir répandu dans les âmes ces poisons funestes qui étouffent la pudeur et la honte, après avoir pris soin de former des coquettes, et de donner aux filles des instructions dangereuses, après des écoles fameuses d'impureté, il en a tenu d'autres pour le libertinage ; et, voyant qu'il choquait toute la religion, et que tous les gens de bien lui seraient contraires, il a composé son Tartufe, et a voulu rendre les dévots des ridicules et des hypocrites. Certes, c'est bien à Molière de parler de la religion, avec laquelle il a si peu de commerce, et qu'il n'a jamais connue ni par pratique ni par théorie !
« Son avarice ne contribue pas peu à échauffer sa verve contre la religion ; il sait que les choses défendues irritent le désir, et il sacrifie hautement à ses intérêts tous les devoirs de la piété ; c'est ce qui lui fait porter avec audace la main au sanctuaire, et il n'est point honteux de lasser tous les jours la patience d'une grande reine qui est continuellement en peine de faire réformer ou supprimer ses ouvrages.
« Auguste fit mourir un bouffon qui avait fait raillerie de Jupiter, et détendit aux femmes d'assister à ses comédies, plus modestes que celles de Molière. Théodose condamna aux bêtes des farceurs qui tournaient en dérision les cérémonies religieuses, et néanmoins cela n'approche pas de l'emportement de Molière. Il devrait, enfin, rentrer en lui-même, et considérer qu'il est très dangereux de se jouer de Dieu ; que l'impiété ne demeure jamais impunie, et que, si elle échappe parfois aux feux de la terre, elle ne peut éviter ceux du ciel. Il ne doit point abuser de la bonté d'un grand prince, ni de la piété d'une reine si religieuse, à qui il est à charge, et dont il se fait gloire de choquer les sentiments. On sait qu'il se vante hautement qu'il fera paraître son Tartufe d'une façon ou d'autre, et que le déplaisir que cette grande reine en a témoigné n'a pu faire impression sur son esprit, ni mettre des bornes à son insolence. Mais, s'il lui restait encore quelque ombre de pudeur, ne lui serait-il pas fâcheux d'être en butte à tous les gens de bien, de passer pour un libertin dans l'esprit des prédicateurs, et d'entendre toutes les langues que le Saint-Esprit anime condamner publiquement son blasphème ? Et,. enfin, je ne crois pas faire un jugement téméraire d'annoncer qu'il n'y a point d'homme, si peu éclairé des lumières de la foi, qui, sachant ce que contient cette pièce, puisse soutenir que Molière, dans le dessein de la jouer, soit digne de la participation des sacrements, qu'il puisse être reçu à pénitence sans une réparation publique, ni même qu'il soit digne de l'entrée des églises, après les anathèmes que les conciles ont fulminés contre les auteurs de spectacles impudiques et sacrilèges ! »
Ne trouvez-vous pas, cher lecteur, que ce libelle anonyme, adressé au roi Louis XIV pour empêcher Tartufe, ne ressemble pas mal au placet adressé au roi Charles X pour empêcher de jouer Henri III ?
Seulement, l'auteur ou les auteurs de ce libelle du XVIIème siècle avaient eu la pudeur de garder l'anonyme, tandis que les illustres académiciens du XIXème avaient hardiment signé : Viennet, Lemercier, Arnault, Etienne, Jay, Jouy et Onésime Leroy. – M. Onésime Leroy n'était pas de l'Académie, mais il espérait bien en être ! Pourquoi n'en est-il pas ? Je défie qu'on réponde à cette question.
Ces injures étaient contemporaines du moins, et cela se comprend ; mais Bossuet, qui écrivait dix ans après la mort de Molière ; mais Jean-Jacques Rousseau, qui écrivait quatre-vingts ans après la représentation de Tartufe ; mais Bourdaloue, mais Fénelon... Ah ! au fait, j'ai oublié de vous dire ce que pensait Fénelon de l'auteur des Précieuses ridicules.
Après l'aigle de Meaux, le cygne de Cambrai ! Il n'y a rien de pis que les animaux à douce toison ou à blanc plumage quand ils deviennent enragés !
« En pensant bien, Molière parle souvent mal ; il se sert des phrases les plus forcées et les moins naturelles. Térence dit en quatre mots, et avec la plus élégante simplicité, ce que celui-ci ne dit qu'avec une multitude de métaphores qui approchent du galimatias. J'aime encore mieux sa prose que ses vers. Par exemple, L'Avare est moins mal écrit que les pièces qui sont en vers ; mais, en général, il me paraît, jusque dans sa prose, ne parler point assez simplement pour exprimer toutes les passions. »
Notez bien que cela s'écrivait vingt ans environ après la mort de Molière, et que Fénelon, l'auteur du Télémaque, parlant à l'Académie – laquelle applaudissait de ce hochement de tête qui n'empêche pas de dormir – disait hardiment que l'auteur du Misanthrope, de Tartufe et des Femmes savantes ne savait point écrire en vers.
O cher monsieur François de Salignac de La Mothe de Fénelon, si j'avais là une critique que Charles Fourier a faite de votre Télémaque, comme j'en régalerais le lecteur !
En attendant, l'homme que la critique du XVIIème et du XVIIIème, siècle que les hommes d'Eglise et les philosophes, que Bossuet et Jean-Jacques Rousseau traitaient d'hérétique, de corrupteur, d'homme abominable ; qui, selon l'anonyme de la lettre au roi, parlait passablement le français, qui, selon Fénelon, ne savait pas écrire en vers ; cet homme est, au XIXème siècle, un grand moraliste, un sévère châtieur de moeurs, un inimitable écrivain !
Il y a plus : des hommes qui écrivent à leur tour des lettres au descendant de Louis XIV, pour qu'il empêche les hérétiques, les corrupteurs, les hommes abominables du XIXème siècle d'être joués s'agenouillent devant l'illustre mort ; ils vont chercher dans ses oeuvres les moindres intentions qu'il a eues, ou qu'il n'a pas eues ; ils s'enquièrent de ce qui a pu, par un de ces hasards que le génie rencontre seul, lui donner telle ou telle idée ; ils font même de profondes recherches et sur l'homme qui a fourni le type de Tartufe, et sur la circonstance qui lui a donné ce nom de Tartufe, si bien approprié au personnage, qu'il est devenu non seulement un nom d'homme, mais encore un nom d'hommes.
« Nous avons indiqué où Molière a pris son modèle ; il nous reste maintenant, à indiquer le titre de sa pièce. Cette généalogie d'un mot pourrait paraître minutieuse en toute autre occasion, mais rien de ce qui concerne le chef-d'oeuvre de notre scène ne saurait manquer d'intérêt. Quelques commentateurs, entre autres Bret, ont prétendu que Molière, plein de l'ouvrage qu'il méditait, se trouvait un jour chez le nonce du pape avec plusieurs saintes personnes. Un marchand de truffes s'y présenta, et le parfum de sa marchandise vint animer la physionomie béate et contrite des courtisans de l'envoyé de Rome. "Tartufoli, signor nunzio ! Tartufoli !" s'écriaient-ils en lui présentant les plus belles. Suivant cette version, c'est ce mot tartufoli, prononcé avec une sensualité toute mondaine par ces bouches mystiques, qui aurait fourni à Molière le nom de son imposteur. Le premier, nous avons combattu cette fable, et l'honneur que nous a fait un de nos littérateurs les plus distingués en adoptant notre opinion nous engage à la reproduire ici.
« On disait généralement encore, du temps de Molière, truffer pour tromper, dont on avait fait le mot truffe, qui convient très bien à l'espèce de fruit qu'il sert à désigner, à cause de la difficulté qu'on a de le découvrir. Or, il est bien certain que l'on employait indifféremment autrefois, truffe et tartuffe ainsi qu'on le voit dans une ancienne traduction française du traité de Platina intitulé : De honestâ voluptate, imprimé à Paris en 1505, et cité par Le Duchat, dans son édition du Dictionnaire étymologique de Ménage. L'un des chapitres du livre IX de ce traité est intitulé : Des truffes ou tartuffes, et, comme Le Duchat et les autres étymologistes regardent le mot truffe comme dérivé de truffer, il est probable que l'on n'a dit, au XVème et XVIème siècle, tartuffe pour truffe, parce que l'on pouvait dire également tartuffer pour truffer. »
Cela est de M. Taschereau, qui ne fut pour rien, hâtons-nous de le dire, dans la lettre à Charles X, mais qui est pour beaucoup dans la belle étude qu'il a publiée sur Molière.
Mais voici qui est de M. Etienne, l'auteur des Deux Gendres, comédie faite en collaboration avec Shakespeare et le jésuite Conaxa :
« Les truffes, dit M. Etienne, de l'Académie française, viendraient donc de la tartufferie, et peut-être n'est-ce point parce qu'elles sont difficiles à découvrir qu'on leur a donné ce nom, mais parce qu'elles sont un puissant moyen de séduction, et que la séduction n'a d'autre but que la tromperie. Ainsi, d'après une antique tradition, les grands dîners qui ont aujourd'hui une si grande influence dans les affaires de l'Etat, seraient des dîners de tartuffes. Il y a des étymologies beaucoup moins raisonnables que celle-là. »
En vérité, critique, ma mie – ou plutôt mon ennemie – ne vaudrait-il pas mieux que vous fussiez un peu moins caressante aux morts, et un peu plus indulgente aux vivants ?
Vous n'auriez pas sur la conscience l'asphyxie d'Escousse et de Lebras, la noyade de Gros et la suspension d'Antony.

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