![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Victor Hugo (poème) | Vous êtes ici : Accueil
> Vie > Ils
ont dit de lui ![]() |
|
(photo ci-contre). ![]() Vers la rive où le deuil, tranquille et noir, séjourne, Qui défait de sa tête, où le rayon descend, La couronne, et la jette au spectre de l'absent, Et qui, dans le triomphe et la rumeur, dédie Son drame à l'immobile et pâle tragédie ! Je n'ai pas oublié le quai d'Anvers, ami, Ni le groupe, vaillant, toujours plus raffermi, D'amis chers, de fronts purs, ni toi, ni cette foule. Le canot du steamer soulevé par la houle Vint me prendre, et ce fut un long embrassement Je montai sur l'avant du paquebot fumant, La roue ouvrit la vague, et nous nous appelâmes. - Adieu ! - Puis, dans les vents, dans les flots, dans les lames, Toi debout sur le quai, moi debout sur le pont, Vibrant comme deux luths dont la voix se répond, Aussi longtemps qu'on put se voir, nous regardâmes L'un vers l'autre, faisant comme un échange d'âmes ; Et le vaisseau fuyait et la terre décrut ; L'horizon entre nous monta, tout disparut ; Une brume couvrit l'onde incommensurable ; Tu rentras dans ton uvre éclatante, innombrable, Multiple, éblouissante, heureuse, où le jour luit ; Et moi dans l'unité sinistre de la nuit. Victor Hugo Les Contemplations Livre 5ème, 15 1854 |
© Société des Amis d'Alexandre Dumas 1998-2010 |
![]() ![]() |