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Titre Sylvandire

Année de publication Marchant, 1845

Genre Théâtre ("roman mis en 4 chapitres", Théâtre du Palais-Royal, 7 juin 1845)

Collaborateur(s) De Leuven et Vanderburch

Epoque du récit Sous le règne de Louis XV

Résumé Roger d'Anguilhem, jeune noble sans fortune, arrive à Paris pour un procès. Il est accueilli à l'hôtel du Marquis de Cretté, son protecteur, par la favorite de ce dernier, Poussette, une danseuse d'opéra qui prend le jeune homme sous sa protection. L'issue du procès s'avérant défavorable, Tancrède se résout à épouser une inconnue, comme le lui conseille de son côté l'entremetteur Finard, qui semble lui aussi prendre à cœur ses affaires (Chapitre I). Hésitant sur les charmes réels de l'inconnue, Roger tergiverse et va même jusqu'à provoquer en duel l'indien Afghano qui veut lui ravir son héritage. Las ! Celui-ci s'enfuit et il faut bien épouser… L'inconnue masquée se révèle être loin du laideron attendu, et le procès est gagné ! Tout s'arrangerait-il si vite (Chapitre II) ? Le lendemain des noces, Roger apprend d'un autre de ses protecteurs, le Vicomte d'Herbigny, un officier de marine, qu'il a été l'objet d'une machination : son beau-père a comploté cette union pour donner un nom à sa fille qui a été remarquée par un puissant seigneur ami de la Dubarry. Le mariage consommé, on va éloigner Roger, en l'enrégimentant… ou en l'embastillant. Ce qui se produit en effet (Chapitre III). Huit mois plus tard, Roger est sorti de prison et s'apprête à rencontrer son rival. Le duel doit avoir lieu sur la tartane d'un corsaire turc en rade de Marseille. Mais c'est encore un piège, dont le jeune homme se tire grâce à Poussette, à D'Herbigny qui aborde avec ses marins le vaisseau corsaire… et à Sylvandire dont on découvre qu'elle aussi était l'innocente victime de cette ténébreuse affaire (Chapitre IV).

Analyse D'un roman riche en péripéties dans lequel Claude Schopp voit le creuset préparatoire de toute l'œuvre à venir, De Leuven et Vanderburch tirent en 1845 (avec la complicité de Dumas, dont nul ne met en doute la part d'écriture), un vaudeville bizarrement sous-titré "roman mis en 4 chapitres". L'action est déplacée de l'époque de Louis XIV et de Mme de Maintenon à celle de Louis XV et de la Dubarry, et Roger a 18 ans et non plus 15 au commencement de l'action. Toute allusion à Constance, la fille de ses voisins qu'il aime d'un tendre amour et ira jusqu'à enlever du couvent disparaît, et ainsi l'opposition des deux caractères féminins du roman, la retorse Sylvandire et l'aimable Constance. L'intrigue en pâtît, le "4ème chapitre" accumulant les coups de théâtre jusqu'au deus ex machina final où D'Herbigny et ses marins abordent le vaisseau pirate alors que Sylvandire vient de convaincre Roger de son innocence, dans une joyeuse pagaïe au milieu de laquelle Poussette promet à Finard terrorisé qu'il fera un superbe gardien de sérail chez les turcs auxquels on le laisse en échange. Le comique de farce l'emporte, ici, les auteurs maniant la dérision jusque dans des considérations qu'on pourrait juger d'un goût douteux sur l'origine ethnique de certains protagonistes. De Leuven est un collaborateur régulier de Dumas depuis leurs débuts au théâtre ; en revanche c'est l'unique participation de Louis-Émile Vanderburch, dramaturge, romancier et historien (1794-1862), à une pièce de notre auteur.

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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