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Titre Les Quarante-Cinq. Troisième volume de la trilogie sur les guerres de religion, après La reine Margot et La dame de Monsoreau.

Année de publication 1847-1848

Genre Roman

Collaborateur(s) Auguste Maquet

Epoque du récit 1584

Résumé Henri III a perdu ses favoris, tous tués en duel à la fin de La Dame de Monsoreau, tandis que le brave Bussy trouvait la mort dans une embuscade tendue par son maître, le duc d'Anjou. Ne lui reste que le moins aimé, D'Epernon, devenu duc et courtisan paresseux. Il se console donc en reportant son affection sur le duc Anne de Joyeuse et son frère Henri.

Pendant ce temps, les Guise, à la tête de la Ligue, n'en finissent pas de comploter et le duc d'Anjou s'est exilé, par la volonté royale, dans les Flandres. C'est alors que d'Epernon a l'idée de recruter 45 gentilshommes gascons pour constituer la garde rapprochée du roi. Parmi eux, le séduisant Arnauton de Carmainges qui tombe amoureux de la terrible duchesse de Montpensier, alliée aux Guise.

Deux personnages importants reparaissent alors à point nommé. Chicot, que l'on croyait mort, et qui, sous le nom de Robert Briquet, continue de servir son roi, et Diane de Meridor, comtesse de Monsoreau, qui ne vit plus que pour venger son défunt amant. Tandis que Chicot se promène dans les couvents et rend visite à Henri de Navarre, dont les forces grandissent, Diane, aidée du fidèle Rémy, entreprend de rejoindre le duc d'Anjou dans les Flandres. Elle y est suivie par Henri de Joyeuse, éperdument amoureux de la jeune femme, hélas sans espoir de retour.

Henri III, se gardant à la fois des Guise et de son frère François, ourdit ses plans de bataille pour contrer les uns et les autres. Mais le destin de la France tient parfois à un fil capricieux. Diane de Meridor accomplit enfin sa vengeance, et empoisonne le duc d'Anjou. Henri étant le dernier des Valois, il devra trancher entre les Guise et Henri de Navarre pour la succession au trône...

Analyse Même si ce dernier volet est aussi riche en péripéties et rebondissements que les deux autres volumes, et que l'on prend plaisir à retrouver de vieilles connaissances (Chicot, Diane de Méridor et Rémy le Haudoin, le moine Gorenflot, Henri de Navarre et Margot....), c'est cependant le moins réussi des trois. La raison tient  à la multiplication des intrigues et au fait que le roman n'est pas véritablement achevé : Dumas prévoyait une suite, qui ne fut en fait jamais écrite...

Dumas  nous fait partager les amours malheureuses de Henri, comte du Bouchage, dédaigné par Diane de Méridor, puis le voyage de celle-ci avec Rémy pour accomplir sa vengeance contre le duc d'Anjou, responsable de la mort de Bussy. Nous suivons également les pérégrinations de Chicot, alias Robert Briquet, en mission pour le roi, et enfin, les aventures du séduisant Arnauton de Carmainges, en bute à la jalousie de certains de ses compagnons gascons, et occupé à ses intrigues amoureuses avec la duchesse de Montpensier.

On ne peut suivre véritablement ces quatre histoires sans se disperser. De plus, cet éclatement de l'intrigue est cause d'un manque d'épaisseur de certains personnages. Les frères Joyeuse sont légèrement traités et l'amoureux transi de Diane peut paraître un peu fade, Arnauton ne parvient pas à se hisser au niveau de Bussy et fait contre-emploi avec Joyeuse.

Reste néanmoins Chicot, très bien exploité (et on sent bien l'affection de l'auteur pour ce personnage), Henri III égal à lui-même, et l'élément comique apporté par l'inénarrable Gorenflot, qui a pris du poids et de l'ascendance (Dumas en profite pour nous allécher en énumérant les copieux repas de l'imposant personnage).

Une succession de «seconds rôles» savoureux vient gommer ce sentiment de déception (ah, la grande idée de Dumas de nous faire rencontrer le moinillon Jacques Clément, plein d'ardeur et de juvénile enthousiasme, et pourtant futur assassin de Henri III !), et surtout, avouons-le, on est quand même bien content que le perfide d'Anjou paie ses crimes, et meurt de la main de la belle Diane.

Au final, cela reste un bon roman, indispensable de toute façon à la compréhension du cycle des guerres de religion.

Sylvie Cardona

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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