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Pauline Analyse
D'un court roman, polyphonique, - le premier de Dumas, paru dans La
Salle d'armes (1838), Grangé et Montépin tirent en
1850 un mélo lorgnant vers le grand spectacle et l'exotisme, avec
chasse au tigre, bandits de grand chemin, château mystérieux,
souterrains, oubliettes, ruines et éclairs dans la nuit
Vapereau,
dans son Dictionnaire universel des contemporains,
crédite Dumas, et Simon, dans l'Histoire
d'une collaboration, cite ces lignes de notre auteur à Maquet
de décembre 1850 : "J'ai un tiers dans Pauline qui ne m'a
pris ni travail d'exécution, ni travail de mise en scène",
ce qui laisse supposer que le rôle de Dumas dans l'affaire a été
celui d'un simple conseiller, particulièrement recherché
tout de même pour son art dans l'agencement des scènes. À
vrai dire le roman n'est qu'un prétexte. Dumas y mêlait habilement
d'authentiques souvenirs de voyages au témoignage de son ami Alfred
de Nerval (sic), qui rapportait lui-même les étranges révélations
faites par la jeune femme avec laquelle l'auteur disait déjà
l'avoir rencontré, Pauline de Meulien. L'épisode de la chasse
au tigre n'était ici qu'un autre récit, fait à Pauline
par Horace avant leur mariage. Dans le roman, Alfred délivre Pauline
dès le début ; ce n'est qu'ensuite qu'il apprend la vérité.
Si l'ordre des péripéties est bouleversé, le drame
reprend cependant les dialogues particulièrement bien venus de
Dumas. Cette histoire où l'on évoque Karl Moor, l'un des
Brigands de Schiller, et Jean
Sbogar, le roman éponyme de Charles Nodier, et qui baigne
dans l'atmosphère gothique de ce qu'on appelait à l'époque
en France le "roman noir", n'est pas sans rappeler le dessein
général du Vampire de Polidori
que Dumas adaptera peu après : même
fascination pour un personnage hors du commun, attirant et repoussant
à la fois, et dénouement assez proche, le héros apprenant
que le criminel va épouser sa sur ! La pièce, créée
au Théâtre-Historique le 1er juin 1850, est publié
la même année à Paris, à la Librairie théâtrale,
et à Bruxelles, chez J. A. Lelong. |
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