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Titre Le page du duc de Savoie ou Emmanuel Philibert

Année de publication 1855

Genre Roman

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1528-1580

Résumé En 1555, Emmanuel Philibert, duc de Savoie sans territoires, est le commandant en chef des troupes de Charles Quint en Artois. Il est entouré de son fidèle écuyer Scianca-Fero d'une force redoutable et de son page Léone sensible et frêle auquel il semble tendrement attaché. Il faut dire que Léone est en fait une jeune fille, Léona, qui a dû changer d'identité pour survivre aux ennemis de son père.

Le comte de Waldeck ayant commis des actes de pillage, Emmanuel Philibert se voit contraint de le tuer, s'attirant ainsi la haine de son fils bâtard. Echappant à une première tentative de vengeance en 1557, Emmanuel Philibert met au service de Philippe, le fils de Charles Quint en faveur duquel son père a abdiqué, son sens de la stratégie et prend la ville de Saint-Quentin, amenant ainsi la fin de la campagne et la signature du traité de Cateau-Cambresis en 1558.

Par cet acte, le duc de Savoie rentre en possession de tous ses Etats, à l'exception de cinq villes dont Turin qui lui seront rendues lors de la naissance d'un héritier mâle du mariage qu'il doit faire avec Marguerite de France, la sœur du roi Henri II. Malgré son amour pour Léona, le mariage a lieu le 9 juillet 1559 dans les circonstances tragiques de la mort d'Henri II.

Après avoir réorganisé ses Etats, il convie son épouse à venir le rejoindre en Piémont en 1561. Grâce aux conseils avisés de Léona, qu'il revoit une fois par an à Olegio, le village de leur rencontre dans lequel elle s'est retirée, il échappe à une ultime embuscade du comte de Waldeck, lequel périt sous les coups de Scianca-Fero en même temps que meurt Léona.

Peu après la naissance de Charles Emmanuel en 1562, le royaume de Piémont Savoie retrouve donc toute sa puissance jusqu'à la mort d'Emmanuel Philibert en 1580.

Analyse Maintes fois publié sous le titre Le page du duc de Savoie, ce roman avait initialement été publié par Dumas dans le cadre de sa vaste Maison de Savoie. Dans la réédition récente de ce dernier ouvrage réalisée par les éditions savoyardes La Fontaine de Siloé, il constitue les deux premiers volumes, sous les titres Emmanuel Philibert et Léone-Léona.

Par rapport au Page du duc de Savoie, le texte de La Maison de Savoie comprend quatre chapitres supplémentaires purement historiques, qui décrivent les événements marquants des règnes de Charles Emmanuel I, Victor Amédée I, la régence de Christine de France et enfin Charles Emmanuel II.

Ces chapitres ont été ajoutés pour faire la liaison avec La dame de volupté qui concerne le règne de Victor Amédée II, ce qui, avec un dernier tome dont le titre est De Victor Amédée III à Charles Albert, compose l'ensemble de La Maison de Savoie.

Le page du duc de Savoie est un roman qui, à part des scènes historiques quelquefois un peu longues (défaut coutumier de Dumas qui, rappelons-le, était souvent payé à la ligne et avait donc tout intérêt à faire long), est agréable à lire.

Relevons quelques passages particulièrement savoureux:

- l'histoire de neuf aventuriers dont nous suivons quelques aventures lors de la campagne de 1557 et dont la fin, racontée aux Quarante-Cinq d'Henri III, constitue le dernier chapitre.
- la mise en scène de ses funérailles par Charles Quint lui-même.
- l'irrésistible attirance qu'éprouve Emmanuel Philibert pour son page avant qu'il apparaisse que c'est une femme et la rapidité avec laquelle il en fait sa maîtresse.

A noter que d'après un article de F. W. Reed publié dans «The Colophon» en 1934, il semblerait que Dumas ait dû modifier les quatre derniers chapitres du Page du duc de Savoie sur les instance de M. Perrin, l'éditeur turinois, qui ne pouvait accepter une telle fin (en résumé, Emmanuel Philibert avait eu un fils avec Léona et une fille avec son épouse; comme le traité imposait un mâle pour la restitution de ses Etats, il y aurait eu substitution d'enfant...).

Enfin, Le page du duc de Savoie est souvent considéré à tort comme la suite du roman Les deux Diane. Mais bien que l'époque soit la même et que de nombreux personnages soient communs, les deux histoires n'ont aucun lien entre elles.

Nicole Vougny
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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