Joseph Balsamo (Théâtre) | Vous êtes ici : Accueil
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Titre Joseph Balsamo Analyse Dès la sortie du roman (1848) Dumas envisage de l’adapter à la scène. Quatre tableaux d’une première version seront retrouvés à Prague par Marie Ullrichhová qui les résume dans son ouvrage En suivant les traces d’Alexandre Dumas en Bohême. Ces quatre tableaux suivent d’assez près les premiers chapitres du roman. Ensuite, après avoir annoncé dans le Monte-Cristo en 1859 l’achèvement d’une comédie tirée du roman – mais jamais retrouvée – intitulée Jean Dubarry, il reprend sérieusement son projet : d’abord en le proposant à un tiers, puis à son fils, pour enfin annoncer dans sa lettre à Napoléon III du 10 août 1864 qu’il est en train de rédiger lui-même ce drame, dont il craint la censure. Dans une correspondance du 4 octobre de la même année, il annonce qu’il espère avoir fini son adaptation pour le mois de janvier suivant. On estime que la pièce était achevée à la mort de Dumas le 5 décembre 1870. Le Théâtre de l’Odéon demande alors à son fils des retouches qu’il tardera à réaliser, très pris lui-même par sa propre création théâtrale. Ce n’est qu’en 1878, le 18 mars, que Joseph Balsamo est créé à l’Odéon sous le seul nom d’Alexandre Dumas fils. Le prologue est publié le matin même par le Figaro, précédé de la note suivante : « C’est ce soir que doit avoir lieu la première représentation tant attendue de Joseph Balsamo, le drame de M. Alexandre Dumas. On sait que cette pièce, qui est en cinq actes et huit tableaux, était précédée d’un prologue très curieux (la réception de Balsamo chez les Francs-Maçons). Or, la représentation du drame, précédé d’un prologue, aurait duré plus de cinq heures, et nos usages ne nous permettent guère de lever le rideau plus tôt que 7 h. ½ - de le baisser plus tard que minuit – d’où il suit qu’au très grand regret du directeur et des artistes, on a dû supprimer ce prologue, malgré l’effet certain que son originalité et son étrangeté n’auraient pas manqué de produire. En Italie, où les spectacles durent sept et huit heures, le prologue sera représenté très certainement ; ici il faudra que les spectateurs se contentent de le lire dans le Figaro d’aujourd’hui, qui, grâce à l’obligeante autorisation de M. Alexandre Dumas, le publie en entier ». Souvenons-nous que la création de La Reine Margot, le 20 février 1847 au Théâtre-Historique, avait duré 9 heures, trois de plus que la première soirée de Monte-Cristo le 3 février de l’année suivante – et il y avait eu une deuxième soirée aussi longue le lendemain ! Les temps changent. Publié chez Claye la même année dans une brochure de 19 pages, le prologue fut repris par Côte-Darly dans Alexandre Dumas et la Franc-maçonnerie (Collection du symbolisme, 1924), un livre à charge qui reproche à Dumas de mélodramatiser l’histoire, et de contribuer à propager la légende noire du maçonnisme… Le reste de la pièce demeura inédit, sans doute en raison de son insuccès : elle n’a tenu la scène qu’un mois, en concurrence avec les Fourchambault d’Émile Augier qu’on jouait en même temps à la Comédie-Française, éreintée par la critique et victime d’une cabale où se retrouvèrent républicains et royalistes mécontents les uns comme les autres de la vision dumasienne de l’histoire. Au moment de la création de la pièce, Dumas fils s’exprime sur ce qui revient à son père dans cette œuvre: « Il n’est donc pas très facile […] de savoir de qui est cette pièce, mais il y a un moyen de tout arranger, et c’est le public qui décidera. Si la pièce réussit, elle sera de mon père ; si elle tombe elle sera de moi. » Fernande Bassan avait retrouvé deux manuscrits complets de cette pièce : l’un est conservé à la BnF ; il s’agit du texte de Dumas père, de la main d’un copiste (B.n.F., n.a. fr. 24650) ; l’autre est le texte remanié par Dumas fils, de la main d’un copiste également, déposé à la Censure en 1878 et conservé aux Archives nationales. F. Bassan avait présenté cet inédit dans sa contribution au livre de Michel Arrous Alexandre Dumas, une lecture de l’histoire (Maisonneuve & Larose 2002) publié à l’occasion du bicentenaire de Dumas, un travail auquel cette fiche doit beaucoup. La regrettée spécialiste du théâtre de Dumas avait prévu de publier cette œuvre dans son Théâtre complet d’Alexandre Dumas père (11 volumes, Minard 1974 sq.) ; malheureusement, son décès en 2009 mit fin à cette entreprise en même temps qu’à la nouvelle édition du théâtre. |
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