Titre
Jeanne d'Arc au bûcher
Année de publication
1846
Genre
Théâtre (uvre lyrique)
Collaborateur(s)
Franz Liszt
Epoque du récit
1431
Résumé
Au moment de monter sur le bûcher, Jeanne exprime son angoisse devant
les souffrances qui l'attendent, mais aussi le bonheur qu'elle éprouve
parce que son sacrifice n'aura pas été vain : elle a sauvé
la France. Elle demande à mourir les yeux fixés sur sa bannière
Analyse
Cette "scène dramatique", composée pour mezzo-soprano,
avec accompagnement d'orchestre au piano par Franz Liszt, a été
publiée simultanément à Mayence, Londres et Bruxelles
chez Schott frères, sans date, mais vraisemblablement en 1846,
selon Claude Schopp qui recense l'uvre dans son Dictionnaire
Dumas. La pièce porte le n°S.293 dans le catalogue des
uvres du compositeur : une première version a été
écrite en 1845, une seconde, révisée, en 1874. L'uvre
sera donnée une dernière fois du vivant du Liszt, à
Paris, en concert privé, le 14 mai 1886 (le musicien mourra le
31 juillet suivant). Depuis les années 1830, Liszt ne tarissait
pas d'éloges pour ses amis Hugo et Dumas, et il avait toujours
souhaité collaborer avec ce dernier. En 1854 encore, alors qu'il
composait sa Faust Symphonie, il demanda
à Joseph Autran de rappeler à Dumas que sa vieille proposition
d'écrire une musique pour une adaptation lyrique des deux parties
du Faust de Goethe, dont Alexandre avait
eu le projet quelque temps avec Gérard de Nerval, tenait toujours.
Dumas ne répondit pas, et la déception de Liszt se transforma
en animosité. Reste cette "scène dramatique",
une uvrette d'une trentaine d'octosyllabes en comptant les bis,
qui se devait de figurer au sommaire des fiches du théâtre,
même s'il s'agit davantage d'une cantate, toujours donnée
en version de concert, et non d'un oratorio, comme celui que Paul Claudel
et Arthur Honegger firent jouer en 1938, sous le même titre. Elle
témoigne de l'intérêt constant de Dumas pour les musiciens,
du Piquillo de 1837 (avec Hippolyte
Monpou), au Roman d'Elvire
de 1860 (avec Ambroise Thomas) en passant par le Chant
des Girondins qui deviendra l'hymne national français pendant
la IIème république - et n'est pas sans entretenir un lien
avec cette Jeanne d'Arc écrite
au même moment et reflétant les préoccupations politiques
de l'auteur ; les musiciens le lui rendirent bien, Gabriel Fauré
composant une musique de scène pour la reprise de Caligula
en 1887, ou Saint-Saëns faisant jouer un Ascanio
d'après Paul Meurice en 1891. Programmée à l'occasion
du bicentenaire de la naissance de Franz Liszt en 2011, à Paris
en particulier, l'uvre est disponible dans deux enregistrements,
chez Orfeo, Liszt, Lieder, avec Marilyn
Schmiege, et chez Hungaroton, Orchestral songs,
avec Tamara Takacs.
François Rahier
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