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Titre La fin de Murat

Année de publication 1890 (Ollendorf)

Genre Drame en trois tableaux (non représenté)

Collaborateur(s) Jean Berleux (M. Quentin-Bauchart)

Epoque du récit 8-13 octobre 1815

Résumé Fraichement débarqué au Pizzo, sur la côte calabraise, Murat, souverain déchu du Royaume des Deux-Siciles, tente en vain de rallier une population qui lui est hostile ; il essaye de fuir mais est arrêté (1er tableau). Emprisonné, condamné à mort, Murat refuse le stratagème d’une jeune fille amoureuse qui lui propose de prendre sa place (2ème tableau). Exécution de Murat qui a demandé de commander lui-même le feu (3ème tableau).

Analyse Dumas raconte l’histoire de Joachim Murat, roi de Naples, dans le chapitre « Le Pizzo » du Capitaine Aréna (1835), deuxième volet des Impressions de voyage, après Le Speronare, et avant Le Corricolo. Pas plus que celle de La San Felice, cette adaptation posthume ne fait partie du « canon » (les œuvres signées par Dumas), ni même du « corpus » (si on désigne par là toutes les pièces publiées sous le nom d’un collaborateur afin d’échapper à des créanciers – ou pour d’autres raisons,  les adaptations auxquelles il a apporté plus ou moins son crédit, et l’ensemble des inédits en voie d’archivage et/ou d’authentification). Dans une courte note, l’auteur, Jean Berleux dit avoir été frappé par sa lecture du récit dramatique de l’exécution de Murat. « Il me sembla qu’on pouvait le porter facilement sur le théâtre », ajoute-t-il. Il sollicita l’autorisation de Dumas fils, qui la lui accorda. Attaché à déflorer le moins possible le texte de Dumas, Berleux rajoute cependant un épisode mélodramatique à souhait : la tentative insensée de Francesca, la fille du concierge de la maison où est enfermé Murat (la fille du geôlier en quelque sorte), pour prendre la place du prisonnier. Cet épisode est totalement inventé, mais « je l’ai cru nécessaire pour corser l’action », écrit-il. Et il ne fait preuve d’aucune inventivité, en revanche, dans la scène XIII du deuxième tableau, où comme dans le récit les paroles du procureur royal La Camera qui lit la sentence sont résumées… au discours indirect ! Mais Berleux n’avait pas l’intention de faire jouer sa pièce, qu’il republiera, en 1896, dans un volume intitulé Le Théâtre injouable (avec deux autres textes, « Une poule survint » et « Berthe et Simone »). Jean Berleux était le nom de plume de Maurice Quentin-Bauchart (1857-1910), homme de lettres, auteur dramatique, historien et surtout collectionneur, comme son père le bibliophile Ernest Quentin-Bauchard pour lequel il fit tirer un exemplaire unique sur vélin de La Fin de Murat qui contient la fameuse lettre d’Alexandre Dumas fils l’autorisant à mettre en scène le texte.
L’édition courante, sur Hollande, ne fut tirée qu’à 400 exemplaires. Cette curiosité littéraire, dans laquelle Berleux se paie le culot de nommer Dumas « feu mon illustre collaborateur », a été recensée par Reed et traduite en anglais par Morlock.

François Rahier
(janvier 2013)

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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