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Titre Le fils du forçat ou Monsieur Coumbes ou Histoire d'un cabanon et d'un chalet

Année de publication 1859

Genre Roman

Collaborateur(s) Gaspard de Cherville

Epoque du récit début du XIXème siècle

Résumé Monsieur Coumbes, portefaix à Marseille, n'a que deux passions dans la vie: son cabanon de Montredon, entouré d'un coin de jardin où le mistral ne laisse rien pousser; et la pêche aux poissons de roche pour la bouillabaisse. Loisirs qui occupent joyeusement ses dimanches.

Un soir, il entend des hurlements dans l'appartement au-dessus du sien. M. Coumbes est égoïste et insensible mais pas assez pour laisser se commettre un assassinat. Il intervient et empêche Pierre Manas de pendre sa femme Millette. Manas est envoyé au Bagne et Millette entre au service de M. Coumbes qui accepte de s'occuper également de son fils Marius.

Les années passent. M. Coumbes et Millette vivent dans le cabanon. Marius grandit sans connaître le nom de son père. Il est beau, fier et noble; mais M. Coumbes ne l'aime pas, il le trouve trop beau pour ne pas être vil et intéressé.

Un jour M. Riouffe, riche négociant marseillais, vient bâtir un chalet à côté de la maison de M. Coumbes dont la vie devient un enfer. Il ne peut supporter l'exubérance de son voisin qui a l'audace de se moquer de son cabanon; surtout, il enrage de voir la luxuriance du jardin attenant au chalet.

Fou de haine, il exige de Marius qu'il aille provoquer M. Riouffe. Marius part pour Marseille où il est reçu par Madeleine, la sœur de M. Riouffe, dont il tombe amoureux. Il accepte un arrangement à l'amiable. Hors de lui, M. Coumbes accuse Marius de lâcheté. Marius entre dans une église pour demander à Dieu de le libérer de son amour pour Madeleine; le hasard fait que cette dernière entend tout. Marius doit oublier la jeune fille.

Un soir, Madeleine entend un cri de douleur dans les rochers de Montredon. Elle découvre un homme au pied de la falaise. Le croyant mort, elle pousse un cri qui est entendu par Marius. Le mendiant est remis sur pied et Madeleine lui donne son adresse. Les deux jeunes gens s'éloignent dans les rochers acérés où Madeleine avoue son amour à Marius.

Marius est heureux, il pense que la petite condition de M. Coumbes, qu'il croit être son père, ne sera pas un obstacle à son amour. Sa mère, rongée par le remord, lui avoue que le mendiant sauvé sur la plage n'est autre que Pierre Manas, son père et ancien forçat. Marius n'a plus le droit d'aimer Madeleine. Il est décidé à tout lui dire quand un cri retentit dans le chalet. Marius court après le voleur qui vient de poignarder M. Riouffe et découvre avec horreur qu'il s'agit de Pierre Manas. Trop noble pour dénoncer son père, il rentre au chalet décidé à faire un faux témoignage. Pendant ce temps, M. Coumbes a été arrêté comme assassin présumé. Marius s'accuse du crime.

Tout l'accable. Millette part pour Marseille où elle décide Pierre Manas à agir contre de l'argent. Elle l'accompagne au cabanon. Une violente rixe oppose Manas à Coumbes. Millette est mortellement frappée et M. Coumbes abat Manas d'un coup de fusil. Madeleine survient à ce moment et déclare que son frère a repris conscience et a innocenté Marius: Millette peut mourir heureuse. Marius, en dépit de sa condition, peut épouser Madeleine.

Analyse Ce roman n'est certainement pas du meilleur Dumas, certains passages sont même ennuyeux ou peu vraisemblables. Cependant, l'ensemble est plaisant et il est facile de se laisser porter par cette histoire d'amour, de haine et de vengeance. Le personnage de M. Coumbes est intéressant. La description qu'en fait Dumas est savoureuse: il manie avec un apparent plaisir l'ironie et le sarcasme.

Coumbes, héros malgré lui de l'histoire et pour mieux dire antihéros, est petit, laid, vil, mesquin, avare, égoïste et stupide. Il n'a aucune conscience de la beauté de Millette et de son dévouement. Il hait Marius, non pas parce qu'il est le fils d'un forçat, mais parce qu'il porte en lui toutes les qualités dont il est privé: beauté, loyauté, grandeur d'âme, sensibilité.

S'il accepte de s'occuper de Millette et de Marius c'est parce que la jeune femme fera une excellente servante à faible coût. Son égoïsme, cause des drames de cette histoire, ne lui fera entrevoir la tendresse et les nobles qualités de Millette que lorsque celle-ci se fera tuer pour le sauver; et encore l'oubliera-t-il très vite...

Delphine Dubois

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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