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Titre La dame de Monsoreau

Année de publication 1860

Genre Théâtre (Drame en cinq actes et dix tableaux, précédé d'un prologue L'Étang de Beaugé)

Collaborateur(s) Auguste Maquet

Epoque du récit 1578-1579

Résumé Le duc d'Anjou a jeté son dévolu sur Diane de Méridor et la fait enlever. Un ami de son père, le comte de Monsoreau vient à son secours, et obtient de l'épouser pour sauver l'honneur de la famille (prologue). Lors du mariage du favori du roi Henri III, Saint-Luc, une querelle éclate entre les mignons et Bussy d'Amboise, allié au duc. On tente d'assassiner Bussy et il trouve refuge dans la maison où Monsoreau cache sa jeune femme. Cependant, le duc semble avoir découvert le secret de cette maison (Acte I). Bussy raconte imprudemment son aventure ; le duc lui demande de se renseigner sur la maison et ses habitants. Pendant ce temps, Chicot, le bouffon, promet au vieux Méridor de sauver sa fille. Brûlant de retrouver la jeune femme qui l'a secouru, Bussy se rend dans la demeure mystérieuse où il assiste aux noces de Monsoreau et de Diane (Acte II). Fidèle à sa promesse, Chicot libère Diane et la remet entre les mains de son père, puis il s'infiltre dans une réunion de la Ligue où il tente de déjouer un complot visant à renverser les Valois au profit des Guise (Acte III). Bussy demande au duc de rompre le mariage de Diane et du comte. Le duc, qui conspire avec Monsoreau, confirme celui-ci dans ses droits. Bussy rompt alors avec le duc au moment où les menées de la Ligue s'intensifient dans Paris (Acte IV). Le coup d'État échoue, mais Monsoreau s'enfuit pour retrouver Bussy et Diane. Chicot meurt en protégeant Bussy. L'amour triomphe (Acte V).

Analyse Située historiquement entre La Reine Margot et Les Quarante-cinq, il y a dans l'œuvre comme un écho du premier succès de Dumas au théâtre, Henri III et sa cour : même époque, mêmes protagonistes souvent (le Roi, Bussy, Guise), même ton flamboyant. Mais trente ans se sont écoulés, le romantisme n'est plus ce qu'il était, le théâtre non plus. Le romantisme ? Dumas l'est-il encore dans ce "théâtre-roman" dont Fernande Bassan dit qu'il constitue une catégorie à part du théâtre de notre auteur, à côté des drames romantiques, des drames modernes et des comédies ? Moins longue que La Reine Margot, la pièce dure quand même six heures, mais, tributaire d'un matériau romanesque sans doute trop riche, l'adaptation juxtapose davantage une série de scènes tirées du roman, plutôt que de proposer une réelle continuité dramatique : pour mémoire, rappelons que, si la pièce rétablit la chronologie en faisant figurer en prologue L'Étang de Baugé (le chapitre XIII du roman), si le début suit fidèlement le texte original, les deux premiers tableaux reprenant la matière des deux premiers chapitres, ensuite il y a des coupes de plus en plus manifestes, nous passons du chapitre V au chapitre X entre le 3ème et le 4ème tableaux, puis du XII au XVIII de l'acte II à l'acte III, du XXI au XXXIII de l'acte III à l'acte IV, et surtout du XXXV au LX de l'acte IV à l'acte V. En tout, 15 chapitres utilisés dans la pièce, sur les 98 que compte le roman. On retient surtout un changement d'importance (Chicot devenu le frère adoptif de Diane), et la "fin heureuse" en faveur de laquelle, après Hamlet, après Une fille du Régent ou Le Chevalier de Maison-Rouge Dumas tranche : dans un dernier acte complètement inédit, contrairement à ce qui se passe à la fin du roman, Chicot se sacrifie en se faisant passer pour Bussy : il meurt, ce traître de Monsoreau également, mais Bussy est sauvé, et l'amour triomphe ! Quelques scènes hautes en couleurs également, la réunion secrète à l'abbaye Sainte-Geneviève à l'acte III, la procession de la Ligue dans Paris le dimanche suivant, des combats de rue, des perspectives en pan coupé, expliquent sans doute le succès de ce drame créé à l'Ambigu le 19 novembre 1860. Réduit de moitié en 1899, il fut joué pendant près d'un siècle, entrant finalement au répertoire de la Comédie-Française en 1958. Le roman ou la pièce firent l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques (par exemple dès 1909 en Italie) ou télévisuelles, mais on ne lui connaît pas de parodie. Dans son Dictionnaire Dumas, Claude Schopp rapporte que la pièce, originairement écrite en 1850, et reçue au Théâtre de la Gaîté le 19 octobre de la même année, avait été récrite par Dumas pour l'Ambigu-Comique en 1858, puis remaniée par Maquet. Publiée chez Michel Lévy en 1860, elle prit place ensuite dans le tome XXIII du Théâtre complet en 25 volumes.

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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