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Titre
La dame de Monsoreau Analyse Située historiquement entre La Reine Margot et Les Quarante-cinq, il y a dans l'uvre comme un écho du premier succès de Dumas au théâtre, Henri III et sa cour : même époque, mêmes protagonistes souvent (le Roi, Bussy, Guise), même ton flamboyant. Mais trente ans se sont écoulés, le romantisme n'est plus ce qu'il était, le théâtre non plus. Le romantisme ? Dumas l'est-il encore dans ce "théâtre-roman" dont Fernande Bassan dit qu'il constitue une catégorie à part du théâtre de notre auteur, à côté des drames romantiques, des drames modernes et des comédies ? Moins longue que La Reine Margot, la pièce dure quand même six heures, mais, tributaire d'un matériau romanesque sans doute trop riche, l'adaptation juxtapose davantage une série de scènes tirées du roman, plutôt que de proposer une réelle continuité dramatique : pour mémoire, rappelons que, si la pièce rétablit la chronologie en faisant figurer en prologue L'Étang de Baugé (le chapitre XIII du roman), si le début suit fidèlement le texte original, les deux premiers tableaux reprenant la matière des deux premiers chapitres, ensuite il y a des coupes de plus en plus manifestes, nous passons du chapitre V au chapitre X entre le 3ème et le 4ème tableaux, puis du XII au XVIII de l'acte II à l'acte III, du XXI au XXXIII de l'acte III à l'acte IV, et surtout du XXXV au LX de l'acte IV à l'acte V. En tout, 15 chapitres utilisés dans la pièce, sur les 98 que compte le roman. On retient surtout un changement d'importance (Chicot devenu le frère adoptif de Diane), et la "fin heureuse" en faveur de laquelle, après Hamlet, après Une fille du Régent ou Le Chevalier de Maison-Rouge Dumas tranche : dans un dernier acte complètement inédit, contrairement à ce qui se passe à la fin du roman, Chicot se sacrifie en se faisant passer pour Bussy : il meurt, ce traître de Monsoreau également, mais Bussy est sauvé, et l'amour triomphe ! Quelques scènes hautes en couleurs également, la réunion secrète à l'abbaye Sainte-Geneviève à l'acte III, la procession de la Ligue dans Paris le dimanche suivant, des combats de rue, des perspectives en pan coupé, expliquent sans doute le succès de ce drame créé à l'Ambigu le 19 novembre 1860. Réduit de moitié en 1899, il fut joué pendant près d'un siècle, entrant finalement au répertoire de la Comédie-Française en 1958. Le roman ou la pièce firent l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques (par exemple dès 1909 en Italie) ou télévisuelles, mais on ne lui connaît pas de parodie. Dans son Dictionnaire Dumas, Claude Schopp rapporte que la pièce, originairement écrite en 1850, et reçue au Théâtre de la Gaîté le 19 octobre de la même année, avait été récrite par Dumas pour l'Ambigu-Comique en 1858, puis remaniée par Maquet. Publiée chez Michel Lévy en 1860, elle prit place ensuite dans le tome XXIII du Théâtre complet en 25 volumes. François Rahier |
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