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Titre Cécile ou La robe de noces

Année de publication 1844

Genre Roman

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1792 à 1805

Résumé Cécile de Marsilly se présente à l'improviste chez une comédienne fameuse courtisée par le fils de Joséphine de Beauharnais, épouse de l'empereur. Elle lui propose d'acheter une magnifique robe savamment brodée. La comédienne achète sans discuter du prix, mais ne saura jamais pourquoi la vendeuse voulait se départir d'un si bel objet.

Après ce tableau d'ouverture, Dumas nous reporte aux derniers jours de Louis XVI aux Tuileries. Parmi ses plus loyaux sujets se trouvent le baron et la baronne de Marsilly ainsi que la mère de celle-ci, la marquise de Roche-Bertaud. Le baron est tué en faisant son devoir, forçant baronne et marquise à l'exil. Déguisées en paysanne, elles sortent de Paris. Direction Boulogne, puis Londres pour l'exil. Cécile, fille de la baronne alors âgée de quatre ans, les accompagne, non sans demander parfois où est son papa.

Ils reçoivent la protection d'un certain Duval, lié à la maison de la marquise, qui s'occupera de leur trouver un modeste cottage dans la campagne anglaise durant leur exil qu'elles croient temporaire.

Les trois femmes vivront en recluses. Cécile passe son enfance dans le jardin à aimer fleurs et oiseaux. La baronne réalise assez tôt que l'exil sera plus long tandis que la marquise reste accrochée à son monde du passé.

Les ressources financières se tarissent, la baronne charge Duval, devenu employé de banque, de monnayer ses bijoux, puis, un à un, ceux de la marquise.

Cécile grandit. Sa mère, qui souffre de consomption, veut la rapprocher d'Édouard, le fils des Duval. La marquise s'oppose à voir sa petite fille mariée à un roturier. Elle organise la rencontre de Cécile avec Henri, neveu d'une amie duchesse, aussi en exil. C'est le coup de foudre, bien que les jeunes gens restent chastes.

La baronne meure peu après. La marquise choisit de rentrer en France devenue Empire. Henri les accompagne. Cécile est heureuse. De sang bleu, Henri n'en est pas moins sans fortune. Il décide de partir en Guadeloupe faire fortune avec son oncle millionnaire. Duval lui prête de l'argent, une pacotille écrit Dumas, pour sa mission commerciale.

Pendant son expédition, Cécile taille et brode sa robe de noces. Plus Henri met du temps à revenir, plus la robe s'enrichit de savantes, élégantes broderies travaillées avec le plus grand soin. Un jour, peu après avoir complété son travail, un postier lui apporte un procès-verbal de l'État l'informant de la mort d'Henri, victime de la fièvre jaune durant son voyage de retour. Il ne reste plus à la malheureuse qu'à aller vendre la robe...

Analyse Il s'agit d'un exemple parfait de court roman écrit pour faire pleurer les midinettes. Dumas insiste sur le caractère pieux des jeunes gens, sur la bonté des personnages qui subissent leurs épreuves comme un cadeau de Dieu. Toutefois, il affirme aussi son rang de chef de file de l'école romantique: le mélodrame tourne au drame dans son dénouement.

L'aspect le plus intéressant de ce roman écrit sans collaborateur connu en même temps que Les trois mousquetaires, Fernande ou Le château d'Eppstein, c'est sans doute la grande maîtrise de Dumas à nous dépeindre l'opposition entre les valeurs aristocratiques désuètes de la marquise et le sens pratique quasi bourgeois de la baronne, forcée de survivre et d'assurer l'avenir de sa fille.

On appréciera aussi le caractère d'Henri, qui consent à s'abaisser au commerce seulement dans le but de faire un joli bénéfice qui pourrait l'affranchir lui et sa Cécile des affres du travail rémunéré à la semaine ou au mois. Force est d'admettre cependant que Cécile a plutôt mal vielli, ce qui rend improbable sa réédition.

Rudy Le Cours
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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