Titre
Ascanio
Année de publication
1843
Genre
Roman
Collaborateur(s)
Paul Meurice
Epoque du récit
1539-1545
Résumé
Fuyant l'Italie où sa fougue lui a valu des ennuis avec le pape
Paul III, Benvenuto Cellini célèbre sculpteur et orfèvre,
arrive à la cour de France sur l'invitation de François
Ier. Il est accompagné entre autres de son jeune apprenti Ascanio
qu'il aime comme un fils et dont la redoutable duchesse d'Etampes, alors
maîtresse du roi, est tombée amoureuse.
Bien
que légitime, l'installation par la force de Cellini dans le Grand
Nesle lui attire la haine de Mme d'Etampes et de son protégé
le prévôt de Paris Robert d'Estourville. En même temps,
il rencontre l'amour en la personne de la douce et charmante Colombe,
la fille du prévôt, qui malheureusement pour lui aime et
est aimée d'Ascanio...
La rivalité entre le maître et l'apprenti pourrait être
terrible sans la grandeur d'âme de Cellini qui, touché par
la force et la pureté de leur amour et surmontant sa douleur, renonce
à Colombe et décide de tout mettre en œuvre pour faire
échouer le mariage que la duchesse d'Etampes par jalousie, et le
prévôt de Paris par cupidité, ont décidé
pour Colombe.
Pour cela il va devoir faire face à la haine et à la fourberie
de Mme d'Etampes et de ses alliés, mais Benvenuto Cellini, fort
de son art et de ses amis, trouvera le moyen de faire triompher l'amour
de Colombe et d'Ascanio.
Analyse
Ce roman est directement inspiré des Mémoires
de Benvenuto Cellini (1498-1562) publiées pour la première
fois en français en 1822. En mettant en scène Cellini dans
Ascanio, Dumas change son côté
aventurier sans scrupule pour en faire un personnage certes fougueux,
coléreux, parfois violent jusqu'au crime, mais aussi intègre,
humain et dévoué à ceux qu'il aime.
Cette
adaptation contribue à faire d'Ascanio
un roman intéressant, que ce soit du point de vue historique (moeurs
et politique sous le règne de François Ier ), de l'intrigue
et de la diversité des personnages mis en scène.
Citons notamment:
- Colombe et Ascanio avec leur bonté, leur droiture, leur fraîcheur,
leur amour pur et naïf
- Cellini avec son talent, son impétuosité, son imagination,
sa loyauté et sa souffrance
- Mme d'Etampes avec son ambition, sa puissance, ses haines
- le prévôt de Paris avec sa cupidité, prêt
à tout y compris à sacrifier l'honneur de sa fille
- Jacques Aubry, jeune étudiant ami d'Ascanio, avec son insouciance
et son amour de la liberté qui, bien que non gentilhomme, va jusqu'à
risquer de mourir et se marie pour sauver son ami de la situation dans
laquelle il l'a mis par inadvertance
- le vicomte de Marmagne, gentilhomme sans scrupules avec sa lâcheté
et sa fourberie.
Ce roman n'a certes pas le rythme des Trois
mousquetaires mais on passe un bon moment à sa lecture. A noter
qu'une adaptation pour la scène a été faite
par Meurice en 1852 sous le nom de Benvenuto
Cellini. Et en 1888, Camille Saint-Saëns a fait un opéra
Ascanio tiré de cette pièce.
Nicole Vougny
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