Titre
Amaury
Année de publication
1843
Genre
Roman
Collaborateur(s)
Paul Meurice ?
Epoque du récit
1838-1840
Résumé
Amaury, orphelin, a été élevé par Léopold
d'Avrigny, médecin du roi et père de Madeleine. Les deux
jeunes gens ont grandi ensemble et l'amour s'est doucement installé
entre eux. Lorsque débute le roman, Amaury a 22 ans et Madeleine
18. Récemment, Léopold a prié Amaury de quitter la
maison et il est devenu désagréable. C'est qu'il a découvert
l'idylle et... qu'il est jaloux. Veuf, il a depuis longtemps reporté
tout son amour sur sa fille.
Depuis deux ans, la cousine de Madeleine, Antoinette, orpheline elle aussi,
est venue s'installer chez elle. Antoinette est aussi amoureuse d'Amaury,
mais tait ses sentiments pour ne pas nuire à Madeleine. La santé
de celle-ci, qui souffre de phtisie, s'aggrave rapidement. Lors d'une
crise très sérieuse, Amaury implore Léopold d'accepter
sa présence et de lui permettre d'épouser Madeleine. Le
père, comprenant que les jours de sa fille sont comptés,
accepte, bien malgré lui. Les projets de mariage redonnent vie
et espoir à Madeleine.
D'Avrigny donne un bal pour célébrer les fiançailles,
mais il implore sa fille de ne pas danser pour se ménager. Mais
Madeleine est horriblement jalouse d'Antoinette, et lorsqu'elle réalise
qu'Amaury offre une valse à sa cousine, elle le supplie de danser
plutôt avec elle. La valse emporte Madeleine et elle s'écroule,
victime d'une nouvelle crise. Au fil des jours, tous se succèdent
à son chevet. Mais, plus que la phtisie, c'est la jalousie qui
tue Madeleine. Dès que son fiancé et sa cousine s'absentent
en même temps, elle se morfond et s'inquiète. Léopold
implore donc Amaury de s'éloigner quelque temps, pour sauver sa
fille.
La veille du départ d'Amaury, Madeleine le supplie de passer une
heure auprès d'elle, sans chaperon, au jardin. Il accepte et, dans
cette atmosphère romantique, il embrasse sa fiancée qui
s'écroule aussitôt. Cette fois, plus rien ne pourra la sauver
et elle s'éteint quelques jours plus tard.
Léopold s'enferme dans sa maison de campagne, attendant que la
mort le réunisse à sa fille. Amaury, après avoir
pensé au suicide, voyage pour fuir tout contact et Antoinette vit
sagement à Paris, toujours amoureuse d'Amaury. Des mois plus tard,
celui-ci revient. Lors d'une visite à son père adoptif,
celui-ci lui fait réaliser qu'il est maintenant amoureux d'Antoinette
et approuve l'union. Amaury et Antoinette s'épousent au moment
où s'éteint Léopold.
Analyse
On ne peut imaginer histoire plus typique de l'époque romantique!
Tout y est: émotions, tressaillements, évanouissements,
pamoison, etc... Jeunes filles au salon, brodant tranquillement, chaperonnées
par une digne maîtresse anglaise; jeunes hommes qui folâtrent
et ont des «petites chéries» jusqu'à ce qu'ils
rencontrent le «vrai» amour qui les prendra tout entiers.
D'ailleurs, toute cette histoire est écrite pour illustrer, au
cours d'une causerie - passe-temps très agréable qu'apprécie
beaucoup Dumas lors de ses passages dans des salons parisiens - ce qu'est
«un amour dont on meurt» et «un amour dont on ne meurt
pas». L'auteur de l'histoire l'aurait reconstituée, dit-il,
à partir des journaux intimes du père de Madeleine et de
son fiancé, recréant ainsi, par bribes, cette belle histoire
d'amour. L'amour paternel, prouve-t-il par son récit, est celui
dont on meurt, tandis que l'amour d'un fiancé, s'il fait souffrir,
ne fait pas mourir et cède bientôt la place à un autre
amour, malgré toutes les promesses échangées.
Un récit intéressant, puisqu'il se promène entre
la vision du père et celle de l'amoureux, à travers les
passages de leurs journaux intimes. Il présente également
la vision d'Antoinette, à travers les lettres qu'elle échange
avec Amaury. Enfin, le narrateur s'insère par moments pour raconter
ce qui se passe entre les pages de ces journaux et de ces correspondances.
On ne doit pas chercher, dans ce roman, un grand récit historique.
Il faut plutôt le prendre comme un portrait, un instantané
de la vie parisienne saisie sous son aspect le plus romantique qui soit,
au début du siècle de Dumas.
Marie Douville
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