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Scène 6

                    SCENE VI
                    Christine, seule.
Mon sceau royal ! au monde autrefois son empreinte
Inspirait le respect et commandait la crainte.
Je devrais maintenant, pour armes, sur le sceau
Faire empreindre une aiguille en regard d'un fuseau.
Sur le chemin des rois l'oubli couvre ma trace ;
Mon nom, comme un vain bruit, s'affaiblit dans l'espace
Ce n'est plus qu'un écho par l'écho répété,
Et j'assiste vivante à la postérité.
Je crus que plus longtemps mon erreur fut profonde
Mon abdication bruirait dans le monde.
Pour le remplir encore, un but m'est indiqué :
Je veux reconquérir cet empire abdiqué.
Comme je la donnai, je reprends ma couronne,
Et l'on dira que j'eus le caprice du trône.
Prenant sa couronne.
Eh quoi ! ce faible poids a fatigué mon front,
Et d'une autre parure il a subi l'affront.
La mettant sur sa tête et se regardant dans une glace.
Il m'allait pourtant bien, ce brillant diadème !
Je me souviens du jour où le pouvoir suprême
Des mains de la régence entre mes mains passa,
Où, devant mon pouvoir, tout pouvoir s'effaça ;
Et bientôt je verrai,. dans sa treizième année,
Décembre ramener cette grande journée.
Monaldeschi entre.
Peuple, sénat, armée, inclinés devant moi,
Jurent de reconnaître et de suivre ma loi ;
Sur un trône d'argent, j'accueille leur hommage ;
A respecter leurs droits à mon tour je m'engage ;
Un cri d'amour répond à ce voeu solennel...
Apercevant Monaldeschi.
Grand Dieu ! Monaldeschi !...
Arrachant sa couronne et la posant sur la lettre au protecteur.
                                        De ma part, à Cromwell.

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