Scène 9
SCENE IX
Sentinelli, seul.
Ne crains rien, me voilà. – Marquis, je suis à toi !
Crois-tu que le lion, prêt à saisir la proie
Qu'il poursuivit un an, abandonne sa voie ?
Ne crains rien, me voilà... Trop longtemps comprimé,
Mon coeur dans son espoir est las d'être enfermé.
Il est temps à la fin que le volcan s'allume,
Depuis un an déjà qu'il mugit et qu'il fume.
Il est temps qu'à la fin il rejette au dehors
Sa haine qui bouillonne et surmonte ses bords.
Sa haine, seulement, que chaque instant aggrave,
Ne refroidira pas comme fait une lave.
Tu veux fuir ton destin ; mais, jusqu'à ton trépas,
A ton ombre attachés, mes pas suivront tes pas !
Il sort.
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