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Scène 5

                              SCENE V
Adèle, Olivier.

                              Olivier.
Rassurez-vous, madame : l'accident, quoique grave, n'est point dangereux.

                              Adèle.
Dites-vous vrai ?

                              Olivier.
Je réponds du blessé... Vous en rapportez-vous à ma parole ?... Mais vous mêmes, la frayeur, le saisissement...

                              Adèle.
Est-il revenu à lui ?

                              Olivier.
Pas encore. Mais votre pâleur ?...


                              Adèle..
Pourquoi donc l'avez-vous quitté ?...

                              Olivier.
Un de mes amis est près de lui... On m'a dit que vous désiriez avoir des nouvelles sûres... Puis j'ai pensé que vous aviez peut-être besoin...

                              Adèle..
Moi ?... moi ?... Il s'agit bien de moi !... Mais qu'a-t-il enfin ?... Qu'avez-vous fait ?

                              Olivier.
Les termes scientifiques vous effrayeront peut-être !

                              Adèle.
Oh ! non, non, pourvu que je sache... Vous comprenez, m'a sauvé la vie... C'est tout simple...

                              Olivier, avec quelque étonnement.
Oui, sans doute, madame... Eh bien, le timon, en l'atteignant, a causé une forte contusion au côté droit de la poitrine. La violence du coup a amené l'évanouissement ; j'ai opéré à l'instant une saignée abondante ;... et maintenant, du repos et de la tranquillité feront le reste... Mais il ne pouvait.
rester dans le vestibule, entoure de domestiques, de curieux ; j'ai donné, en votre nom, l'ordre qu'on le transportât ici.

                              Adèle.
Ici !...Etait-il donc trop faible pour être conduit chez lui ?...

                              Olivier.
Il n'y aurait eu à cela aucun inconvénient, à moins que l'appareil ne se dérangeât ; mais j'ai pensé qu'une reconnaissance, que vous paraissez si bien sentir, avait besoin de lui être exprimée...

                              Adèle.
Oui, certes. Bas. Et s'il allait parler, si mon nom prononcé par lui... Haut. Oui, oui, sans doute, vous avez bien fait...Mais il faut qu'il soit seul, n'est-ce pas ?... tout à fait seul quand il rouvrira les yeux... Vous-même passerez dans une autre chambre, car la vue d'un étranger,..

                              Olivier.
Cependant...

                              Adèle.
Ah ! vous avez dit que la moindre émotion lui serait funeste... Vous l'avez dit, ou, du moins, je le crois, n'est-ce pas ?

                              Olivier, la regardant.
Oui, madame,... je l'ai dit,... c'est nécessaire... Mais cette précaution n'est pas pour moi... pour moi, médecin.

                              Adèle.
Le voilà... Ecoutez, je vous prie... Dites qu'il a besoin d'être seul ;... que c'est vous qui ordonnez que personne ne reste près de lui. Clara entre avec des domestiques portant Antony. Déposez-le sur ce sofa... Clara, M. Olivier dit qu'il faut laisser le malade seul... que nous devons sortir tous... Vous voyez, docteur, que je donne l'exemple... Clara, tu tiendras compagnie à M. Olivier ; moi, je vais donner quelques ordres...
                                                            Adèle sort.

                              Olivier, à Clara.
Pardon, je m'assurais... Le pouls recommence à battre... Me voici.
Ils sortent. Antony reste seul un instant ; puis une petite porte se rouvre et Adèle entre avec précaution.

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