Scène 1
ACTE TROISIEME
Une auberge à Ittenheim, à deux lieues en deçà de Strasbourg.
SCENE PREMIERE
Antony,Louis, l'hôtesse.
Antony entre couvert de poussière et suivi de son domestique.
Antony, appelant.
La maîtresse de l'auberge ?
L’hôtesse, sortant de la pièce voisine.
Voilà, monsieur.
Antony.
Vous êtes la maîtresse de cette auberge ?
L'hôtesse.
Oui, Monsieur.
Antony.
Bien... Où sommes-nous ?... le nom de ce village ?
L’hôtesse.
Ittenheim.
Antony.
Combien de lieues d'ici à Strasbourg ?
L’hôtesse.
Deux.
Antony.
Il ne reste, par conséquent, qu'une poste d'ici à la ville ?
L’hôtesse.
Oui, monsieur,
Antony, à part.
Il était temps. Haut. Combien de voitures ont relayé chez vous aujourd'hui ?
L’hôtesse.
Deux seulement.
Antony.
Quels étaient les voyageurs ?
L’hôtesse.
Dans la première, un homme âgé avec sa famille.
Antony.
Dans l'autre ?
L’hôtesse.
Un jeune homme avec sa femme ou sa soeur.
Antony.
C'est tout ?
L hôtesse.
Oui, tout.
Antony, à lui-même.
Alors, c'est bien elle que j'ai rejointe et dépassée à deux lieues de ce village, en sortant de Vasselonne... Dans une demi-heure ou trois quarts d'heure, elle sera ici ; c'est bon.
L'hôtesse.
Monsieur repart-il ?
Antony.
Non, je reste. Combien y a-t-il maintenant de chevaux de poste dans votre écurie ?
L’hôtesse.
Quatre.
Antony.
Et, quand vous en manquez, est-il possible de s'en procurer dans ce village ?
L’hôtesse.
Non, monsieur.
Antony.
J'ai aperçu sous la remise, en entrant, une vieille berline ; est-elle à vous ?
L’hôtesse.
Un voyageur nous a chargé de la vendre.
Antony.
Combien ?
L'hôtesse.
Mais...
Antony.
Faites vite, je n'ai pas le temps.
L'hôtesse.
Vingt louis.
Antony.
Les voici ; rien n'y manque ?
L'hôtesse.
Non.
Antony.
Combien de chambres vacantes dans votre auberge ?
L'hôtesse.
Deux au premier étage.
Antony.
Celle-ci ?
L’hôtesse, ouvrant la porte de communication.
Et celle-là.
Antony.
Je les retiens.
L’hôtesse.
Toutes deux ?
Antony.
Oui. Si cependant un voyageur était obligé de rester ici cette nuit, vous me le diriez, et peut-être en céderais-je une.
L'hôtesse.
Monsieur a-t-il autre chose à commander ?
Antony.
Qu'on mette à l'instant même, vous entendez, à l'instant, les quatre chevaux à la berline que je viens d'acheter, et que le postillon soit prêt dans cinq minutes.
L'hôtesse.
C'est tout ?
Antony.
Oui, pour le moment ; d'ailleurs, j'ai mon domestique, et, si j'avais besoin de quelque chose, je vous ferais appeler...
L'hôtesse sort.
Chapitre précédent | Chapitre suivant
|