Dieu dispose Vous êtes ici : Accueil > Accueil > Bibliothèque
Page précédente | Imprimer

Chapitre LIII
La mère et la fille

Le premier cri de Christiane avait été : « Je veux voir ma fille ! » Son premier mouvement avait été de courir vers le château.
Gretchen avait suivi Christiane.
Gamba avait suivi Gretchen.
Christiane était en proie à une émotion inexprimable. Cet enfant qu'elle avait cru mort, qu'elle n'avait pas même connu, qui était mort presque avant de naître, cet enfant vivait.
Ainsi, pendant qu'elle se croyait seule au monde, pendant qu'elle chantait sur les théâtres, et qu'elle allait de ville en ville traîner son isolement à travers les foules, pendant qu'elle donnait son âme à tous, n'ayant personne à qui donner sa vie, elle avait une fille!
Elle qui s'était faite cantatrice, ne pouvant plus être femme, elle aurait pu être mère !
Et comment retrouvait-elle cette fille ? Dans quelle situation terrible ! Sa fille était mariée à son mari !
N'importe ! Elle courait toujours vers le château. Mais, tout à coup, elle ralentit son pas. Une réflexion l'arrêtait.
Qu'allait-elle dire à Frédérique ? Si elle lui disait : « Je suis ta mère ! » comme Frédérique ne pouvait pas tarder à savoir qu'Olympia était Christiane, comtesse d'Eberbach, c'était lui apprendre qu'elle avait épousé le mari d'une autre, et, chose plus affreuse, qu'elle avait épousé celui qui pouvait être son père.
Et puis, Frédérique interrogerait avidement sa mère retrouvée. Faudrait-il lui révéler tout le passé, lui expliquer les crimes et les malheurs qui l'avaient jetée dans ces cruelles péripéties, épouvanter cette âme pure et virginale du récit des monstrueuses scélératesses de Samuel Gelb ? Effroyable récit qui aurait pour conclusion ce mot effroyable : Ce démon est peut-être ton père !
Ce doute affreux qui l'avait vaincue, elle, et qui l'avait précipitée dans le Trou de l'Enfer, allait-elle en bouleverser la chaste ignorance de son enfant ?
Dans ce lugubre pêle-mêle de misères et de forfaits qui avait troublé et séparé la vie de tant d'êtres faits pour s'aimer, la Providence, poursuivant toujours son œuvre, comme un fleuve de cristal sous des rochers hideux, avait miraculeusement préservé l'innocente Frédérique.
élevée par Samuel, mariée à Julius, aimée de Lothario, elle n'avait pas une tache, pas une éclaboussure, pas une ombre à son front limpide et charmant. était-ce Christiane qui devait lui révéler le mal, qu'elle ne connaissait que de nom ? C'était bien le moins que Frédérique, épargnée par l'amant, par le mari et par le monstre, le fût aussi par sa mère !
- Vous réfléchissez et vous souffrez, madame, dit Gretchen à Christiane.
- Non, j'ai pris mon parti, dit Christiane répondant à sa propre pensée autant qu'à la question. Il ne faut rien dire à Frédérique.
Elle se remit à marcher plus résolument.
Et cependant, retrouver sa fille, la retrouver à dix-sept ans, belle, grande, pure, les yeux pleins de clarté et le cœur plein de tendresse ; n'avoir aux lèvres qu'un mot : « Ma fille ! » et fermer ses lèvres ; n'avoir qu'à ouvrir les bras pour y serrer son rêve, et fermer ses bras ; n'était-ce pas là un effort au-dessus de la puissance humaine ? Christiane pourrait-elle se contenir ? Quand même sa bouche ne dirait pas une parole, est-ce que son geste, ses yeux, ses larmes ne parleraient pas ?
Allons ! elle pouvait toujours essayer.
En arrivant près de la grille du château, elle s'arrêta encore, et se tourna vers Gretchen et vers Gamba.
- Vous ne dites pas qui je suis, dit-elle. Moi seule verrai s'il faut que je me nomme. Vous, pas un mot.
- Soyez tranquille, dit Gretchen.
- Moi, je sais me taire, ajouta le bohémien. Au reste, vous n'avez pas besoin de moi là-haut. Je vais rester à vous attendre là, au clair de la lune. Je ne sais pas pourquoi j'irais me coiffer d'un plafond lorsque je puis avoir le ciel pour chapeau.
Tandis que Gamba parlait, Gretchen avait sonné et le portier avait ouvert.
à la question de la chevrière, le portier répondit qu'il était tard, et que la comtesse d'Eberbach pourrait bien être couchée.
- Oh ! dit Gretchen, elle se relèvera.
Gretchen et Christiane allèrent vers le perron, laissant Gamba sur la route.
La femme de Hans vint leur ouvrir. Frédérique, en effet, venait d'achever de souper et était montée dans sa chambre. Mais Mme Trichter, que Gretchen demanda, se chargea d'aller prévenir sa maîtresse.
Mme Trichter redescendit, et fit monter Gretchen et Christiane dans le petit salon contigu à la chambre de la comtesse. Il n'y avait pas une minute qu'elles y étaient, et que Mme Trichter les avait laissées, lorsque Frédérique entra, inquiète de ce qu'on lui voulait et tout émue.
Mais quelqu'un qui éprouvait une bien autre émotion, c'était Christiane.
Elle voyait pour la première fois sa fille à dix-sept ans ! Dieu lui avait supprimé l'enfant pour lui donner la femme. Elle n'avait pas eu sa fille jour à jour, peu à peu, toute petite d'abord, puis plus grande, puis plus grande encore. Elle l'avait tout d'un coup toute faite.
Quoi ! cette noble et complète créature était sa fille ! C'était là une idée, c'était là une joie que son pauvre cœur n'avait pas la force de supporter.
Et elle restait là, muette, pâle, le cœur gonflé de larmes, fixant sur Frédérique des yeux pleins d'admiration pour le présent et pleins de désespoir pour le passé. à travers la joie de la retrouver, elle éprouvait une immense douleur à l'idée des événements qui l'avaient séparée d'elle.
Frédérique se sentit d'abord mal à l'aise sous ce regard si joyeux et si triste. Elle y devinait un mystère.
Elle essaya de rompre le silence.
- Madame ? dit-elle d'un ton qui demandait l'explication de cette visite à cette heure.
Christiane ne répondit pas.
- Gretchen me fait dire que vous aviez à me parler, continua Frédérique.
- Oh ! oui, répondit Christiane. J'ai à vous parler, mais j'ai à vous voir d'abord. Laissez-moi vous retarder. Vous êtes belle !
Frédérique se tut un moment, embarrassée.
- Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous, madame ? essaya-t-elle de demander. Vous paraissez tout émue.
- Qui je suis ? répondit Christiane avec une explosion de tendresse.
Mais elle se contint.
- Je suis, reprit-elle plus tranquillement, je suis la personne que vous annonce la lettre du comte d'Eberbach.
- Ah ! s'écria Frédérique, c'est vous, madame, qui venez me chercher pour me ramener auprès de lui.
- C'est moi.
- Soyez la bienvenue, alors ; M. le comte me dit dans sa lettre de vous écouter et de vous respecter comme lui-même. Mais comment va-t-il ? Pourquoi n'est-il pas venu lui-même ?
- Il va mieux, et il ira bien tout à fait lorsque vous l'aurez rejoint. Une affaire essentielle à terminer l'a empêché de venir. Oh ! sans cela, ni la fatigue ni la maladie ne l'auraient retenu loin de vous. Ne pouvant quitter Paris, il m'a priée de venir à sa place.
- Pardonnez-moi une indiscrétion, madame, dit Frédérique, mais la lettre du comte a négligé de me dire qui vous étiez, et je ne sais pas même à qui j'ai l'honneur de parler.
- Je m'appelle... On m'appelle Olympia.
- Olympia ! s'écria Frédérique. Vous seriez cette célèbre cantatrice dont M. Samuel Gelb m'a quelquefois parlé.
- C'est moi, en effet.
- Pardon, encore, madame ; mais alors, oui, M. Samuel Gelb me l'a dit, M. le comte d'Eberbach vous a aimée.
- Autrefois, c'est possible, repartit Christiane. Oh ! mais il y a si longtemps ! ajouta-t-elle en jetant un regard de mélancolie douloureuse sur les murailles du petit salon où elles étaient.
- M. le comte vous a aimée quelques mois avant notre mariage, dit Frédérique, dont le visage prit aussitôt une expression triste et contrainte.
- Qu'avez-vous ? demanda Christiane.
- Excusez-moi, madame, je suis jeune et bien neuve dans les choses du monde. Mais ce monde ne trouvera-t-il pas étonnant que ce soit vous précisément que M. le comte ait choisie pour aller chercher et ramener sa femme ?
- Ah ! vous doutez de moi ! s'écria Christiane, atteinte au cœur.
Des soupçons indistincts traversaient en effet l'âme de Frédérique. Elle se rappelait l'impression qu'elle avait éprouvée en lisant le matin cette lettre où le comte la tutoyait pour la première fois. Ce tutoiement, où elle craignait de reconnaître la familiarité du mari, et cet envoi d'une femme qui, si elle n'avait pas été la maîtresse du comte, avait été du moins aimée par lui, et qui, dans tous les cas, était une actrice, se mêlaient dans l'esprit de Frédérique et lui inspiraient une inquiétude singulière.
- Vous ne dites rien ? reprit Christiane. Ainsi, vous vous défiez de moi ?
- Pardonnez-moi, mais hélas ! qu'est-ce qui me répond de vous, madame ? demanda la pauvre Frédérique.
- Moi, dit en s'avançant Gretchen, qui avait assisté silencieusement jusque-là à cette pénible scène.
- Vous ? repartit Frédérique avec un geste moitié d'espoir, moitié de crainte.
- Oui, moi, poursuivit Gretchen, qui comprit peut-être ces appréhensions ; moi qui ai veillé sur vous depuis que vous êtes au monde, moi qui ai fait tant de longues lieues à pied pour voir votre visage quelques minutes, moi qui sais qui vous êtes, et qui est madame.
- Eh bien ! dit Frédérique, si vous le savez, Gretchen, dites-le moi, je vous en prie, je vous en supplie.
- Je ne le puis, répondit Gretchen.
- Oh ! c'est qu'alors vous ne le savez pas, reprit Frédérique secouant tristement la tête. Ou bien vous ne tenez pas beaucoup à ce que je vous croie toutes les deux, puisque vous pourriez me convaincre avec un mot, et que ce mot, vous ne le dites pas.
- Il y a des secrets dont on n'est pas maître, reprit Gretchen. Au nom de votre bonheur, croyez-moi sans que je parle.
- Enfin, pourquoi aurais-je confiance en vous, lorsque vous n'avez pas confiance en moi ?
- Mais la lettre de M. le comte d'Eberbach ? objecta Christiane.
- Mon Dieu ! elle ne dit rien, cette lettre, répondit Frédérique. D'ailleurs, sais-je, moi, l'empire que vous pouvez avoir sur lui ? Sais-je où l'on veut me mener ? Oh ! je souffre plus que vous de ma défiance. Elle n'est pas dans mon caractère, et je suis bien fâchée si je vous offense, madame, mais je suis ignorante de tout. On me dit que j'ai des ennemis, je suis seule, perdue, loin de tout ce qui m'aime et protège, et je suis obligée de prendre garde à ce qu'on me fait faire.
Christiane, atterrée, regardait crouler son espérance et sa joie.
- Oh ! dit-elle d'une voix profonde, je n'aurais pas cru que ce serait de cette manière que nous nous rencontrerions. J'aurais pensé que rien qu'en voyant ma figure, rien qu'en entendant ma voix, quelque chose de vous se serait ému, un instinct aurait tressailli dans votre poitrine, vos bras se seraient ouverts d'eux-mêmes. J'aurais espéré qu'en nous mettant en présence l'une de l'autre, en faisant ce double miracle de nous ressusciter toutes deux, en rompant pour nous rapprocher la pierre d'un sépulcre, la divine Providence n'élèverait pas entre nous un mur plus dur et plus inflexible que le granit des tombeaux : la défiance.
- Que voulez-vous dire ? demanda Frédérique, attendrie par l'accent et ne comprenant pas les paroles.
- écoutez, dit Christiane en fixant sur Frédérique des yeux pleins de tendresse et de larmes.
C'était trop fort pour son pauvre cœur. Elle avait déjà bien assez souffert de ne pouvoir que couver du regard son enfant sans pouvoir l'embrasser ; mais se laisser soupçonner, mépriser, haïr par elle, c'était là une chose au-dessus de ses forces.
- écoutez, recommença-t-elle. Oui, je vais parler. Tant pis ! Mon cœur déborde. Je ne peux pas être soupçonnée par vous, c'est trop cruel pour moi ; et puis, quand je vous aurai parlé, vous verrez que c'est impossible. Frédérique, vous doutez de la parole de Gretchen ; cependant elle a dû vous dire qu'elle avait connu votre mère, et qu'elle vous parlait en son nom.
- Ma mère, dit Frédérique, elle n'a jamais voulu me la nommer.
- Et si votre mère venait elle-même.
- Ma mère est vivante ! s'écria Frédérique en tressaillant.
- Si elle était vivante, poursuivit Christiane, et si, sans intermédiaire, cette fois, elle venait à vous, si elle vous disait ce que vous avez à faire, vous défieriez-vous aussi de votre mère ?
- Si ma mère venait à moi, répondit Frédérique toute tremblante, oh ! madame, ayez pitié de moi, ne me faites pas une fausse joie ; je suis trop jeune, vous me tueriez. Si ma mère venait à moi, elle ferait de moi ce qu'elle voudrait, et elle n'aurait qu'à faire un geste, je serais trop heureuse de lui obéir absolument et aveuglément.
- Eh bien ! s'écria Christiane, eh bien ! regardez.
Et, levant la main sur le mur, elle désigna le portrait qui avait tant ému Lothario, et qui avait aussi frappé Frédérique à son arrivée.
- Ce portrait... dit Frédérique.
- Ce portrait, reprit Christiane, c'est celui de ma sœur. N'avez-vous pas remarqué comme il vous ressemble ? Et cette ressemblance ne vous a-t-elle pas dit que vous étiez de la famille ?
- Oh ! madame, mais alors ?...
- Frédérique, regarde-moi. Frédérique, embrasse-moi, je suis ta mère !
Christiane jeta ce mot d'un tel cri et d'un tel geste, que Frédérique se sentit remuée jusqu'au fond des entrailles.
- Ma mère ! s'écria-t-elle.
Et elle se jeta en pleurant et en souriant dans les bras de Christiane.
- Oui, reprit Christiane en la couvrant de baisers ; oui, ma fille, mon enfant, mon trésor. Je ne voulais pas te le dire, à cause de choses que tu sauras ; mais cela a été plus fort que moi. Te retrouver défiante, c'était pire que de ne pas te retrouver du tout.
Et Frédérique, de son côté, disait à travers ses larmes et ses élans de joie :
- Chère mère ! vous vous êtes fait attendre dix-sept ans. Mais quelque chose me disait toujours : Elle reviendra. Quel bonheur ! J'ai ma mère ! La voilà ! ô chère mère ! que je suis donc heureuse de vous revoir !
Christiane répondait à tout cela par des pleurs et des baisers.
Gretchen s'était éloignée un peu pour laisser toute liberté à ces effusions. Elle s'était agenouillée dans un coin du petit salon, et elle priait.
- Ainsi, demanda Frédérique, ce portrait est celui de ma tante ?
- Oui, mon enfant, de la mère de Lothario, qui est ton cousin.
- Et mon père, reprit Frédérique, vous ne m'en parlez pas. Est-ce qu'il n'existe plus ?
- Si ! il existe.
- Ah ! je le connaîtrai donc aussi ! Comme la Providence est bonne !
- Tu le connais déjà, répondit Christiane.
- Je connais mon père, dit Frédérique.
- Oui, répondit Christiane. Dieu soit béni, je puis te le nommer, puisque le ciel, dans sa bonté pour nous, ne lui a mis au cœur pour toi que la seule tendresse qu'il pût, qu'il dût avoir, puisqu'il est resté ton père.
- De qui donc parlez-vous ? demanda Frédérique inquiète.
- Chère enfant, ne t'effraie pas à la nouvelle que je vais t'apprendre. Dieu nous a sauvés dans le passé, et l'avenir s'arrange dans ce moment. N'aie aucune inquiétude. Ton père... ton père est le comte d'Eberbach.
- Le comte ! s'écria Frédérique en devenant toute pâle.
- Ne te trouble pas, mon enfant, je te répète que tout s'arrangera pour ton bonheur. Nous déferons ce mariage, et tu épouseras Lothario. Va, me voici près de toi, il ne t'arrivera plus de soucis et de douleur, je les empêcherai de passer.
- Mais mon père, interrogea Frédérique, m'a donc bien complètement ignorée jusqu'à ce jour.
- Il ne savait même pas que tu fusses au monde. Oh ! ce serait une histoire trop longue à te raconter. Tu la sauras un jour. Ton père et moi, nous avons été bien longtemps séparés. Il m'a crue morte. Comment et pourquoi tout cela est arrivé, ne me le demande pas maintenant. Ne remuons pas ce douloureux et terrible passé. Mais maintenant ton père sait que je suis vivante. Nous nous sommes revus et reconnus. Il sait que je suis sa femme, et il va savoir que tu es sa fille. Deux raisons, dont une seule suffirait, pour qu'il revienne à moi et pour qu'il te rende à Lothario.
- Il le voudra, dit Frédérique, mais le pourra-t-il ? Pour tout le monde, pour la loi, pour la religion, je suis sa femme. Dira-t-il que je suis sa fille ? Excepté pour Dieu, je serai perdue à jamais. Dira-t-il que vous êtes sa femme, et qu'il s'est marié deux fois ? Vous voyez bien, ma mère, qu'il n'y a pas d'issue, et que le malheur nous tient ! Vous avez beau me consoler, mon mauvais sort est plus fort que votre affection et votre dévouement.
- La crise est difficile, en effet, dit Christiane ; mais calme-toi, ma chère fille, nous en sortirons.
- Par où ?
- Ton père a un moyen.
- Lequel ?
- Je ne sais pas ; mais il en a un.
- Qui vous l'a dit ?
- Lui.
- Il vous a dit cela pour vous tranquilliser, comme vous me tranquillisez dans ce moment. Mais, s'il avait un moyen, il vous aurait dit lequel. S'il vous en a fait mystère, c'est qu'il n'en a pas.
- Il en a un. Il m'a parlé d'un accent, qui, je te le jure, ne mentait pas.
- Vous avez beau dire tous les deux, insista Frédérique, je sens bien que nous sommes dans une situation d'où nous ne pouvons jamais sortir.
- écoute, dit Christiane, ton père nous attend à Paris. Il faut que nous y allions pour veiller sur lui, d'abord. Eh bien ! tu es sa fille et je suis sa femme. Nous nous mettrons à deux pour lui arracher son secret, et il nous le dira.

Chapitre précédent | Chapitre suivant

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
Haut de page
Page précédente