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Chapitre LIV


Amédée de la Ponce. – Il m'apprend ce que c'est que le travail. – M. Arnault et ses deux fils. – Voyage en diligence. – Un monsieur confit en douceurs. – J'apprends à quel péril j'ai échappé.

Après le jugement injuste porté contre nous à Villers-Hellon, j'étais retourné à Villers-Cotterêts, et, las de mon séjour dans les régions aristocratiques, d'où je venais d'être précipité, je m'étais revu avec bonheur dans le monde que j'avais préféré à celui-là, et où je trouvais la satisfaction complète de tous mes désirs de coeur et de tous mes besoins d'orgueil.
Adèle m'avait d'abord assez mal reçu, mais j'en avais été quitte pour une bouderie de quelques heures. Au bout de ce temps, son joli visage s'était éclairci peu à peu, et avait fini par me sourire avec le parfum et la fraîcheur d'une fleur qui s'ouvre. On pourrait dire de cette charmante enfant qu'elle avait le sourire rose.
En même temps que se développaient ces jeunes amours – qui devaient, hélas ! avoir la durée éphémère des amours de seize ans, des amitiés qui devaient durer toute la vie, prenaient racine dans mon coeur.
J'ai déjà parlé d'Adolphe de Leuven, arrivé tout à coup pour prendre, en dehors de mes amitiés d'enfance, une place importante dans ma vie. Qu'on me permette de dire un mot d'un autre ami à moi, qui devait achever, en m'ouvrant certains horizons, l'oeuvre d'avenir commencée par le fils du comte de Ribbing.
Un jour, on vit passer dans les rues de Villers-Cotterêts un jeune homme de vingt-six ou vingt-sept ans, portant, avec une rare élégance, l'uniforme d'officier de hussards.
Il était impossible d'être à la fois plus beau et plus distingué que ce jeune homme. Peut-être même eût-on reproché à son visage quelque chose de trop féminin, si un magnifique coup de sabre qui, sans rien gâter à la régularité de ses traits, commençait au côté gauche du front et finissait à l'angle droit de la lèvre supérieure, n'eût mis sur cette douce physionomie le cachet du courage et de la virilité. On le nommait Amédée de la Ponce.
Quel hasard, quel caprice, quel besoin, l'amenait à Villers-Cotterêts ? Je n'en sais rien... Venait-il, en touriste désoeuvré, dépenser là ses cinq ou six mille francs de rente ? C'est probable. Ce pays lui plut, il s'y arrêta, et, au bout d'un an de séjour, il devint le mari d'une charmante et douce jeune fille, amie de ma soeur, et que l'on nommait Louise Moreau.
Il en résulta une belle enfant blonde, que je voudrais bien revoir aujourd'hui, et qu'alors nous baptisâmes, à cause de sa douceur, de la blancheur de sa peau et de ses cheveux de lin, du nom de Mouton.
Depuis bien longtemps, je vous ai perdu de vue, mon cher de la Ponce ! Quelque part que vous soyez, si vous lisez ces lignes, retrouvez-y le témoignage toujours vivant, toujours réel, de mon éternelle amitié.
Car vous avez fait beaucoup pour moi, mon ami. Vous m'avez dit : « Croyez-moi, mon cher enfant, il y a autre chose dans la vie que le plaisir, que l'amour, que la chasse, que la danse et que les folles aspirations de la jeunesse ! Il y a le travail. Apprenez à travailler... c'est apprendre à être heureux. »
Et vous aviez raison, mon ami. Pourquoi, à part la mort de mon père, la mort de ma mère et la mort du duc d'Orléans, pourquoi n'ai-je jamais eu une douleur que je n'aie fait plier sous moi, un chagrin que je n'aie surmonté ? C'est que vous m'aviez fait faire la connaissance du seul ami qui console le jour, qui console la nuit, que l'on a sans cesse près de soi, accourant au premier soupir, vous versant ce baume à la première larme : vous m'avez fait faire la connaissance du travail.
O bon et cher Travail, qui emportes dans tes bras puissants ce lourd fardeau de l'humanité qu'on appelle la douleur ! divinité au visage toujours souriant, à la main toujours ouverte et étendue !... ô bon et cher Travail, toi qui ne m'as jamais donné l'ombre d'une déception !... Travail, je te remercie !
De la Ponce parlait, comme sa langue maternelle, l'italien et l'allemand. Il offrit de m'apprendre, dans mes moments perdus – et Dieu sait si à cette époque j'avais des moments perdus –, il offrit de m'apprendre l'allemand et l'italien.
Nous commençâmes par l'italien. C'était la langue facile ; c'était ce miel dont parle Horace, et dont on dore, pour l'enfant malade, les bords de la tasse au breuvage amer.
Un des livres dans lesquels j'appris l'italien était le beau roman d'Ugo Foscolo, que j'ai traduit depuis sous le titre de Dernières lettres de Jacopo Ortis.
Ce livre me donna une idée, un aperçu, une intuition de la littérature romanesque, qui m'était tout à fait inconnue.
Au bout de deux mois, je parlais assez correctement l'italien, et je commençais à traduire la poésie.
Je préférais de beaucoup cela à mes ventes, à mes contrats de mariage et à mes obligations et transports de chez maître Mennesson.
Au reste, il s'était fait dans l'étude un changement tout à l'avantage de mon éducation littéraire, s'il s'était au désavantage de mon éducation notariale. Niguet, ce fameux maître clerc qui avait dénoncé à M. Mennesson tous mes désappointements amoureux, avait acheté, dans une petite ville voisine de la nôtre, une étude que Lafarge, je crois, avait été obligé de revendre, n'ayant pas trouvé de femme qui la lui payât ; et Paillet, un de mes amis, plus âgé que moi de six ou huit ans, avait succédé à Niguet, en qualité de maître clerc.
Paillet était riche ; Paillet avait une charmante propriété à deux lieues de Villers-Cotterêts ; Paillet avait des goûts de luxe. Par conséquent, il me pardonnait bien plus facilement que Niguet, vieux basochien sans caprices et tout entier à son affaire, le seul luxe que je pusse me donner : celui de la chasse, de la danse et de l'amour.
Il en résultait qu'au lieu de m'encourager dans la voie étroite et ardue du notariat de province, Paillet me permettait d'ouvrir mes yeux vers tous les horizons, comprenant instinctivement, sans doute, que celui qu'on me faisait n'était pas le mien. On verra, de son côté – à part l'influence morale de la Ponce et de Leuven –, quelle influence matérielle Paillet eut sur ma destinée.
J'étais donc parfaitement heureux de l'amour de ma mère, d'un amour plus jeune et plus doux, naissant à côté de celui-là sans lui nuire, de l'amitié de la Ponce et de Paillet, quand de Leuven vint compléter ce bien-être, auquel ne manquait que cette médiocrité dorée dont parle Horace, pour ne me laisser à peu près rien à désirer. On apprit tout à coup que M. Deviolaine se retirait avec sa famille dans sa propriété de Saint-Remy, et louait sa maison de Villers-Cotterêts au comte de Ribbing.
Ainsi, cette maison dans laquelle j'avais été élevé, cette maison peuplée pour moi d'un monde de souvenirs, passait des mains d'un parent aux mains d'un ami.
Ce qui avait surtout séduit M. de Leuven, c'était ce beau jardin, dans lequel il allait reprendre ses exercices de jardinage, interrompus par les ventes successives de Brunoy et de Quincy.
Au reste, le comte de Ribbing n'avait pas éprouvé la moindre persécution, et soit que Louis XVIII ignorât son séjour en France, soit qu'il fermât les yeux sur ce séjour, il n'était aucunement inquiété.
De Leuven et son père vinrent donc s'établir à Villers-Cotterêts, où madame de Leuven les rejoignit au bout de quinze jours.
De son côté, de la Ponce loua une maison située à l'extrémité de la rue de Largny, ayant un grand jardin et une grande cour, et qui était la première à gauche, en venant de Paris.
Il y eut bientôt trois parts de mon temps faites : une pour mes amitiés, l'autre pour mes amours, et la troisième pour mon travail de notariat.
Ma mère était peut-être un peu oubliée dans tout cela, me dira-t-on.
Est-ce qu'une mère est oubliée ? est-ce qu'elle n'est pas toujours là, présente ou absente ? est-ce que je ne rentrais pas dix fois, vingt fois par jour à la maison ? est-ce que, chaque fois que je rentrais, je n'embrassais pas ma mère ?
Tous les jours, nous nous réunissions, de Leuven, de la Ponce et moi. C'était, en général, chez de la Ponce le rendez-vous ; nous avions transformé en tir au pistolet la cour dont j'ai dit un mot, et, chaque jour, nous usions chacun vingt ou trente balles.
De Leuven avait d'excellents pistolets allemands, des Kukenreiter. Ces pistolets étaient d'une justesse merveilleuse, et nous étions arrivés tous trois à tirer avec une telle précision, que, lorsqu'on doutait de notre adresse, chacun de nous tenait la carte qui servait de but, tandis que l'autre tirait.
Jamais l'un de nous ne fit à l'autre une égratignure.
Je me souviens qu'après un jour de grande pluie, nous trouvâmes, je ne sais comment, cette cour sombre et humide pleine de grenouilles. C'était un nouveau but tout trouvé : nous exterminâmes les grenouilles à coups de pistolet.
De temps en temps, de Leuven nous lisait ou une fable ou une élégie de sa façon ; seulement, guéri de ses erreurs géographiques par l'événement nocturne de Villers-Hellon, il ne prenait plus le midi pour le nord, l'Espagne pour la Sibérie.
Un matin, une grande nouvelle se répandit dans la ville.
Trois étrangers venaient d'arriver chez M. de Leuven : M. Arnault et ses deux fils, Telleville et Louis Arnault.
M. Arnault, l'auteur de Germanicus et de Marius à Minturnes, était, à cette époque, un magnifique vieillard d'une soixantaine d'années, encore plein de verdeur sous les boucles blanches de ses cheveux, fins comme de la soie. Il était impossible d'avoir plus d'esprit que lui, esprit de riposte surtout, frappant aussi rapidement à son but que le fait, après la parade et par un coup droit, le maître le plus exercé.
Le seul défaut qu'on pût adresser à cet esprit, c'était sa mordante incisivité ; mais, comme les blessures faites par de belles dents, les morsures du poète ne portaient jamais de venin avec elles.
M. Arnault avait fait connaissance avec le comte de Ribbing à cette fameuse table d'hôte où ce dernier avait donné un soufflet à un colonel étranger.
Depuis ce jour, M. de Leuven, si français par le coeur, et M. Arnault, si français par l'esprit, s'étaient voué une amitié que rompit la mort, mais en la léguant des pères aux enfants.
Telleville Arnault était un jeune officier d'une jolie figure, d'un esprit charmant, d'une bravoure éprouvée. Un duel qu'il venait d'avoir avec Martainville avait fait grand bruit dans le monde littéraire.
Ce duel avait eu lieu à propos de Germanicus.
Louis était encore un enfant de notre âge, à peu près.
Je me privai, par discrétion, d'aller chez Adolphe pendant tout le temps qu'y demeurèrent M. Arnault et ses fils ; mais, M. Deviolaine les ayant invités à une chasse au lapin, au bois du Tillet, je fus de cette chasse, et la connaissance, commencée par raccroc dans les promenades au parc, s'acheva le fusil à la main.
Telleville avait un petit fusil de Prélat, avec lequel il fit des miracles. Ce fusil, qui n'avait pas quatorze pouces de canon, faisait mon admiration, à moi qui croyais encore à la longueur du canon, et qui chassais avec des fusils de siège.
En quittant Villers-Cotterêts, M. Arnault emmena de Leuven.
Ce fut un profond crève-coeur pour moi que de voir partir Adolphe. J'avais deux souvenirs de Paris, l'un pris en 1806, l'autre pris en 1814. Ces deux souvenirs suffisaient à me faire envier ardemment le sort de tout élu partant pour Paris.
Je restai avec de la Ponce, et je redoublai d'ardeur dans mon étude de l'italien. Bientôt je fus assez fort sur la langue de Dante et de l'Arioste passer à celle de Schiller et de Goethe ; mais, là, ce fut autre chose.
Après trois ou quatre mois de travail, de la Ponce me mit à même d'un roman d'Auguste Lafontaine ; la tâche était trop difficile, je m'y brisai.
L'allemand fut abandonné sans que j'aie jamais eu le courage de m'y remettre.
La première impression dramatique que j'éprouvai d'une façon sérieuse remonte à cette époque.
Je ne sais quel nabab était venu passer un acte chez maître Mennesson, et, dans sa générosité inouïe, avait laissé cent cinquante francs pour l'étude.
La répartition avait été faite par M. Mennesson de cette façon : soixante et quinze francs à Paillet ; trente-sept francs cinquante à chacun de nous deux, Ronsin et moi.
C'était la première fois que je me trouvais en possession d'une si forte somme.
Je me demandais ce que j'en pourrais faire.
Une des quatre grandes fêtes de l'année allait nous donner un dimanche et un lundi de congé. Paillet nous proposa de réunir nos trente-sept francs cinquante chacun aux soixante et quinze francs qu'il possédait à lui tout seul, et d'aller enfouir cette somme fabuleuse de cinquante écus dans les délices que pouvait nous offrir Soissons en qualité de sous-préfecture.
La proposition fut acceptée avec joie. Paillet fut nommé caissier, et nous prîmes bravement la diligence de Paris, qui passait à Villers-Cotterêts à trois heures et demie du matin, et qui arrivait à Soissons à six.
Paillet et Ronsin prirent chacun une place dans le coupé, où il y en avait déjà une de prise, et, moi, je montai dans l'intérieur, occupé par quatre personnes, dont trois descendaient à la Verte feuille, poste distante de trois lieues de Villers-Cotterêts, et dont la quatrième continuait sa route pour Soissons.
De la Vertefeuille à Soissons, je devais donc rester seul avec cette personne, qui était un homme de quarante ans, à peu près, assez mince de corps, au visage pâle, aux cheveux châtains, et à la toilette recherchée.
Il avait mis une grande insistance à me faire asseoir près de lui, et s'était, pour me laisser le plus de place possible, rangé du mieux qu'il avait pu dans l'angle de la voiture.
J'avais été très sensible à cette attention, et j'éprouvais une vive sympathie pour ce monsieur, qui daignait me traiter avec tant de déférence.
Je dormais bien et partout, à cette époque. Aussi, en sortant de la ville, m'étais-je endormi, pour ne me réveiller qu'au relais, et encore ne me serais- je pas éveillé, bien certainement, si les trois voyageurs qui nous abandonnaient ne m'avaient pas, en se retirant, marché sur les pieds, avec l'insistance que mettent d'ordinaire à cette opération les voyageurs qui quittent une voiture, à l'endroit des voyageurs qui y restent.
En me voyant éveillé, le voyageur entama la conversation, s'informa, d'un ton plein d'un bienveillant intérêt, de mon nom, de mon âge et de mes occupations.
Je m'empressai de le mettre au courant de ces particularités, auxquelles il paraissait tenir essentiellement. Je lui racontai le but de notre voyage à Soissons ; et, comme je toussais, tout en me livrant à ce récit, il m'offrit, avec une obligeance que j'avais déjà remarquée en lui, deux pâtes de différentes sortes contre le rhume.
Je pris de l'une et de l'autre, et, pour les rendre plus efficaces, je les combinai l'une avec l'autre ; puis, trouvant que, si agréable que fût la conversation de ce monsieur, si séduisantes que fussent ses manières, il y avait encore quelque chose de plus séduisant que ses manières, quelque chose de plus agréable que sa conversation, et ce quelque chose était le sommeil, je lui souhaitai une bonne nuit, et, riche de toute la place dont je venais d'hériter, je m'établis dans le coin parallèle au sien, le derrière sur une banquette et les pieds sur l'autre.
Je ne sais combien de temps j'avais dormi, lorsque je me sentis réveillé de la plus étrange manière du monde. Mon compagnon de voiture était passé du marivaudage à une expression plus vive de ses sentiments pour moi, et me serrait entre ses bras. Comme je n'avais aucune idée du but de cette embrassade, je crus qu'il avait le cauchemar, et j'essayai de le réveiller ; mais, voyant que, plus il avait le sommeil obstiné, plus il avait les gestes inquiétants, je commençai à frapper tout de bon, et, comme mes coups ne suffisaient pas, je me mis à crier de toutes mes forces.
Malheureusement, on descendait la montagne de Vaubuin, et l'on ne pouvait arrêter la voiture ; la lutte dura donc dix minutes, à peu près, et, sans savoir le moins du monde contre quel danger je m'étais si bien défendu, je venais de mettre enfin mon adversaire hors de combat en le tenant renversé sous mon genou, lorsque la portière s'ouvrit, et que le conducteur parut pour me donner secours.
Paillet et Ronsin dormaient comme j'eusse dormi, si cet aimable monsieur ne m'eût pas réveillé par sa trop vive amabilité.
Je racontai au conducteur ce qui venait de se passer, lui reprochant de m'avoir mis avec un somnambule ou avec un fou, et le priant de me placer dans tel autre coin de sa voiture qu'il lui conviendrait, quand, à mon suprême étonnement, il apostropha avec la plus grande dureté le voyageur, qui, sans se plaindre le moins du monde de moi, rajustait sa toilette fort endommagée ; le fit descendre de la voiture et lui déclara que, comme il n'y avait plus que trois quarts de lieue de l'endroit où nous nous trouvions à l'hôtel des Trois-Pucelles, où s'arrêtait la voiture il aurait l'obligeance de faire cette route à pied, à moins qu'il ne consentît à monter sur l'impériale, où il ne réveillerait personne.
Le monsieur châtain se hissa sur l'impériale sans souffler le mot, et la voiture partit.
Quoique je me trouvasse seul, et par conséquent plus qu'à mon aise dans l'intérieur de la voiture, j'étais trop vivement surexcité par la lutte que je venais de soutenir pour songer à me rendormir. Je pus donc entendre le conducteur qui, dans le cabriolet, racontait mon histoire à mes deux compagnons de route, et qui la leur présentait, selon toute probabilité, sous un aspect plus gai que je ne l'avais envisagée moi-même, car ils éclataient de rire.
Je me demandais ce qu'il y avait de risible dans l'échange de coups de poing auquel je venais de me livrer avec un maniaque, et, comme je ne pouvais me rien répondre de bien satisfaisant, je me promis de m'en faire instruire, aussitôt notre arrivée, par mes compagnons de voyage.
Un quart d'heure après l'installation du monsieur sur l'impériale, et ma réintégration complète dans la voiture, j'entendis, au bruit sourd que faisaient les roues de la voiture, que nous passions sur le pont-levis.
Nous étions arrivés.
Cinq minutes après être descendus de voiture, Paillet et Ronsin m'avaient donné l'explication de leurs éclats de rire : cette explication me parut si outrageante pour moi, qu'à peine l'eus-je reçue, je me mis à la recherche de mon monsieur aux pâtes pectorales. Mais j'eus beau fouiller l'impériale dans tous ses coins et recoins, le monsieur avait disparu.
L'aventure produisit un si grand effet sur moi, que j'en demeurai abruti pendant toute la journée.

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