Mes Mémoires Vous êtes ici : Accueil > Accueil > Bibliothèque
Page précédente | Imprimer

Chapitre XX


Mon amour pour mon père. – Son amour pour moi. – On m'emporte chez ma cousine Marianne. – Plan de la maison. – La forge. – Apparition. – J'apprends la mort de mon père. – Je veux monter au ciel pour tuer le bon Dieu. – Notre situation à la mort de mon père. – Haine de Bonaparte.

Cette nuit où mon père mourut, je fus emporté hors de la maison par maman ­ine et installé près de mon autre cousine Marianne, qui demeurait chez son père, rue de Soissons. Soit qu'on ne voulût pas mettre mon enfance en contact avec un cercueil, la mort étant prévue, soit qu'on craignît l'embarras que je pourrais causer, cette précaution fut prise vers les cinq heures du soir ; puis maman ­ine revint à la maison.
Ma pauvre mère avait besoin d'aide pour la nuit qu'elle allait passer.
J'adorais mon père. Peut-être, à cet âge, ce sentiment, que j'appelle aujourd'hui de l'amour, n'était-il qu'un naïf étonnement pour cette structure herculéenne et pour cette force gigantesque que je lui avais vu déployer en plusieurs occasions ; peut-être encore n'était-ce qu'une enfantine et orgueilleuse admiration pour son habit brodé, pour son aigrette tricolore et pour son grand sabre, que je pouvais à peine soulever ; mais tant il y a, qu'aujourd'hui encore le souvenir de mon père, dans chaque forme de son corps, dans chaque trait de son visage, m'est aussi présent que si je l'eusse perdu hier. Tant il y a enfin, qu'aujourd'hui je l'aime encore, je l'aime d'un amour aussi tendre, aussi profond et aussi réel, que s'il eût veillé sur ma jeunesse, et que si j'eusse eu le bonheur de passer de cette jeunesse à l'adolescence, appuyé sur son bras puissant.
De son côté, mon père m'adorait, je l'ai dit et je ne saurais trop le redire, surtout s'il reste des morts quelque chose qui entende ce que l'on dit d'eux ; et, quoique, dans les derniers temps de sa vie, les souffrances qu'il éprouvait lui eussent aigri le caractère au point qu'il ne pouvait supporter dans sa chambre aucun bruit ni aucun mouvement, il y avait une exception pour moi.
Je ne me rappelle point si, en quittant la maison, on me fit embrasser mon père ; ce qui arriva dans la nuit et que je vais raconter, que ce soit ou non un effet de ma jeune imagination, me ferait croire qu'on avait oublié ce soin pieux. Je n'avais, du reste, d'autre idée de la mort que ce que j'en ai dit à propos du gros chien noir et du baigneur évanoui ; il m'eût été, en outre, bien difficile de prévoir celle de mon père, moi qui, trois jours auparavant, l'avais vu monter à cheval. Je ne fis donc aucune difficulté pour sortir de la maison, et, une fois sorti, j'ignore si mon père parla de moi ou me demanda. Un voile est entre mes yeux et cette dernière journée de sa vie ; je ne me souviens bien distinctement que du fait que je vais raconter, et qui est resté dans tous ses détails parfaitement présent à ma pensée. On m'avait donc installé chez le père de mes deux cousines.
Ce brave homme était serrurier, et se nommait Fortier ; il avait un frère curé de village. Je parlerai plus tard de ce frère, qui était un type assez curieux.
Je restai confié aux soins de ma cousine Marianne.
Qu'on me permette, pour l'intelligence de la situation, de donner un plan exact de la maison. Il y a quarante ans peut-être que je n'y suis entré, et cependant je la vois comme si je venais d'en sortir.
La maison, comme on le voit, n'était donc en réalité qu'un boyau, composé de la forge donnant sur la rue de Soissons ; d'une cour intérieure venant après la forge ; du logis, qui consistait en une chambre à coucher meublée d'ordinaire d'un grand lit à baldaquin de serge verte, d'une grande armoire de noyer, d'une table, de quelques chaises, et surmeublée, pour cette nuit, d'un petit lit qu'on m'avait improvisé sur deux chaises, et qu'on avait placé en face du grand. Après cette chambre à coucher venait la cuisine, demeure habituelle d'un gros chat appelé le Docteur, à la griffe duquel je faillis un jour laisser un de mes yeux. Enfin, après la cuisine, un petit jardin ombragé de quelques arbres, et encombré de beaucoup de pierres, jardin qui ne rapportait absolument que des orties, auquel on n'avait jamais songé à faire rapporter autre chose, et qui donnait sur la place du Château.
Il résultait de cette disposition que, du moment où la porte de la forge, donnant sur la rue de Soissons, et la porte du jardin, donnant sur la place du Château, étaient fermées, la maison d'habitation, à moins qu'on ne franchît les murs, était inabordable.
J'étais donc resté chez ma cousine Marianne, sans faire aucune difficulté d'y rester. J'aimais aller à la forge, où un garçon, nommé Picard, s'occupait beaucoup de moi. J'y faisais des feux d'artifice avec de la limaille de fer, et les ouvriers, Picard particulièrement, me racontaient des histoires qui me paraissaient fort intéressantes.
Je restai à la forge assez avant dans la soirée ; la forge avait, le soir, des reflets fantastiques et des jeux de lumière et d'ombre qui me plaisaient infiniment. Vers huit heures, ma cousine Marianne vint m'y chercher, me coucha dans le petit lit en face du grand, et je m'endormis de ce bon sommeil que Dieu donne aux enfants, comme la rosée au printemps.
A minuit, je fus éveillé, ou plutôt, nous fûmes réveillés, ma cousine et moi, par un grand coup frappé à la porte. Une veilleuse brûlait sur une table de nuit ; à la lueur de cette veilleuse, je vis ma cousine se soulever sur son lit, très effrayée, mais sans rien dire.
Personne ne pouvait frapper à cette porte intérieure, puisque les deux autres portes étaient fermées.
Mais, moi qui aujourd'hui frissonne presque en écrivant ces lignes, moi, au contraire, je n'éprouvai aucune peur : je descendis à bas de mon lit et je m'avançai vers la porte.
- Où vas-tu, Alexandre ? me cria ma cousine ; où vas-tu donc ?
- Tu le vois bien, répondis-je tranquillement, je vais ouvrir à papa, qui vient nous dire adieu.
La pauvre fille sauta hors de son lit tout effarée, m'attrapa comme je mettais la main à la serrure, et me recoucha de force dans mon lit.
Je me débattais entre ses bras, criant de toutes mes forces :
- Adieu, papa ! adieu, papa !
Quelque chose de pareil à une haleine expirante passa sur mon visage et me calma.
Cependant je me rendormis avec des larmes plein les yeux et des sanglots plein la gorge.
Le lendemain, on vint nous réveiller au jour.
Mon père était mort juste à l'heure où ce grand coup dont je viens de parler avait été frappé à Ša porte !
Alors j'entendis ces mots, sans trop savoir ce qu'ils signifiaient :
- Mon pauvre enfant, ton papa, qui t'aimait tant, est mort !
Quelle bouche prononça sur moi ces mots qui me faisaient orphelin à trois ans et demi ?
Il me serait impossible de le dire.
Par qui me fut annoncé le plus grand malheur de ma vie ?
Je l'ignore.
- Mon papa est mort, répliquai-je. Qu'est-ce que cela veut dire ?
- Cela veut dire que tu ne le verras plus.
- Comment, je ne verrai plus papa ?
- Non.
- Et pourquoi ne le verrai-je plus ?
- Parce que le bon Dieu te l'a repris.
- Pour toujours ?
- Pour toujours.
- Et vous dites que je ne le verrai plus ?
- Plus jamais.
- Plus jamais, jamais ?
- Plus jamais !
- Et où demeure-t-il, le bon Dieu ?
- Il demeure au ciel.
Je restai un instant pensif. Si enfant, si privé de raison que je fusse, je comprenais cependant que quelque chose de fatal venait de s'accomplir dans ma vie. Puis, profitant du premier moment où l'on cessa de faire attention à moi, je m'échappai de chez mon oncle et courus droit chez ma mère.
Toutes les portes étaient ouvertes, tous les visages étaient effarés ; on sentait que la mort était là.
J'entrai donc sans que personne me vît ou me remarquât. Je gagnai une petite chambre où l'on enfermait les armes ; je pris un fusil à un coup qui appartenait à mon père, et que l'on avait souvent promis de me donner quand je serai grand.
Puis, armé de ce fusil, je montai l'escalier.
Au premier étage, je rencontrai ma mère sur le palier.
Elle sortait de la chambre mortuaire... elle était tout en larmes.
- Où vas-tu ? me demanda-t-elle, étonnée de me voir là, quand elle me croyait chez mon oncle.
- Je vais au ciel ! répondis-je.
- Comment, tu vas au ciel ?
- Oui, laisse-moi passer.
- Et qu'y vas-tu faire, au ciel, mon pauvre enfant ?
- J'y vais tuer le bon Dieu, qui a tué papa.
Ma mère me saisit entre ses bras, et, me serrant à m'étouffer :
- Oh ! ne dis pas de ces choses-là, mon enfant, s'écria-t-elle ; nous sommes déjà bien assez malheureux !
En effet, la mort de mon père, qui n'avait que quatre mille francs de retraite, nous laissait sans autre fortune qu'une trentaine d'arpents de terre que possédait, au village de Soucy, mon grand-père maternel, encore vivant à cette époque.
Il était bien dû à mon père, comme je l'ai dit, un arriéré de vingt-huit mille cinq cents francs pour sa solde de l'an VII et de l'an VIII ; mais, depuis notre voyage à Paris, une loi avait établi que l'arriéré ne serait payé qu'à partir de l'an IX.
Quant à l'indemnité de cinq mille francs, due par le roi de Naples aux prisonniers français et exigée par Bonaparte, il n'en avait plus été question, et c'est pour cela sans doute que les Français venaient de s'emparer du royaume de Naples.
Il est vrai qu'une maison et un beau jardin, situés sur la place de la Fontaine, devaient nous revenir un jour ; mais, en attendant, on en payait la rente viagère à un certain M. Harlay, déjà depuis vingt ans. Au reste, le brave homme justifia jusqu'au bout le proverbe, qui dit qu'une rente viagère est un brevet de longue vie pour celui à qui on la paye : il mourut en 1817, à l'âge de quatre-vingt-douze ou quatre-vingt-treize ans.
Nous avions, à cette époque, payé la maison et le jardin quatre fois la valeur à peu près. Ainsi – outre cette perte immense que nous faisions, moi d'un père, ma mère d'un mari –, ma mère et moi perdions encore, ma mère toutes ses ressources, moi cet avenir que la présence d'un père crée seule à son fils.
Murat et Brune essayèrent alors – Brune chaudement, Murat timidement –, de tenir, à ma mère et à moi, la promesse qu'ils avaient faite à mon père. Mais tout fut inutile. Napoléon n'oublia jamais cette réunion qui avait eu lieu chez mon père à la troisième journée de route entre Alexandrie et le Caire, et ma mère, victime bien innocente des sentiments républicains de mon père, ne put, de celui qui s'était offert à être mon parrain avant que je fusse né, obtenir, quoique veuve d'un officier général ayant commandé en chef trois armées, la plus petite pension.
Ce ne fut pas tout : la haine de Napoléon, après avoir frappé mon père dans sa fortune, essaya de le frapper dans sa gloire. Un tableau avait été commandé, représentant l'entrée de mon père dans la grande mosquée, le jour de la révolte du Caire, que mon père avait apaisée, en leur absence à tous, comme il le leur écrivait lui-même. A mon père, on substitua ce grand hussard blond, qui n'est le portrait de personne, et qui, n'ayant rien dit aux yeux des contemporains, ne dira rien à ceux de la postérité. On verra plus tard que cette haine s'étendit à moi, et que, malgré les démarches qui furent faites en ma faveur par les anciens amis de mon père, je ne pus jamais obtenir mon entrée dans aucune école militaire, ni dans aucun collège civil.
Au reste, mon père, l'homme du camp de Maulde, l'homme du camp de la Madeleine, l'homme du mont Cenis, l'homme du siège de Mantoue, l'homme du pont de Brixen, l'homme de la révolte du Caire, l'homme que Bonaparte avait fait gouverneur du Trévisan et qu'il avait présenté au Directoire comme l'Horatius Coclès du Tyrol, mon père mourait sans avoir été fait simple chevalier de la Légion d'honneur.
Il n'était donc pas étonnant que l'âme de mon père, avant de remonter au ciel, se fût arrêtée une seconde sur son pauvre enfant, qu'il laissait si dépouillé de toute espérance sur la terre.
Que devins-je au milieu de cette tempête de douleur qui soufflait autour de moi ? Quelle part prit à la mort cette vie qui commençait à peine ? C'est ce que j'ignore complètement ; je ne me souviens que du moment où ma mère me prit dans ses bras, comme je l'ai dit, et m'emporta.
Une lettre de M. Deviolaine, qui annonce la mort de mon père au général Pille, son ami, me guide seule dans cette obscurité, et m'apprend que nous nous réfugiâmes à Antilly.
Voici cette lettre :

« Villers-Cotterêts, 27 février 1806.

Mon cher cousin,
Je ne croyais pas avoir à vous annoncer sitôt la mort du brave et malheureux général Dumas. Il a fini sa carrière hier à onze heures du soir, à Villers- Cotterêts, où il était revenu pour suivre les ordonnances des médecins. La maladie qui l'emporte au tombeau est la suite des mauvais traitements qu'il a éprouvés à Naples, à son retour d'Egypte. Il a eu la consolation d'apprendre, le jour de sa mort, que ce pays était conquis par les Français ; mais cette satisfaction ne l'a point consolé de la privation d'avoir été à même de terminer ses jours au champ d'honneur. Depuis qu'il n'est plus en activité, comme pendant sa maladie, il n'a cessé de former des voeux pour la prospérité des armes de la France. C'était un spectacle touchant que de lui entendre exprimer quelques heures avant sa mort, que, pour le sort de sa femme et de ses enfants, il voudrait être enterré dans les champs d'Austerlitz. En effet, mon cher cousin, il les laisse sans aucun moyen d'existence ; sa maladie a consommé le peu de ressources qui lui restaient.
Ma femme est allée reconduire madame Dumas, sa parente, à Antilly, où elle passera quelques jours, tandis que nous allons nous occuper de rendre, autant que possible, au général les honneurs funèbres que les grades qu'il a occupés, sa bravoure et l'amitié de ces concitoyens lui ont mérités.
En me chargeant de vous annoncer cette triste et malheureuse nouvelle, j'ai dit à madame Dumas que je vous inviterais d'en faire part aux compagnons d'armes de son mari ; la part qu'ils voudront bien y prendre adoucira un peu l'amertume de ses chagrins.
Je vous remercie bien, mon cher cousin, de l'extrait de mort du maréchal des logis Lasne. S'il n'est pas suffisamment en règle, j'aurai l'honneur de vous en informer.
Recevez, mon très cher cousin, l'assurance de mon dévoué attachement. »
                    Deviolaine.

M. Deviolaine n'avait nullement exagéré l'état de détresse où nous nous trouvions. Mon père n'avait pour toute fortune que son traitement de retraite de quatre mille francs ; la pension de ma soeur enlevait d'abord douze cents francs là-dessus ; restaient deux mille huit cents francs pour subvenir aux frais de maladie, aux voyages d'un mourant tourmenté de ce besoin de changement qui poursuit ceux que la mort presse, et à nos besoins, à nous ; c'était bien peu, comme on voit.
Aussi ma pauvre mère mit-elle en campagne tous les anciens amis de mon père, Brune, Murat, Augereau, Lannes, Jourdan, pour obtenir une pension de l'empereur. Tout fut inutile. Les instances les plus pressantes allèrent se briser contre cette haine étrange, et, fatigué d'entendre répéter un nom qui n'était déjà plus qu'un souvenir, Napoléon s'emporta jusqu'à dire à Brune, le plus ardent de nos solliciteurs :
- Je vous défends de jamais me parler de cet homme-là.
Cependant ma mère ne pouvait croire que, veuve d'un homme qui avait commandé en chef trois armées, qui avait été sous les drapeaux pendant vingt ans, à qui ses campagnes faisaient quarante-quatre ans de service, quoiqu'il n'eût que quarante et un ans d'âge, ma mère ne pouvait croire que cette pauvre veuve n'eût pas droit de demander à la France une pension, un secours, un morceau de pain. Une lettre de Jourdan vint lui enlever tout espoir et lui apprendre qu'il ne fallait plus rien attendre que de Dieu.
Voici cette lettre. On ne croirait pas, si je racontais purement et simplement, on ne croirait pas que, dans ce temps de splendeur guerrière, quand Napoléon, installé dans le palais des rois de France, remuait plus de millions que n'en avait jamais remué Louis XIV, on ne croirait pas que ce conquérant, ce vainqueur, ce César, cet Auguste, qui posait son pied sur l'Europe et étendait sa main sur le monde, laissât sciemment mourir de faim la femme et les enfants de celui qui avait pris le mont Cenis, fait capituler Mantoue, forcé les gorges du Tyrol et apaisé la révolte du Caire.
Mais, comme il faut qu'on le croie, sire, je citerai la lettre de Jourdan, dût elle faire tache au manteau impérial de Votre Majesté.

« Naples, 28 avril 1806.

Madame,
J'ai l'honneur de vous prévenir que je viens de recevoir de Son Excellence le ministre de la guerre une réponse à la lettre que je lui avais écrite en votre faveur. Il m'annonce, avec regret, que vous ne pouvez obtenir aucune pension ; que la loi du 8 floréal an XI ne permet d'en accorder qu'aux veuves de militaires tués dans les combats ou morts dans les six mois des blessures qu'ils y ont reçues, et que le général Dumas n'était point en activité de service au moment de son décès. Il ne vous reste donc, madame, d'autre moyen de réussir que celui de vous présenter vous-même à Sa Majesté l'empereur et de solliciter ses bienfaits.
J'ai l'honneur de vous saluer, madame, avec la plus parfaite considération. »
                    Le maréchal Jourdan.

C'était un moyen, en effet. Ma mère partit pour Paris, afin de se présenter elle-même à Sa Majesté l'empereur et de solliciter ses bienfaits. Mais Sa Majesté l'empereur lui refusa l'audience qu'elle demandait, et elle revint à Villers-Cotterêts, plus pauvre de l'argent qu'elle avait dépensé dans son voyage.
Sire, vous êtes peut-être Annibal, vous êtes peut-être César, vous êtes peut- être octave ; la postérité, qui n'est pas encore venue pour vous, ou qui peut- être est venue trop tôt, en décidera ; mais, à coup sûr, vous n'êtes pas Auguste ! Auguste plaidait lui-même pour le vieux soldat qui avait servi sous lui à Actium, et vous, vous condamniez à la misère la veuve de celui qui avait servi non seulement sous vous, mais encore avec vous !
J'ai dit qu'à votre défaut restait Dieu, sire. Voyons ce que Dieu fit de la pauvre famille abandonnée.

Chapitre précédent | Chapitre suivant

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
Haut de page
Page précédente