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Chapitre II


Mon père. – Sa naissance. – Les armoiries de la famille. – Les serpents de la Jamaïque. – Les caïmans de Saint-Domingue – Mon grand-père. – Une aventure de jeune homme. – Un premier duel. – M. le duc de Richelieu sert de témoin à mon père. – Mon père s'engage comme simple soldat. – Il change de nom. – Mort de mon grand-père. – Son extrait mortuaire.

Mon père, qui apparaît déjà deux fois dans le récit commencé, – d'abord à propos de mon acte de naissance, ensuite à propos de son contrat de mariage, – était le général républicain Thomas-Alexandre Dumas-Davy de la Pailleterie.
Il était fils lui-même, comme il est constaté dans les actes cités par nous, du marquis Antoine-Alexandre Davy de la Pailleterie, colonel, et commissaire général d'artillerie, auquel appartenait par héritage la terre de la Pailleterie, érigée en marquisat par Louis XIV en 1707.
Les armes de la famille étaient d'azur à trois aigles d'or aux vols éployés, posés deux et un, avec un anneau d'argent placé en coeur ; embrassés par les griffes dextres et senestres des aigles du chef et reposant sur la tête de l'aigle de pointe.
A ses armes, mon père, en s'engageant comme simple soldat, ajouta une devise, ou plutôt, mon père, en renonçant à son titre, et, par conséquent, à ses armes, prit en leur lieu et place cette devise : Deus dedit, Deus dabit ; devise qui eût été ambitieuse si Dieu ne l'avait pas contresignée.
Je ne sais quelle brouille de cour ou quel projet de spéculation détermina mon grand-père à quitter la France, vers 1760, à vendre sa propriété et à s'en aller fonder une habitation à Saint-Domingue.
En conséquence de cette détermination, il avait acheté une immense étendue de terrain, située vers la pointe occidentale de l'île, près du cap Rose, et connue sous le nom de la Guinodée, au Trou-Jérémie.
C'est là que mon père naquit de Louise-Cessette Dumas, et du marquis de la Pailleterie, le 25 mars 1762.
Le marquis de la Pailleterie avait alors cinquante-deux ans, étant né en 1710.
Les yeux de mon père s'ouvrirent dans la plus belle partie de cette île magnifique, reine du golfe où elle est située, et dont l'air est si pur, qu'aucun reptile venimeux n'y saurait vivre.
Un général, chargé de reconquérir Saint-Domingue, qui nous avait échappé, eut l'ingénieuse idée, comme moyen de guerre, de faire transporter de la Jamaïque à Saint-Domingue toute une cargaison de reptiles les plus dangereux que l'on pût trouver. Des nègres charmeurs de serpents furent chargés de les prendre sur un point et de les déposer sur l'autre.
La tradition veut qu'un mois après, tous ces serpents eussent péri depuis le premier jusqu'au dernier.
Saint-Domingue n'a donc ni serpent noir comme Java, ni serpent à sonnettes comme l'Amérique du Nord, ni cobra-cappel comme Le Cap ; mais Saint Domingue a des caïmans.
Je me rappelle avoir entendu raconter à mon père, – j'étais bien enfant, puisque mon père est mort en 1806 et que je suis né en 1802 –, je me rappelle, dis-je, avoir entendu raconter à mon père qu'un jour, revenant à l'âge de dix ans de la ville à l'habitation, il avait vu, à son grand étonnement, étendu au bord de la mer, une espèce de tronc d'arbre qu'il n'avait pas remarqué en passant au même endroit deux heures auparavant ; il s'était alors amusé à ramasser des cailloux et à les jeter au soliveau ; mais tout à coup, au contact de ces cailloux, le soliveau s'était réveillé : ce n'était rien autre chose qu'un caïman qui dormait au soleil.
Les caïmans ont le réveil maussade, à ce qu'il paraît ; celui dont il est question avisa mon père et se prit à courir après lui. Mon père, véritable enfant des colonies, fils des plages et des savanes, courait bien ; mais il paraît que le caïman courait ou plutôt sautait encore mieux que lui, et cette aventure eût bien pu me laisser à tout jamais dans les limbes, si un nègre qui mangeait des patates, posé à califourchon sur un mur, n'eût vu ce dont il s'agissait, et crié à mon père, déjà fort essoufflé :
- Petit monsié, couri droit ! petit monsié, couri gauche !
Ce qui, traduit du créole en français, voulait dire : « Mon petit monsieur, courez en zigzag » ; genre de locomotion tout à fait antipathique à l'organisation du caïman, qui ne peut que courir droit devant lui, ou sauter à la manière des lézards.
Grâce à ce conseil, mon père arriva sain et sauf à l'habitation. Mais en arrivant comme le Grec de Marathon, il tomba hors d'haleine, et peu s'en fallut que ce ne fût, comme lui, pour ne plus se relever.
Cette course, dans laquelle l'animal était le chasseur et l'homme le chassé, avait laissé une profonde impression dans l'esprit de mon père.
Mon grand-père, habitué à la vie aristocratique de Versailles, avait peu de goût pour l'existence qu'il menait aux colonies. D'ailleurs, sa femme, qu'il aimait beaucoup, était morte en 1772 ; et, comme elle était chargée de tous les détails de l'habitation, l'habitation, depuis sa mort, allait perdant tous les jours de sa valeur. Le marquis fit un bail de cette habitation moyennant une redevance qui devait être exactement payée, et revint en France.
Ce retour eut lieu vers 1780 ; mon père avait donc alors dix-huit ans.
Au milieu de l'élégante jeunesse de cette époque, parmi les La Fayette les Lameth, les Dillon, les Lauzun, qui furent tous ses camarades, mon père vivait en vrai fils de famille. Beau de visage, quoique son teint de mulâtre donnât un caractère étrange à sa physionomie, élégant comme un créole, admirablement fait à l'époque où c'était un avantage d'être bien fait, avec des pieds et des mains de femme ; prodigieusement adroit à tous les exercices du corps, un des meilleurs élèves de Laboissière, le premier maître d'escrime du temps ; luttant de force, d'adresse et d'agilité avec Saint- Georges, qui, âgé de quarante-huit ans, avait toutes les prétentions d'un jeune homme et justifiait toutes ces prétentions, mon père devait avoir et eut une foule d'aventures, dont nous rapporterons une seule qui, par son caractère d'originalité, mérite cette exception.
En outre, un nom illustre s'y rattache, et, soit au théâtre, soit dans mes romans, ce nom s'est présenté si souvent sous ma plume, que c'est presque un devoir pour moi d'expliquer au public d'où vient ma sympathie pour ce nom.
Le marquis de la Pailleterie avait été compagnon du duc de Richelieu, plus vieux que lui de quatorze ans, à l'époque où celui-ci, sous les ordres du marquis d'Asfeld, commandait une brigade au siège de Philipsbourg : ce devait être en 1738.
Mon grand-père était alors premier gentilhomme de M. le prince de Conti.
M. le duc de Richelieu était, comme on sait, du côté de son grand-père, qui se nommait Vignerot, d'assez médiocre naissance.
Il avait inutilement changé en d le t qui termine ce nom et invoqué une origine anglaise pour dérouter les chercheurs de filiation. Les limiers héraldiques prétendaient que le susdit Vignerot avec un t, et non avec un d, était tout bonnement un joueur de luth, lequel avait séduit la nièce du grand cardinal, comme Abeilard la nièce du chanoine Fulbert, et qui, plus heureux qu'Abeilard étant resté au complet, l'avait épousée après l'avoir séduite.
Le maréchal, qui, au reste, à cette époque, n'était pas encore maréchal, Vignerot par son père, n'était Richelieu que par sa grand-mère ; ce qui ne l'avait pas empêché d'épouser, en premières noces, mademoiselle de Noailles et, en secondes, mademoiselle de Guise, alliance, nous parlons de la dernière, alliance qui l'apparentait avec la maison impériale d'Autriche et le faisait cousin du prince de Pont et du prince de Lixin.
Or, il arriva qu'un jour que le duc de Richelieu avait été de tranchée, et que, selon son habitude, il ne s'était pas ménagé, il arriva, dis-je, qu'il revenait au camp avec mon grand-père, et suivait la chaussée, tout couvert de sueur et de boue.
MM. les princes de Pont et de Lixin se promenaient sur cette même chaussée ; le duc, pressé de rentrer chez lui pour changer de tout, passa près d'eux au galop et en les saluant.
- Oh ! oh ! dit le prince de Lixin, c'est vous, mon cousin ? Vous voilà bien crotté ; vous l'êtes un peu moins cependant, depuis que vous avez épousé ma cousine.
M. de Richelieu arrêta court son cheval, mit pied à terre, invita mon grand père à en faire autant, et, s'avançant vers le prince de Lixin :
- Monsieur, lui dit-il, vous m'avez fait l'honneur de m'adresser la parole.
- Oui, monsieur le duc, répondit le prince.
- Je puis, je crois même, avoir mal entendu ce que vous m'avez fait l'honneur de me dire. Vous plairait-il de me répéter les mêmes paroles sans y changer une syllabe ?
Le prince de Lixin s'inclina en signe d'acquiescement et répéta mot pour mot la même phrase qu'il avait déjà prononcée.
Elle avait un tel caractère d'insolence, qu'il n'y avait pas d'arrangement possible. M. de Richelieu salua M. de Lixin et mit l'épée à la main.
Le prince en fit autant.
Le prince de Pont se trouva naturellement le témoin de son frère le prince de Lixin, et mon grand-père celui du duc de Richelieu.
Au bout d'une minute, M. de Richelieu passait son épée au travers du corps du prince de Lixin, lequel tomba raide mort entre les bras du prince de Pont.
Quarante-cinq ans s'étaient passés depuis cet événement. M. de Richelieu, doyen des maréchaux de France, avait été nommé le président du tribunal du point d'honneur en 1781, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.
Il en avait donc quatre-vingt-sept quand arriva l'anecdote que nous allons raconter.
Mon père avait vingt-deux ans.
Il se trouvait, un soir, en grand négligé, au théâtre de la Montansier, dans la loge d'une créole fort belle et fort en réputation à cette époque. Soit à cause de la grande popularité de la dame, soit à cause de son négligé, il se tenait sur le derrière de la loge.
Un mousquetaire qui, de l'orchestre, avait reconnu la dame, se fit ouvrir la loge, et, sans demander autrement la permission, vint s'asseoir auprès d'elle et commença d'entamer la conversation.
- Pardon, monsieur, dit la dame l'interrompant aux premiers mots qu'il prononça, mais il me semble que vous ne remarquez pas assez que je ne suis pas seule.
- Et avec qui donc êtes-vous ? demanda le mousquetaire.
- Mais avec monsieur, je pense, répliqua la dame en indiquant mon père.
- Oh ! pardon ! dit le jeune homme, je prenais monsieur pour votre laquais.
Cette insolence n'était pas plus tôt lâchée, que l'impertinent mousquetaire, lancé comme par une catapulte, allait tomber au milieu du parterre.
Cette chute, à laquelle personne ne s'attendait, produisit un grand tumulte.
Elle intéressait non seulement celui qui tombait, mais encore ceux sur qui il tombait.
Le parterre était debout à cette époque, et n'eut, par conséquent, pas besoin de se lever ; il se retourna, en poussant de grands cris, vers la loge d'où avait été lancé le mousquetaire.
Mon père, qui s'attendait aux suites qu'une pareille affaire devait naturellement avoir, sortit à l'instant même de la loge pour attendre son adversaire dans le corridor. Mais il n'y trouva qu'un officier de la connétablie qui le toucha de sa baguette d'ébène à pomme d'ivoire, en lui annonçant qu'au nom de messeigneurs les maréchaux de France, il s'attachait à sa personne.
C'était la première fois que mon père avait affaire à la connétablie. Elève à Saint-Domingue, où il n'y avait aucun tribunal de maréchaux, il n'était pas au courant des pratiques de l'institution.
- Pardon, monsieur, dit-il au garde : vous venez de m'annoncer, je crois, que vous vous attachiez à ma personne ?
- J'ai eu cet honneur, monsieur, répondit le garde.
- Voudriez-vous avoir la bonté de m'expliquer ce que cela veut dire ?
- Cela veut dire, monsieur, que, de ce moment à celui où le tribunal du point d'honneur aura décidé de votre affaire, je ne vous quitterai plus.
- Vous ne me quitterez plus ?
- Non, monsieur.
- Comment, vous allez me suivre ?
- Oui, monsieur.
- Partout où j'irai ?
- Partout.
- Même chez madame ?
Le garde s'inclina avec une politesse exquise.
- Même chez madame, répondit-il.
- Même chez moi ? continua mon père.
- Même chez vous.
- Dans ma chambre ?
- Dans votre chambre.
- Oh ! c'est trop fort, cela !
- C'est ainsi, monsieur.
Et le garde s'inclina avec la même politesse que la première fois.
Mon père avait bien envie de se débarrasser du garde de la connétablie comme il s'était débarrassé du mousquetaire. Mais toutes les réponses et même les injonctions que nous venons de rapporter lui avaient été faites avec une telle courtoisie, qu'il n'y avait pas moyen de se fâcher.
Mon père reconduisit la dame jusqu'à sa porte, la salua aussi respectueusement que le garde de la connétablie l'avait salué lui-même, et ramena chez lui le délégué de MM. les maréchaux de France.
Celui-ci s'installa dans son appartement, sortant avec lui, ne le quittant pas plus que son ombre.
Trois jours après, mon père fut assigné à comparaître devant M. le duc de Richelieu, qui alors habitait le fameux pavillon de Hanovre.
On sait que les Parisiens avaient baptisé ainsi l'hôtel que M. de Richelieu avait fait bâtir au coin du boulevard et de la rue Louis-le-Grand, parce qu'ils prétendaient, et peut-être n'était-ce pas sans raison, que la guerre de Hanovre en avait fait les frais.
Mon père s'appelait alors le comte de la Pailleterie ; – nous dirons bientôt à quelle occasion il renonça à ce nom et à ce titre. Ce fut donc sous ce nom et sous ce titre que mon père fut annoncé chez le maréchal.
Ce nom éveilla un double souvenir dans l'esprit et dans le coeur du vainqueur de Mahon.
- Oh ! oh ! dit-il, en se renversant dans son fauteuil, seriez-vous par hasard le fils du marquis de la Pailleterie, un ancien ami à moi, qui fut, pendant le siège de Philipsbourg, mon témoin dans le duel où j'eus le malheur de tuer le prince de Lixin ?
- Oui, monseigneur.
- Alors, m'sieu – c'était la manière du duc de Richelieu de prononcer le mot monsieur-, vous êtes le fils d'un brave gentilhomme, vous devez avoir raison ; contez-moi votre affaire.
Mon père raconta l'événement tel que nous venons de le raconter nous même.
Il y avait, entre cette affaire et celle de M. de Richelieu avec son cousin une trop grande analogie pour que le maréchal n'en fût point frappé.
- Oh ! oh ! fit-il, et vous affirmez que cela s'est passé ainsi, m'sieu ?
- Sur ma foi de gentilhomme, monseigneur.
- Il vous faut une réparation alors, et, si vous voulez aujourd'hui m'accepter pour témoin, je serai enchanté de vous rendre à mon tour le service que m'sieu votre père m'a rendu, il y a tantôt quarante-six ou quarante-sept ans.
Comme on le comprend bien, mon père accepta cette offre, qui sentait son Richelieu des pieds à la tête.
La rencontre eut lieu dans le jardin même du pavillon de Hanovre : l'adversaire de mon père reçut un coup d'épée à travers l'épaule.
Cette aventure devait réunir les deux vieux amis ; le duc de Richelieu demanda au fils des nouvelles du père et apprit que le marquis de la Pailleterie, après avoir habité Saint-Domingue pendant près de vingt ans, était revenu en France et habitait maintenant Saint-Germain-en-Laye.
Une invitation fut envoyée au marquis de la Pailleterie de venir voir le duc au pavillon de Hanovre.
Comme on pense bien, mon grand-père n'y manqua point. Ces deux héros de la Régence parlèrent longuement de leurs campagnes et de leurs amours ; puis, au dessert, la conversation tomba sur mon père, et il fut convenu que le maréchal saisirait la première occasion qui se présenterait de placer dans l'armée le fils de son vieil ami.
Il était écrit que la carrière militaire de mon père s'ouvrirait sous de moins illustres auspices.
Vers cette époque, mon grand-père épousa en secondes noces Marie- Françoise Retou, sa femme de charge ; il avait alors soixante et quatorze ans.
Ce mariage amena un refroidissement entre le fils et le père.
Il résulta de ce refroidissement que le père serra plus que jamais les cordons de sa bourse et que le fils s'aperçut, un matin, que la vie de Paris sans argent était une sotte vie.
Il alla donc trouver le marquis et lui annonça qu'il venait de prendre une résolution.
- Laquelle ? demanda le marquis.
- Celle de m'engager.
- Comme quoi ?
- Comme soldat.
- Où cela ?
- Dans le premier régiment venu.
- A merveille ! répondit mon grand-père ; mais, comme je m'appelle le marquis de la Pailleterie, que je suis colonel, commissaire général d'artillerie, je n'entends pas que vous traîniez mon nom dans les derniers rangs de l'armée.
- Alors, vous vous opposez à mon engagement ?
- Non ; mais vous vous engagerez sous un nom de guerre.
- C'est trop juste, répondit mon père ; je m'engagerai sous le nom de Dumas.
- Soit.
Et le marquis, qui n'avait jamais, d'ailleurs, été un père très tendre, tourna le dos à son fils, le laissant libre de faire ce qu'il voudrait.
Mon père s'engagea donc, ainsi que la chose avait été convenue, sous le nom d'Alexandre Dumas.
Il s'engagea, le 2 juin 1786, au régiment des dragons de la Reine, sixième de l'arme, sous le n° 429.
Ce fut M. le duc de Grammont, grand-père de mon ami le duc de Guiche actuel, qui reçut son engagement sous le nom d'Alexandre Dumas ; seulement, à l'appui de cet engagement fut annexé un certificat que le duc de Guiche, voici deux ans à peu près, est venu m'apporter comme un bon souvenir de M. le duc de Grammont, son père.
Il était signé de quatre notables de Saint-Germain-en-Laye et constatait que, quoique s'engageant sous le nom d'Alexandre Dumas, le nouvel enrôlé était bien le fils du marquis de la Pailleterie.
Quant au marquis, il mourut treize jours après l'engagement de son fils aux dragons de la Reine, comme il convenait à un vieux gentilhomme qui ne voulait pas voir la prise de la Bastille.
Voici son extrait mortuaire tel qu'il est consigné sur les registres de l'état civil de Saint-Germain-en-Laye.

« Le vendredi 16 juin 1786, le corps de très haut et très puissant seigneur messire Alexandre-Antoine Davy de la Pailleterie, écuyer, seigneur et patron de Bielleville, époux de Marie-Françoise Retou, mort le jour précédent, âgé d'environ soixante et seize ans, a été inhumé au cimetière, messe chantée en présence du clergé et du sieur Denis Nivarrat, bourgeois, du sieur Louis Regnault, aussi bourgeois, amis du défunt, qui ont signé. »

Par cette mort, le dernier lien qui retenait mon père à l'aristocratie se trouvait rompu.

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1998-2010
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