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Chapitre CXCVI


Le préfet de police au Palais-Royal. – La part du feu. – Le bandagiste Valérius. – Dévastation de l'archevêché. – L'album chinois François Arago. – Les spectateurs de l'émeute. – Grattage des fleurs de lis. – Je donne une seconde fois ma démission. – MM. Chambolle et Casimir Perier.

Le faux jésuite sauvé, l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois mise à sac, la chambre de l'abbé Paravey respectée, la foule s'écoula.
Baude crut la colère du lion apaisée, et se rendit au Palais-Royal sans prendre le temps de changer de vêtements.
De même que ses habits conservaient la trace matérielle de la lutte qu'il avait soutenue, sa physionomie gardait l'empreinte des émotions qu'il avait éprouvées.
Cela veut dire, en langage vulgaire – l'homme le moins académique se laisse quelquefois entraîner à faire des phrases – que l'habit du préfet de police était déchiré, et son visage fort pâle.
Le roi, au contraire, était calme.
Mieux renseigné, cette fois, sur les événements de la rue qu'il ne l'avait été sur ceux de la Chambre le jour où l'on destituait La Fayette, il savait tout ce qui venait de se passer.
Tout ce qui venait de se passer était à son avantage.
Les carlistes avaient levé la tête, et, sans qu'il s'en fût mêlé le moins du monde, les carlistes avaient été punis !
Il y avait émeute, émeute qui ne menaçait pas le Palais-Royal, et, de cette émeute, avec un peu d'adresse, on pourrait faire honneur au parti républicain.
Quelle chance ! Juste au moment où les chefs de ce même parti étaient en prison pour une autre émeute.
Seulement, le roi se doutait bien que les choses n'en resteraient pas là ; avec sa finesse ordinaire et sa courtoisie apparente, il retint Baude à dîner.
Baude ne vit dans cette invitation qu'une politesse, une sorte de rémunération des dangers qu'il avait courus.
Il y avait mieux que cela.
Le préfet de police se trouvant au Palais-Royal, tous les rapports de la police seraient envoyés au Palais-Royal ; or Baude ne pouvait faire autrement que de les communiquer à son illustre amphitryon.
De cette manière, sans se déranger, le roi saurait tout, et ce que saurait la police de Baude, et ce que saurait sa police à lui.
C'était un homme bien fin que le roi Louis-Philippe ; mais sa finesse même lui ôtait de la force. On ne peut pas, à notre avis, être à la fois renard et lion.
Les rapports étaient inquiétants : l'un d'eux annonçait, pour le lendemain, le pillage de l'archevêché ; un autre, une tentative d'attaque contre le Palais Royal.
- Sire, demanda le préfet de police, que faut-il faire ?
- La part du feu ! répondit le roi.
Baude comprit. A trois heures du matin, toutes les troupes de la garnison étaient disposées autour du Palais-Royal, mais les avenues de l'archevêché restaient parfaitement libres.
Pendant que le préfet de police dînait chez Sa Majesté, voici ce qui s'était passé.
Le général Jacqueminot avait requis la garde nationale ; mais la garde nationale, au lieu de disperser les émeutiers, battait des mains à l'émeute.
Cadet de Gassicourt, qui était maire du quatrième arrondissement arriva à son tour. Quelqu'un lui fit remarquer les trois fleurs de lis qui ornaient les pointes supérieures de la croix surmontant l'église.
Un homme du peuple entendit la remarque.
Aussitôt ce cri retentit :
- A bas les fleurs de lis ! A bas la croix ! On s'attela à la croix fleurdelisée de Saint-Germain-l'Auxerrois comme, dix-sept ans auparavant, on s'était attelé à la statue de Napoléon sur la place Vendôme. La croix tomba à la troisième secousse.
Il n'y avait plus grand-chose à faire, ni dans l'église ni dessus, et, à moins de la démolir, c'était du temps perdu de rester là.
En ce moment, à tort ou à raison, le bruit circula qu'un bandagiste de la rue du Coq, nommé Valérius, avait été l'un des ordonnateurs de la fête. On se rua sur la boutique de Valérius, on dispersa ses bandages, et l'on brisa sa devanture.
La garde nationale arriva. Devinez ce qu'elle fit ?
Elle fit un corps de garde de la boutique dévastée.
C'était cette affaire de la croix et des fleurs de lis qui avait donné à l'émeute son caractère politique, et qui avait dirigé ou devait diriger, le lendemain, une partie de la houle populaire vers le Palais-Royal.
En effet, jusque-là, les fleurs de lis étaient restées les armoiries du roi. Aussitôt après l'élection du 9 août, Casimir Perier lui avait conseillé de les abandonner ; mais le roi s'était souvenu qu'il était petit-fils d'Henri IV par les hommes, de Louis XIV par les femmes, et il avait obstinément refusé.
Sous prétexte donc de demander l'abolition des fleurs de lis, une troupe de républicains devait, le lendemain, marcher sur le Palais-Royal. Une fois au Palais-Royal, si l'on se sentait en force, on demanderait du même coup l'abolition de la royauté.
J'ignorais ce complot, et l'eussé-je connu, je voulais rester en dehors de tout ce qui serait un mouvement direct contre le roi Louis-Philippe. J'avais à travailler ce lendemain-là ; ma porte était donc fermée à tout le monde, même à mon domestique, lorsque celui-ci viola la consigne, et entra.
Il était évident qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire, pour que Joseph prît vis-à-vis de moi une telle liberté.
On avait tiré des coups de fusil une partie de la nuit, on avait désarmé deux ou trois postes, on mettait à sac l'archevêché.
La proposition de marcher sur le palais de M. de Quélen avait été accueillie avec enthousiasme. M. de Quélen était un de ces prélats mondains qui passent pour être plus bergers que pasteurs. On assurait que, le 28 juillet 1830, un bonnet de femme avait été trouvé chez lui, et l'on voulait voir si, par hasard, il n'aurait pas la paire.
Le diable me tenta : je m'habillai en toute hâte, et je courus du côté de la Cité.
Les ponts étaient chargés à crouler ; les parapets offraient une double muraille de curieux.
Sur le pont Neuf seulement, je parvins à me faire jour entre deux spectateurs. La rivière charriait des meubles, des livres, des chasubles, des soutanes, des robes de prêtre. Ces derniers objets étaient effrayants, en ce qu'ils présentaient le simulacre de gens en train de se noyer.
Tout cela venait de l'archevêché. Lorsque l'émeute était arrivée devant le palais, la porte en avait paru trop étroite relativement à l'empressement et au nombre des visiteurs : la foule, de sa main puissante, avait saisi la grille, l'avait secouée et arrachée. Puis elle s'était répandue dans les appartements, et avait tout jeté par les fenêtres.
Quelques bibliophiles qui avaient voulu sauver des livres rares, des éditions précieuses, avaient failli être jetés à la Seine.
Un seul album échappa à la destruction générale. Celui qui avait mis la main dessus eut l'idée de l'ouvrir : c'était un album chinois peint sur feuilles de riz. Les Chinois sont très fantastiques dans leurs compositions ; celles-là dépassaient de si loin les limites de la fantaisie française, que la foule n'eut pas le courage d'exiger que le précieux album fût jeté à l'eau.
Je n'ai vu quelque chose approchant de cet album que dans le musée secret de Naples ; encore dois-je dire que l'album de M. l'archevêque de Paris l'emportait de beaucoup sur celui de Sa Majesté le roi des Deux-Siciles.
Les plus indulgents pensèrent que ce curieux monument avait été déposé chez l'archevêque par quelque Madeleine repentante, en expiation des péchés qu'elle avait commis, et dont le miséricordieux prélat lui avait donné l'absolution.
Il va sans dire que j'étais de ceux-là, et que, autant qu'il fut en mon pouvoir, je fis alors, comme je le fais aujourd'hui, tous mes efforts pour accréditer cette opinion.
Cependant, après s'en être pris aux meubles, à la bibliothèque, aux tentures, aux tapis, aux glaces, aux missels, aux chasubles et aux soutanes, la foule, mal satisfaite, s'en prit au bâtiment lui-même.
En un instant une centaine d'hommes furent éparpillés sur les toits, et commencèrent à arracher les tuiles et les ardoises du palais archiépiscopal. On eût dit que l'émeute n'était composée que de couvreurs.
Est-il arrivé à mon lecteur d'enfermer parfois une souris, un rat ou un oiseau dans une boite trouée, au milieu d'une fourmilière, et d'attendre, s'il avait de la patience, l'espace de deux ou trois heures ? Au bout de ces deux ou trois heures les fourmis avaient fait leur besogne, et, du milieu de la fourmilière, il pouvait tirer un charmant squelette dont les chairs avaient complètement disparu. Ainsi, sous le travail de la fourmilière humaine, au bout d'une heure, les chairs de l'archevêché avaient disparu complètement. Puis vint le tour des os : où les fourmis se rebutent, les hommes s'acharnent ; à deux heures de l'après-midi, les os avaient disparu comme la chair. De l'archevêché, il ne restait plus pierre sur pierre !
Par bonheur, l'archevêque était à sa maison de campagne de Conflans ; sans quoi, il eût probablement été démoli comme sa maison de ville.
Pendant ce temps-là, les tambours battaient le rappel, non pas avec cet acharnement de baguettes dont ils nous avaient donné un spécimen au mois de décembre, et qui semblait dire : « Accourez tous, le feu est à la ville ! » mais avec cette mollesse d'exécution qui dit : « Si vous n'avez rien de mieux à faire, venez, et vous serez mal reçus ! »
Aussi, comme la garde nationale commençait à comprendre la langue des tambours, ne se dérangeait-elle que médiocrement.
Toutefois, un détachement de la douzième légion, commandé par François Arago l'illustre savant, le noble patriote qui se meurt en ce moment-ci, et dont l'Académie n'osera probablement faire l'éloge que comme savant ; un détachement de la douzième légion, disons-nous, descendait du Panthéon vers la Cité. Le malheur voulut que son adjudant qui marchait sur le flanc, son sabre à la main, gesticulât avec une énergie qu'excusait la circonstance, et que, en gesticulant, il atteignit de son sabre un pauvre diable qui le regardait passer fort tranquillement. Le pauvre diable tomba blessé, et fut relevé à peu près mort. Nous savons comment cela se pratique en pareille occasion : le mort ou le blessé ne s'appartient plus ; il appartient à la foule, qui en fait un drapeau. La foule s'empara de l'homme tout sanglant, et se mit à crier :
- Aux armes ! Vengeance sur l'assassin ! Vengeance !
L'assassin ou plutôt le meurtrier involontaire avait disparu. On porta la victime sur le parvis Notre-Dame. Là, tout le monde songeait fort à la plaindre ou à la venger, mais nul ne songeait à lui porter secours. Ce fut François Arago qui, faisant au milieu des cris de menace un appel à l'humanité, montra l'Hôtel-Dieu, ouvert pour recevoir, et, s'il était possible, pour guérir le mourant. On posa celui-ci sur une civière, et François Arago accompagna le malheureux jusqu'au lit où, à peine déposé, il expira.
Le bruit de cette mort s'était répandu avec l'effrayante rapidité des mauvaises nouvelles. Quand Arago reparut, la foule tournait sérieusement à la colère ; elle était dans un de ces moments où, les dents et les ongles aiguisés, elle ne demande pas mieux que de déchirer et de dévorer... qui ? Dans ces moments-là, peu lui importe, pourvu qu'elle déchire et dévore quelqu'un ou quelque chose ! si bien que, lorsque François Arago reparut, elle se jeta sur lui, prenant le sauveur pour le meurtrier. En un clin d'oeil, notre grand astronome fut entraîné vers la Seine, où il allait être précipité avec les meubles, les livres et les soutanes de l'archevêché ; heureusement, deux ou trois des spectateurs le reconnurent, le nommèrent, interposant son nom, sa réputation, sa popularité entre la mort et lui. Reconnu, François Arago fut sauvé ; mais, à défaut d'un homme, il fallait quelque chose à la foule irritée : ne pouvant noyer Arago, elle démolit l'archevêché.
Nous avons dit avec quelle rapidité s'était faite l'exécution du monument.
Ce qu'il y avait de remarquable, c'est que cette exécution avait les plus honorables témoins.
M. Thiers était là, faisant sa première étude pratique sur la chute des palais et des monarchies. M. de Schonen était là, en uniforme de colonel, mais réduit à l'impuissance par le peu d'hommes qu'il commandait. M. Talabot était là, avec son bataillon ; mais il avouait à M. Arago, qui le pressait d'agir, qu'on lui avait donné l'ordre de paraître et de s'en retourner.
La présence passive de toutes ces notabilités donnait à l'émeute de l'archevêché un cachet que je n'avais point vu encore, et que je ne revis depuis à aucune émeute.
Ce n'était plus l'émeute en blouse, pleine d'enthousiasme, risquant sa vie au milieu des éclairs de la fusillade et du tonnerre de l'artillerie ; c'était l'émeute en gants jaunes, en paletot, en habit, railleuse et impie, démolissant et insultant, sans avoir pour excuse de l'insulte et de la destruction le danger qu'elle courait ; c'était l'émeute bourgeoise, enfin, la plus impitoyable comme la plus misérable de toutes les émeutes.
Je revins chez moi le coeur navré, je me trompe, soulevé ! J'appris le soir qu'on avait voulu démolir Notre-Dame, et que peu s'en était fallu que ce chef-d'oeuvre de quatre siècles, commencé par Charlemagne, achevé par Philippe-Auguste, n'eût disparu en quelques heures comme l'archevêché.
En revenant chez moi, j'avais passé par le Palais-Royal.
Le roi, qui avait refusé Casimir Perier le sacrifice des fleurs de lis, faisait ce sacrifice à l'émeute : on grattait les blasons de ses voitures, et on mutilait les balcons en fer de son palais.
Le lendemain, une ordonnance parut au Moniteur, qui changeait les trois fleurs de lis de Charles V en deux tables de la loi. Si la généalogie s'établissait par les blasons, on eût pu croire que, au lieu de descendre de saint Louis, le roi de France descendait de Moïse !
Seulement, les nouvelles tables de la loi, contrefaçon de celles du Sinaï, n'avaient pas même l'excuse d'avoir été acceptées au milieu du tonnerre et des éclairs.
Ce fut ce jour-là que, sur le bureau de Lamy, le secrétaire de madame Adélaïde, voyant les palefreniers occupés à gratter les voitures du roi, et trouvant que ce n'était point ainsi que les fleurs de lis devaient sortir de la maison de France, j'écrivis ma seconde démission, la seule qui parvint au roi, et qui fut acceptée.
Elle était conçue en ces termes :

« 15 février 1831.

Sire,
J'ai eu l'honneur de demander, il y a trois semaines, une audience à Votre Majesté : j'avais l'intention de lui offrir de vive voix ma démission ; car je voulais lui expliquer comment, en faisant cela, je n'étais ni un ingrat ni un capricieux.
Sire, il y a longtemps que j'ai écrit et imprimé que, chez moi, l'homme littéraire n'était que la préface de l'homme politique.
L'âge auquel je pourrai faire partie d'une chambre régénérée se rapproche de moi.
J'ai la presque certitude, le jour où j'aurai trente ans, d'être nommé député ; j'en ai vingt-huit, sire.
Malheureusement, le peuple, qui voit d'en bas, et de loin, ne distingue pas les intentions du roi des actes des ministres, or les actes des ministres sont arbitraires et liberticides.
Parmi ces hommes qui vivent de Votre Majesté, et qui lui disent tous les jours qu'ils l'admirent et qu'ils l'aiment, il n'en est peut-être pas un qui vous aime plus que je ne le fais ; seulement, ils le disent et ne le pensent pas, et, moi, je ne le dis pas et je le pense.
Mais, sire, le dévouement aux principes passe avant le dévouement aux hommes. Le dévouement aux principes fait les La Fayette ; le dévouement aux hommes fait les Rovigo.
Je supplie Votre Majesté d'accepter ma démission.
J'ai l'honneur d'être avec respect,
De Votre Majesté, etc. »

                    Alex. Dumas.

Chose étrange ! aux yeux du parti auquel j'appartenais, j'étais républicain, bel et bien républicain, puisque je prenais ma part à toutes les émeutes ; je voulais voir le drapeau de 92 flotter à la tête de nos armées ; mais, en même temps, je ne comprenais pas que, du moment qu'on avait pris un Bourbon pour roi, qu'il fût de la branche aînée ou de la branche cadette, qu'il fut même Valois, comme on avait essayé un instant de le faire croire au bon peuple parisien, les fleurs de lis dussent cesser d'être ses armes.
C'est que j'étais à la fois poète et républicain ; c'est que déjà je comprenais et je soutenais, contrairement à certains esprits étroits de notre parti, que la France, même démocratique, ne datait pas de 89 ; que nous avions, nous autres hommes du XIXème siècle, un immense héritage de gloire à recevoir et à conserver ; que les fleurs de lis sont les fleurs de lance de Clovis et les angons de Charlemagne ; qu'elles ont successivement flotté à Tolbiac, à Tours, à Bouvines, à Taillebourg, à Rosbecque, à Patay, à Fornoue, à Ravenne, à Marignan, à Renty, à Arques, à Rocroy, à Steinkerque, à Almanza, à Fontenoy, sur les mers de l'Inde, sur les lacs de l'Amérique ; qu'après la fortune de cinquante victoires, nous avons la gloire de vingt défaites qui eussent suffi à anéantir un autre peuple ; que les Romains nous ont envahis, et que nous les avons chassés ; que les Francs nous ont envahis, et que nous les avons chassés ; que les Anglais nous ont envahis, et que nous les avons chassés.
Au reste, cette opinion que je manifeste aujourd'hui sur le grattage des fleurs de lis, et que je manifestais bien plus hautement à cette époque par ma démission, était aussi celle de Casimir Perier.
Le lendemain du jour où les fleurs de lis avaient disparu des voitures du roi, des balcons du Palais-Royal, et même du bouclier de Bayard, tandis que l'effigie d'Henri IV était conservée sur la croix de la Légion d'honneur, M. Chambolle, le même qui, depuis, créa le journal orléaniste L'ordre, se présenta chez M. Casimir Perier.
- Eh bien, nom de Dieu ! lui demanda celui-ci, il paraît que le roi sacrifie ses armoiries ? Eh !! c'était lendemain de la révolution qu'il fallait s'y décider, et je le lui conseillais ; mais non, il ne voulait point alors qu'on les effacât, ces fleurs de lis auxquelles il tient encore plus que ses aînés. Maintenant l'émeute passe sous sa fenêtre, et le voilà qui f... son écusson dans le ruisseau !
Ceux qui ont connu l'irascible caractère de Casimir Perier ne s'étonneront pas des fleurs de rhétorique dont ces quelques mots sont ornés.
Maintenant qu'il n'y a plus d'archevêché ni de fleurs de lis, qu'on est en train d'abattre la statue du duc de Berry à Lille, de piller le séminaire de Perpignan, et de détruire les bustes de Louis XVIII et de Charles X à Nîmes, revenons à Antony, qui devait faire, en littérature, une émeute près de laquelle les émeutes que nous venons de citer n'étaient que des jeux d'écoliers en vacances.

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